• Petites misères de la vie conjugale d’Honoré de Balzac
Les différents échanges épistolaires posent un regard sans concession sur les réalités du mariage. C’est le cas dans le récit « Sans profession » où une jeune mariée écrit à sa mère, au sujet de son mari, excédée par son inaction : « Vous demandez, ma chère maman […] des heures entières. »
• Une vie de Guy de Maupassant
Le mariage de Jeanne arrive très rapidement dans le roman et elle se retrouve, en quelque sorte, mariée sans y avoir réfléchi comme on le voit au chapitre IV : « Elle ne reprit possession d’elle […] se poursuivaient. » Dans cette scène de mariage, la fête et les éléments qui l'entourent sont davantage mis en avant que les sentiments de Jeanne qui semble ne pas savoir quoi ressentir.
Cette innocence de Jeanne est rendue d’autant plus évidente lors de la nuit de noce, décrite depuis cette perspective féminine qui se sent violentée et dégoûtée, posant des bases problématiques et fragiles pour ce mariage. Ainsi, dans ce même chapitre IV, Jeanne est surprise de découvrir qu’être l’épouse d’un homme correspond à cette violence physique : « Il la saisit […] jusqu’à perdre connaissance. »
Trompée avec sa servante, Jeanne sent la distance avec son mari se creuser. Lors de son accouchement, au chapitre VIII, elle réalise combien cet enfant qui vient au monde est indifférent à son mari, confirmant qu’elle n’a pas à ses yeux de statut particulier : « Dans les minutes d’apaisement […] elle se sentait mère. » Au moment où il devient impossible de nier que son mariage est un naufrage, la maternité lui offre néanmoins une nouvelle chance.
• Contes de la bécasse de Guy de Maupassant
« Un coq chanta » décrit un adultère potentiel et les avances du futur amant. Avant cela on découvre la situation du ménage qui vit totalement séparé, : « Mme Berthe d’Avancelles […] la noblesse des châteaux environnants. »
La nouvelle « Une farce normande » raconte une fête de noce et la nuit qui la suit. Le ton est ironique, car cette nuit de noce ne se passe pas comme prévu : « Elle avait défait ses bottines […] perd sa place. »
Le mariage est décrit avec un réalisme assez pessimiste dans « Le Testament » où un homme raconte au narrateur le mariage de sa mère, trompée par son mari, au point que son malheur la pousse à une liaison : « Ma mère, Madame de Courcils […] qui ne s’ouvrit jamais. »
• Les Sœurs Rondoli de Guy de Maupassant
Le mariage est vu comme un problème, un élément qui vient séparer deux amis, dans la nouvelle « Un sage » : « Quand il m’annonça […] trouvions quelque chose à nous dire. »
« Rencontre » décrit le hasard d’un contact dans un couple séparé. La surprise du mari est telle qu’il peine à reconnaître son épouse : « C’était une jeune femme blonde […] ses lèvres n’avaient point parcourus. »
• Lettres de ma chaumière d’Octave Mirbeau
Dans la nouvelle « Veuve » le mariage décrit apparaît d’abord comme heureux, quoiqu’un peu naïvement : « Marcelle de Radrays avait […] un seul instant, assombrir. » Néanmoins, un second mariage tout aussi heureux a priori prend un tour dramatique, dans la section III, car il est comme habité par la présence du premier mari décédé : « Pourtant ces deux êtres […] en ces veines. »
Quant à la nouvelle « La Tête coupée », elle s’ouvre sur une prise de parole à la première personne, extrêmement cynique, du mari au sujet de son épouse : « Il y a juste huit ans […] un pauvre diable de ma condition.
• Jocaste d’Anatole France
Le mariage dépeint dans cette nouvelle n’est pas un mariage d’amour, mais plutôt une situation acceptée avec plus ou moins de bonne grâce. La fin du chapitre IV décrit le mariage par les yeux d’Hélène. La relation avec son mari est alors un dégoût auquel elle cherche des distractions, et qui pâtit de la comparaison avec le père : « Hélène s’aperçut que son mari […] la traîne de sa robe. »