Ecrivain critique d'art - Guillaume Apollinaire

Apollinaire, poète et écrivain français, renommé pour ses poèmes-dessins, est également un chroniqueur et critique d'art, chantre de la modernité et des pratiques artistiques avant-gardistes des deux premières décennies du 20e siècle. 

Apollinaire acquiert une renommée de critique d’art grâce à ses articles parus dans la rubrique « La vie artistique » du journal L’Intransigeant, de mars 1910 à mars 1914. Il participe également à la rédaction de revues littéraires et artistiques, notamment au recueil mensuel Les Soirées de Paris aux côtés d'André Billy, de René Dalize et d'André Salmon, revue dont il prendra la direction en 1913, et à Surréalisme (Paris. 1924). Des textes importants y figurent comme Du sujet dans la peinture moderne (numéro 1), Quatre lettres sur la peinture (numéro 2), La Peinture nouvelle - Notes d’art (numéro 3), La Peinture nouvelle - Notes d'art (numéro 4) et Le 30e salon des indépendants (numéro 22). On y trouve également ses écrits sur le douanier Rousseau ainsi que la correspondance qu'il eut avec lui (numéro 20). Le poète publie également dans les revues L’Art dramatique et musical et La Plume : revue littéraire et artistique bi-mensuelle.

Le peintre Henri Rousseau fit en 1909 un portrait du poète aux côtés de Marie Laurencin qu'il exposa au Salon des Indépendants sous le titre La Muse inspirant le Poète. La toile est reproduite dès avril 1909 dans le quotidien Comoedia. Apollinaire dira à son propos : « J’ai posé un certain nombre de fois chez le Douanier, et le premier jour, avant tout, il mesura mon nez, ma bouche, mes oreilles, mon front, mes mains, mon corps tout entier. Et ces mesures, il les transporta fort exactement sur sa toile, les réduisant à la dimension du châssis. [...] Et le tableau, si longtemps médité, tirait à sa perfection ; le Douanier avait fini de plisser la robe magnifique de ma Muse ; il avait achevé de teindre mon veston en noir, ce noir que Gauguin déclarait inimitable, qui ravit Marie Laurencin et qui désespère Othon Friesz ; il s’apprêtait à terminer un ouvrage qui est de la peinture sans aucune littérature, quand il eut tout à coup, pour me faire honneur, une idée nouvelle, une idée charmante, celle de peindre au premier plan une rangée délicate d’œillets du poète ».

Dans son recueil Calligrammes, deux poèmes, « Les Fenêtres », inspiré par la série de toiles Les Fenêtres de Robert Delaunay, et « Océan de terre », dédié à Giorgio De Chirico, sont des hommages aux peintres contemporains qu’il admire.