Maquettes de décors

Les maquettes (dessins) de décors d'opéra visibles dans Gallica sont présentées ici selon une répartition chronologique.

Les collections d’Ancien Régime (avant 1789) rassemblent des esquisses provenant pour l’essentiel de l’administration des Menus-Plaisirs, attachée à la Maison du Roi et chargée de l’organisation des divertissements de la Cour. Les Menus-Plaisirs disparaissent à la Révolution Française et ses archives sont transmises au Mobilier National. En 1879, ce dernier dépose à la Bibliothèque de l’Opéra un ensemble important de dessins de costumes et de décors qui constituent encore aujourd’hui l’essentiel des esquisses anciennes présentées sur Gallica.

L’atelier de peinture pour les décors de l’Opéra apparaît avec Pierre-Adrien Pâris (1745-1819) qui est engagé en 1784 comme décorateur permanent. Cependant, sous sa direction l’essentiel des autres peintres restent extérieurs à l’Opéra et la notion d’atelier de peinture reste limitée. Il faut attendre 1803 pour la création d’un atelier et 1815 pour voir apparaître à la direction de celui-ci un peintre-décorateur spécialiste, charge jusqu’ici réservée à un peintre.

Avec la direction de Jacques Rouché (1862-1957), le décor à l’Opéra de Paris prend un tournant décisif. Dans son ouvrage L’Art théâtral moderne publié en 1910, Rouché affirme la notion d’unification de la conception de la scène. Il plaide en faveur d’une unité esthétique donnée à chaque production. Pour cela, un unique artiste doit désormais être responsable des décors et des costumes en lien avec le metteur en scène.

Parmi les maquettes de décors, un fonds ne provient pas des ateliers et production de l’Opéra de Paris : l’ensemble des décors allemands, acquis lors de ventes parisiennes et étrangères entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle par la Bibliothèque de l’Opéra.

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Les maquettes, ou esquisses de décor, forment la première étape de création d’un décor de scène. Présentées sous la forme d’un dessin en deux dimensions, elles servent de support aux discussions entre le décorateur et le directeur de l’Opéra dans l’orientation et la définition du projet. Lorsque la première maquette proposée à l’appréciation du directeur emporte l’adhésion de ce dernier, le décorateur a la charge de réaliser une nouvelle maquette en volume, qui prend en compte les divers changements exigés parfois par l’Opéra. Moins respectueux du règlement de 1805 que les dessinateurs de costumes, les peintres-décorateurs n’ont systématisé la remise de leurs esquisses à l’Opéra qu’à partir des années 1860. La Bibliothèque-musée de l’Opéra a ainsi dû compter sur des dons et ses propres achats pour compléter les collections concernant la première moitié du XIXe siècle.

La richesse de cet ensemble permet de découvrir, au fil de dessins représentant une grande variété de techniques et de styles, les changements intervenus dans le décor de scène du XVIIe siècle jusqu’à nos jours. La protection du droit d’auteur des artistes ne permet cependant pas de diffuser en ligne les créations les plus récentes, consultables seulement en salle de lecture au Palais Garnier.

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