Plantu (né en 1951)

Sur cette page sont accessibles 500 dessins originaux de Plantu issus des collections de la BnF, classés par thèmes et titres de presse.

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Dès son enfance, Jean Plantureux né en 1951, aime dessiner, partout, tout le temps. Une fois son baccalauréat dans la poche et écoutant les conseils parentaux, il commence des études de médecine, vite interrompues. Toujours passionné par le dessin, il entreprend alors de suivre une formation à l’Ecole d’art Saint-Luc de Bruxelles. Ses cours sur la BD, l’architecture et les arts graphiques lui sont bénéfiques mais au bout de trois mois, il abandonne et rentre à Paris, déterminé à chercher son style par lui-même, s’inspirant d’artistes qu’il admire comme les peintres du 19e siècle David, Gérôme ou Ingres ou des caricaturistes contemporains comme Reiser et Cabu. Grâce à son père employé à la SNCF, il publie ses premières caricatures dans le journal d’entreprise La Vie du Rail. Pour subvenir à ses besoins, il travaille, le jour, dans un grand magasin où son goût pour la communication le hisse au niveau des meilleurs vendeurs de meubles. Mais la nuit, il dessine, portant tôt le matin ses dessins aux sièges des journaux pour d’éventuelles publications. Le succès vient peu à peu avec l’aisance graphique et il voit avec bonheur un de ses dessins paraître dans Le Monde en octobre 1972. Ce succès l’encourage et c’est avec ardeur qu’il multiplie ses dessins d’humour diffusés dans une quarantaine de titres avant de devenir en 1985 le dessinateur phare du Monde. Transporté par les compositions caricaturales et expressives de Daumier et ses bustes-charges des parlementaires, il réalise quelques portraits en volume de juges, accablés par leurs dossiers trop lourds. Progressivement, il prend conscience de la force du dessin et de son rôle déterminant pour communiquer des idées, rapprocher ou éloigner les personnes. En 1991, il fait apposer sur un même dessin les signatures de Yasser Arafat et Shimon Peres, événement inimaginable avant les accords d’Oslo. En 2006, il est invité par Kofi Annan, Secrétaire général de l’Onu, à participer à un colloque à New York. De cette rencontre, est née l’association Cartooning for Peace, réseau d’envergure qui défend la liberté d’expression des dessinateurs de presse du monde entier. Depuis, expositions, conférences, interventions dans les milieux scolaires et carcéraux se sont multipliées participant à mieux faire connaître cet art où l’idée incisive oblige le trait à se plier. Ainsi le petit dessinateur de 1970 est devenu aujourd’hui une personnalité médiatique de renom.

Il publie chaque année un album réunissant ses meilleurs dessins de l’année. La BnF lui a consacré une exposition en 2018 « Plantu, 50 ans de dessins » que le public a visité avec enthousiasme. Recevant carte blanche pour présenter son travail au cours d’une demi-journée dans le petit auditorium de la BnF, il a séduit les jeunes et leurs parents en leur apprenant à dessiner rapidement ses animaux fétiches : la souris, porte-parole de son double conscient, la colombe, symbole d’une paix à toujours reconquérir.

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