Traductions des littératures de langue néerlandaise

Gallica vous invite à découvrir une sélection des traductions des littératures de langue néerlandaise.

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Écrivain, poète, théologien et pasteur. Son œuvre la plus connue, Camera obscura, dont la première édition date de 1839, a été publiée sous le pseudonyme de Hildebrand. Ce recueil de scènes humoristiques, dépeignant des personnages typiquement néerlandais, a vite été augmenté de nouvelles petites histoires. Beets en a ajouté plusieurs autres encore au fil du temps. L’ouvrage a connu un immense succès et de nombreuses rééditions et a été traduit en français, sous le titre Scène de la vie hollandaise et La chambre obscure, les deux ne contenant pas les mêmes textes.

Navigateur originaire de la ville de Hoorn, il mit les voiles, au service de la Compagnie des Indes Orientales (VOC) en décembre 1618 vers Java. Le navire fait naufrage dans l’océan indien après avoir pris feu. Bontekoe et quelques autres survivants finissent par être récupérés à Sumatra par un autre navire néerlandais après de multiples aventures. Bontekoe rentra dans son pays en novembre 1625 où il publia son journal de bord. Ce récit a connu un très grand succès aux Pays-Bas et a eu de très nombreuses éditions, rééditions, ainsi que des adaptations, notamment pour la jeunesse, nourrissant ainsi l’imaginaire collectif.

Récit de voyage
- Relation ou Journal du voyage de Bontekoe aux Indes orientales, Paris, T. Moette, 1696.

Romancière ayant surtout écrit des romans historiques. Alors que ce genre littéraire devient un peu moins populaire et sur les conseils d'un ses amis, elle écrit le roman de mœurs Major Frans, qui évoque beaucoup la situation ou l'émancipation des femmes – même si elle a dira elle-même que ce n'était pas forcément son intention-. La protagoniste, Major Frans, est une femme de caractère, ne répondant pas à l'image typique de la femme d'intérieur. La forme du roman est basée sur des lettres, mais il n'y a pas d'échange épistolaire à proprement parler (pas de réponse d'une lettre à une autre).

- Le Major Frans, scènes de la vie néerlandaise. Traduction d'après Mme Bosboom-Toussaint, par Alfred Réville, Paris, E. Plon, 1875.

Avocat et homme d’État, originaire de la province de Zélande, Cats fut également poète et moralisateur. Son ouvrage Proteus (1618), par la suite plus connu sous le titre Sinne- en minnebeelden appartient à la littérature emblématique : chaque gravure s’accompagne d’un petit poème sur le thème de l’amour, de la morale ou de la religion avec des traductions en latin et en français. Il publia des textes moralisateurs sur le mariage et ses devoirs, mais aussi des vers pour enfants.

Romancier flamand, ayant fait partie d’une « deuxième génération de romantiques ». Avec ses romans historiques, ses nouvelles romantiques, il occupe une place importante dans la littérature européenne. Son roman historique De leeuw van Vlaanderen (Le Lion de Flandre) relatant un épisode de la révolte des Flandres contre la France, est son roman le plus connu. Il avait décidé d’écrire en flamand (néerlandais) à une époque où cela ne se faisait pas, lui valant la réputation d’avoir appris à son peuple (les Flamands) de lire dans sa propre langue. Beaucoup de ses textes ont été traduits en français (notamment par Wocquier), édités par Michel Lévy dans Œuvres complètes de Henri Conscience.

Navigateur et auteur de récits de voyage. Gerrit de Veer fut probablement sous-officier lors de deux des trois expéditions menées par le navigateur et explorateur Willem Barentsz pour découvrir un passage en Asie via l’hémisphère nord. Lors du dernier voyage, le navire fut pris dans les glaces vers Nouvelle Zemble. L’équipage construisit une cabane en bois pour y passer l’hiver. Willem Barentsz mourut pendant le voyage de retour, dans une chaloupe fabriquée à partir de planches et d’autres morceaux de bois. Au retour, Gerrit de Veer, dont très peu d’informations biographiques sont connues, publia le récit des trois expéditions se basant pour la première des notes de journal rédigées par Barentsz. Le récit de De Veer, qui a connu de très nombreuses éditions et rééditions, fut traduit et adapté très vite dans plusieurs langues. Il constitue une source de documentation très précieuse et est resté très connu aux Pays-Bas au fil des siècles.

