Récits de voyage

La conquête de la Chine par les Mongols commence au début du XIIIe siècle. L’armée de Gengis Khan occupe Pékin en 1215, mais l’empereur continue de résider en Mongolie. Ce n’est qu’avec son petit-fils, Kubilai, le fondateur de la dynastie des Yuan (1279-1368), que les nouveaux dirigeants mongols s’y établissent en 1271. Le franciscain italien Giovanni dal Piano dei Carpini (en français Jean du Plan Carpin ) est le premier voyageur européen à se rendre en Extrême-Orient.

Au début du XVIe siècle, la Chine, qui n’a plus de contact avec l’Occident depuis très longtemps, voit apparaître près de ses côtes les premiers navires portugais. Ce sont les marchands qui, deux siècles après le retour de Marco Polo en Europe, ont réussi à pénétrer en Chine, entraînant avec eux, souvent sur leurs navires, des missionnaires chrétiens.

A la toute fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe, l’activité diplomatique s’intensifie pour obtenir des privilèges commerciaux, mais en vain. L’attaque de Canton par les Anglais en 1839 déclenche la première guerre de l’opium. La signature du traité de Nankin en 1842 ouvre quatre nouveaux ports aux étrangers et cède Hong Kong à la Grande-Bretagne.

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Ce corpus présente un large ensemble de documents numérisés qui témoignent des relations entre la Chine et la France depuis le Moyen Age jusqu’à l’entre-deux-guerres. La France s’est intéressée très tôt aux études chinoises et la Bibliothèque nationale a accompagné leur développement dès les premiers voyages des jésuites, au XVIIe siècle. Des noms illustres comme ceux de Nicolas Trigault, Joachim Bouvet, Jean-Baptiste Du Halde, Jean-Pierre Abel-Rémusat, Stanislas Julien, Edouard Chavannes ou Paul Pelliot sont devenus des références incontournables et expliquent que la BnF possède l’une des collections sinologiques les plus riches au monde.

Le terme « sinologie » (汉学), qui recouvre les études relatives à la Chine, est entendu au sens large et ne se limite pas aux quatre domaines classiques : religion et spiritualité (textes canoniques) (jing-经), histoire (Shi-史), philosophie (Zi-子), littérature (Ji-集). On y inclut la science et la médecine, les récits de voyage, les textes destinés à la diffusion du christianisme en Chine ainsi que des ouvrages de linguistique, notamment les premières publications importantes sur la langue chinoise. 

Sinica est un corpus original en ce qu’il donne à découvrir un pays et sa civilisation à travers le regard d’un autre. Cet intérêt est très ancien et dure toujours. Ainsi, l’Histoire de l'expédition chrétienne au royaume de la Chine, du père Trigault, qui relate le voyage de Matteo Ricci, date de 1617 ; une des premières grammaires chinoises, Elementa linguae tartaricae, de 1682. Ce sont pour la majorité des ouvrages de la Bibliothèque nationale de France, écrits en latin ou en français, ou traduits en français, ou bilingues français-chinois. Ils sont libres de droits, c'est-à-dire tombés dans le domaine public 70 ans après la mort de l'auteur. Ce corpus contient aussi des documents iconographiques -images, cartes, photographies- appartenant à différents départements de la BnF.