Christine de Pizan et la Querelle du Roman de la Rose

Cette épître de 1399, qui prend la forme d’une adresse au dieu Amour, peut s'inscrire dans la Querelle sur le Roman de la Rose. Elle est l’occasion d’attaquer les codes misogynes de l’amour courtois,  les hommes trompeurs et infidèles et de prononcer une défense des femmes. Cette première dénonication publique de la misogynie connaît un tel retentissement qu'elle est traduite en anglais avant 1410.

Trois témoins conservés au département des Manuscrits ont été numérisés : manuscrits Français 604, Français 835, Français 12779.

En réponse à l’éloge du Roman de la Rose de Jean de Meung que fait Jean de Montreuil dans un traité aujourd’hui disparu, Christine de Pizan pointe, des lettres adressées à des hommes de lettres,  toutes les insuffisances morales et esthétiques du roman. En 1401, elle offre à la reine Isabeau de Bavière la correspondance échangée qu’elle a réunie en recueil. Christine de Pizan s'implique ainsi dans la première querelle littéraire française.

Quatre témoins conservés au département des Manuscrits ont été numérisés : manuscrits Français 604, Français 835, Français 12779, Français 1563.

Ce texte poétique, composé en 1401, est le couronnement de la Querelle sur le Roman de la Rose. Christine de Pizan se met en scène, en tant que champion de la cause des femmes, dans une réunion tenue chez le duc Louis d’Orléans. Elle fonde, avec l’allégorie Loyauté, l’Ordre de la Rose, qui récompense les chevaliers défendant l'honneur des femmes.

Deux témoins conservés au département des Manuscrits ont été numérisés : manuscrits Français 604, Français 12779.

Le Duc des vrais amans est écrit vers 1404-1405 dans la prolongation de la Querelle du Roman de la Rose. Mélangeant les vers et la prose, présentant des voix féminines discordantes, le texte se présente comme une éducation sentimentale.

Un témoin conservé au département des Manuscrits a été numérisé : manuscrit Français 836.

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La Querelle du Roman de la Rose est déclenchée lorsque Jean de Montreuil rédige un éloge de l'oeuvre de Jean de Meung. Dès 1401, Christine de Pizan réagit vigoureusement et dénonce dans une lettre ouverte le mauvais goût et la pauvreté d’esprit de Jean de Meung. Elle lui reproche notamment sa haine des femmes, l'indécence de ses propos, et la fin du récit, qu'elle juge amorale et choquante. Elle s'appuie sur sa position atypique de femme écrivain, sensible aux propos grivois, pour attaquer cet aspect de l'œuvre : ces termes ne peuvent servir ni le style ni la visée morale qu’affecte leur auteur. Elle s’attache également à défendre l’honneur des dames, accusées de débauche et d’inconstance. Jean de Montreuil ne lui répond pas directement, mais par le biais de deux de ses confrères, Pierre et Gontier Col. Jean Gerson, théologien et chancelier de l’université de Paris, se mêle au débat pour soutenir Christine. Celle-ci poursuit la querelle en rédigeant deux écrits fictionnels qui réaffirment sa position et attaquent âcrement le roman et sa misogynie : Le Dit de la Rose et le Livre du Duc des vrais amans.

La Querelle du Roman de la Rose est considérée comme la première querelle littéraire française, parce qu'elle aborde la question de la nature de l'esthétique d'une oeuvre.