César Franck (1822-1890)

Cette sélection rassemble tous les manuscrits musicaux autographes de César Franck présents dans Gallica.

Après des études au conservatoire de sa ville natale, le tout jeune César-Auguste Franck (il utilisera ce double prénom jusqu’en 1846) commence sa carrière de compositeur en produisant des œuvres destinées à mettre en valeur sa virtuosité lors de ses tournées. Ces compositions, destinées aussi bien au piano seul qu’accompagné de l’orchestre ou encore en formation de chambre, soigneusement notées d’une écriture juvénile dont on peut observer l’évolution entre 1834 et 1836, ont toutes été « enregistrées », sans doute sur un catalogue, par son père et imprésario Nicolas-Joseph, ce qui ne les a pas empêché de sombrer dans l’oubli.

En 1846, les relations entre César Franck et son père s’enveniment, tant en raison de l’abandon de sa carrière de virtuoses que de ses projets matrimoniaux, et il quitte le domicile parental à l’été. C’est probablement de la même année que date le poème symphonique Ce qu’on entend sur la montagne d’après Victor Hugo, un des tous premiers exemples de ce genre musical auquel Franck reviendra à la fin de sa vie. Tout en enseignant la musique en privé et dans diverses institutions, il commence en 1847 sa carrière d’organiste titulaire, d’abord à Notre-Dame-de-Lorette, puis en 1851 à Saint-Jean-Saint-François, avant d’obtenir en 1858 la tribune de Sainte-Clotilde, qu’il occupera jusqu’à sa mort.

Le 31 janvier 1872, Franck succède à son ancien professeur François Benoist comme professeur d’orgue au Conservatoire. Sa classe attire de jeunes compositeurs comme Vincent d’Indy et plus tard Ernest Chausson ou le Belge Guillaume Lekeu, qui avec des élèves plus anciens comme Henri Duparc ou Arthur Coquard promeuvent activement l’œuvre de leur maître et assurent en 1886 son élection à la tête de la Société nationale de musique, où ses compositions étaient jouées depuis 1871. Il avait été fait chevalier de la Légion d’Honneur le 6 août 1885.

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Né à Liège le 10 décembre 1822, César Franck a cependant passé l'essentiel de sa vie à Paris, où il s’installe en 1835. Il faudra cependant attendre un décret du 21 novembre 1871 pour qu’il soit autorisé à établir son domicile en France, avant d’être naturalisé par décret du 10 mars 1873. Il meurt à Paris le 8 novembre 1890.

Sa carrière suit un cours quelque peu atypique : pianiste enfant prodige dès l’âge de onze ans devenu organiste réputé par ses improvisations, il connaît une reconnaissance tardive en tant que compositeur après sa nomination comme professeur d’orgue au Conservatoire, où sa classe attire de jeunes compositeurs qui font de cet homme modeste leur chef de file.

Une partie des manuscrits autographes de César Franck se trouvent dans des collections privées et sont donc difficilement accessibles et certains ne sont même pas localisés. D’autres appartiennent à des institutions publiques de différents pays (France, Belgique, Allemagne, États-Unis...). Ceux que conserve le département de la Musique de la BnF permettent de découvrir des pans méconnus de la production d’un créateur dont quelques chefs-d’œuvre, produits dans les vingt dernières années de sa vie, assurent la célébrité. Beaucoup de ces manuscrits ont été donnés en 1946 et 1947 par la petite-fille du compositeur, mais d’autres ont suivi des trajectoires plus originales. Ainsi, plusieurs ont appartenu à l’éditeur Georges Hartmann, puis ont été rachetés après sa mort par l’archiviste de l’Opéra et collectionneur d’autographes Charles Malherbe, qui a ensuite légué sa collection à la bibliothèque du Conservatoire. Le manuscrit du Prélude, fugue et variation avait été offert au même Malherbe par Vincent d’Indy, chef de file des franckistes, en 1901. Un autre disciple de Franck, Pierre de Bréville, avait reçu du Maître, à titre de récompense pour sa réduction pour deux pianos du prologue des Béatitudes (1885), deux autres manuscrits qu’il légua à la Bibliothèque nationale après les avoir pieusement conservés pendant plus d’un demi-siècle.

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