Les deux romancières, aux tempéraments très différents, ont écrit à quatre mains. Leur œuvre la plus connue, et faisant partie des classiques de la littérature néerlandaise, est le roman épistolaire Histoire de Mademoiselle Sara Burgerhart (1782), traduit en français en 1787. Il est considéré comme le premier roman contemporain néerlandais. Dépeignant de l’intérieur la bourgeoisie, il est également présenté comme un « roman national authentique » et porte d’emblée la mention « non traduit » pour revendiquer l’authenticité néerlandaise. Soutenant les patriotes, les deux amies quittent les Pays-Bas pour se réfugier en France après l’invasion prussienne, en 1788.

- Histoire de Mademoiselle Sara Burgerhart, publiée en forme de lettres, par mesdames E. Bekker, veuve du ministre Wolff, et A. Deken, Lausanne, F. Grasset, 1787, 4 volumes.

Poète, philologue et historien. Heinsius enseigna la poétique à l’Université de Leyde et fut également bibliothécaire de l’université. Auteur de théâtre, de vers en latins et de poèmes érotiques mais aussi circonstanciels, notamment pour la mort de Scaliger, Lipse et Dousa, il écrivit également de la poésie en néerlandais, contribuant ainsi au développement de ce genre en langue néerlandaise.

Admirateur des Lumières, Helmers composa des vers empreints d’amour pour son pays et sa culture. Son long poème La nation hollandaise (1812) fut écrit lors de l’annexion du pays par Napoléon et fut frappé de censure française.

- Le Poète, ode traduite du hollandois, (S. l. n. d.)

Poète, dramaturge et historien. Hooft écrivit des pièces de théâtre d’inspiration classique et de la Renaissance, comme Granida ou Warenar, des poèmes d’amour, des ouvrages d’histoire mais aussi un traité sur la langue néerlandaise. Dans sa pièce Bato, sur l’origine de la Hollande et écrite en 1617, il s’exprime indirectement sur le conflit religieux dans son pays. Il ne la publia qu’en 1626, après la mort du Prince Maurice d’Orange. Le plus prestigieux prix littéraire pour la langue néerlandaise porte son nom, le Prix P.C. Hooft.

- Bato, ou l'Origine des Hollandais in Chefs-d'oeuvre du Théatre hollandais : Hooft, Vondel, Langendyk, Paris, Ladvocat, 1822.

Romancier et poète. Auteur de romans historiques, lui valant la dénomination de « Scott néerlandais ». De sa vie, il a bénéficié d’une grande popularité et d’estime. E. Douwes Dekker alias Multatuli, auteur de Max Havelaar, lui avait confié le manuscrit de ce roman, dont la première édition avait en effet été publiée par Van Lennep. Il a écrit également des ouvrages sur l’histoire des Pays-Bas et de sa culture populaire.

Poète, romancier et dramaturge. Il était également éditeur et libraire. Fervent patriote, il s’opposa à la domination française.

- Rose et Damète, roman pastoral, Paris, F. Schoell, 1806.

Écrivain et ancien fonctionnaire dans l’administration coloniale aux Indes néerlandaises, l’actuelle Indonésie. Son roman Max Havelaar est un pamphlet contre le système colonial, la corruption et l’exploitation des paysans, s’inspirant de ses propres expériences à Java. Auteur engagé prenant aussi position pour l’éducation des filles, il publia aussi un roman, des essais et satires, des pamphlets.

- « Histoire de l'autorité » in Floréal, 12 février, 1921, p.149.
- Max Havelaar, par Multatuli, Traduction de A. J. Nieuwenhuis et Henri Crisafulli, T. Ier, Rotterdam, 1876. Seul le tome 1 est conservé à la BnF.

Romancier et négociant en peintures. « Poète du peuple », il était très apprécié. Il a écrit une adaptation du récit de Gerrit de Veer sur l’hivernage des Néerlandais à la Nouvelle-Zemble, sous forme de poème, qui a connu de très nombreuses rééditions.

- L'Hivernage des Hollandais à la Nouvelle-Zemble, 1596-1597, Maestricht, 1839.

Noble frison, homme politique et poète. Accusé d’inceste sur ses deux filles, il perdit sa position à La Haye et se consacra essentiellement à la littérature. Sa pièce Agon, traduite en français, traite d’un épisode de l’histoire coloniale néerlandaise.

- Agon, sultan de Bantam, tragédie en 5 actes et en vers, traduite du hollandois de Monsieur O. Z. Van Haren, La Haye, Constapel, 1770.
- Agon, sultan de Bantan, tragédie en cinq actes et en vers, traduite du hollandais de M. le baron Onno Zwier Van Haren, Paris, d'Hautel, 1812.

Poète et dramaturge majeur de l’âge d’or néerlandais. Les traducteurs du XVIIe et du XVIIIe siècle ne s’intéressent pas à sa production. Ce n’est qu’au XIXe siècle, dans un contexte où la France s’ouvre de nouveau sur le reste de l’Europe. Sa tragédie la plus connue, Gysbreght van Aemstel raconte l’histoire du pillage et du siège d’Amsterdam en 1296 après l’assassinat de Florent V de Hollande.

- Lucifer et Gilbert d'Amstel in Chefs-d'oeuvre du Théatre hollandais : Hooft, Vondel, Langendyk, Paris, Ladvocat, 1822.

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Avant 1800, il y avait en France très peu de traductions vers le français de littérature en langue néerlandaise. Il existait notamment des traductions (et adaptations) de récits de voyage, comme celui de Gerrit de Veer sur l’hivernage à Nouvelle Zemble lors que le navire de Willem Barentsz a été pris dans les glaces, ou celui du naufrage de Bontekoe dans une compilation fait par Thévenot  ou les récits de Van Linschoten ou Schouten dans les compilations de l’Abbé Prevost, traductions/adaptations souvent éditées relativement peu après leur parution en néerlandais.

Quelques pièces de théâtre, comme celles de Vondel et de Hooft, sont publiées en 1827 dans la collection Chefs d’œuvres des théâtres étrangers. Les œuvres littéraires en traduction française commencent à être plus nombreuses avec l’engouement pour le roman historique. Des romans de Jacob van Lennep, le Walter Scott néerlandais, connaissent plusieurs rééditions en français. Le roman épistolaire – genre très en vogue à la fin du 18e siècle – Histoire de Mademoiselle Sara Burgerhart des autrices Wolff et Deken, texte très connu aux Pays-Bas, est traduit en français, tout comme un roman d’une autre autrice, Major Frans de Bosboom-Toussaint. Si d’autres textes très connus, comme Camera obscura de Beets alias Hildebrand ou Max Havelaar de Multatuli, c’est surtout l’œuvre de Hendrik Conscience, auteur flamand, qui est la plus largement traduite en français, entre 1854 et 1885.

 

Auteurs en attente de numérisation :

Willem Bilderdijk (1756-1831) : Juriste, poète et écrivain. Conservateur et antirévolutionnaire, son œuvre se situe sur le point de rupture entre le classicisme et le romantisme. Auteur de poésie emphatique et ambitieuse.

Rhijnvis Feith (1753-1824) : Poète, romancier, dramaturge, typique de la période de transition entre le classicisme et le romantisme. Il est le représentant le plus important du sentimentalisme préromantique.

Louis Couperus (1863-1923) : Romancier

Johannes Kneppelhout (1814-1885) : Romancier, écrivant en néerlandais sous son pseudonyme Klikspaan. A écrit en français dans ses jeunes années, qui étaient marquées par son goût pour le romantisme. Ces écrits avaient été rassemblés sous le titre Opuscules de jeunesse (2 vol., 1848). Son admiration pour Victor Hugo l’a conduit à Paris où on lui a fait comprendre que ses nouvelles en français n’auraient pas de grand public, ce qui a mis fin à sa carrière d’écrivain francophone. Ses nouvelles en néerlandais ont une portée morale et didactique, dépeignant la vie estudiantine à Leyde.

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