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Daguerréotype, calotype, ambrotype...Sur cette page, vous trouverez les fonds numérisés de photographie ancienne classés par procédés et techniques.

Le daguerréotype doit son nom à Louis Daguerre, artiste et décorateur qui, reprenant les travaux de Nicéphore Niépce, développe entre 1835 et 1839 ce procédé photographique : positif direct, il consiste en une plaque de cuivre recouverte d'une couche argentique, exposée aux vapeurs d'iode et insolée. Le gouvernement français rachète et libère le brevet dès 1839 : s'ensuit alors une "daguerréotypomanie" mondiale de dix ans, avant que l'invention des négatifs sur papier puis sur verre, permettant de multiples tirages, ne le supplante.

Mis au point par Frederic Scott Archer en 1854, l’ambrotype est un procédé dérivé du négatif sur verre au collodion : plaquée sur un fond noir, l’image négative apparaît en positif. Il s’agit donc d’une image unique, non reproductible. Plus économique et simple à mettre en œuvre que le daguerréotype, pour un résultat visuel proche (moins riche en détails, mais sans effet de miroir), l’ambrotype lui succéde dans les années 1850, reprenant en grande partie les mêmes usages (portrait privé principalement) et les mêmes modes de présentation (cadres dorés et ouvragés, écrins…). Son succès est grand, surtout en Amérique du nord, mais de courte durée : il disparaît après 1870.

En 1896, dans sa notice nécrologique d’Adolphe Martin, inventeur du procédé, Alphonse Davanne rendait cet hommage au ferrotype : « Cette méthode si rapide, si économique, fut adoptée par l’industrie nomade et foraine ; […] il n’est guère de chaumières ou de pauvres logis où l’on ne trouve quelques-uns de ces portraits ». Dernier avatar de la photographie positive directe au XIXe siècle, le ferrotype reprend le principe technique de l’ambrotype, mais en appliquant la couche de collodion directement sur une plaque métallique vernie en noir. Produites à prix modiques par des photographes ambulants, ces images étaient susceptibles d’adaptations variées : montage en médaillon, insertion dans une carte postale… Assez éphémère en France, leur popularité fut beaucoup plus massive et durable aux États-Unis.

Le calotype est un procédé photographique inventé par l'anglais William Henry Fox Talbot, qui désigne aussi bien le positif que le négatif dont il est issu. Breveté en 1841, ce procédé permet pour la première fois l'obtention d'un négatif papier à partir duquel produire des tirages positifs multiples et ouvre ainsi la voie à la photographie argentique moderne. Développé en France par Blanquart-Evrard, il est notamment pratiqué en France par Henri Le Secq, Charles Nègre ou Gustave Le Gray, au début des années 1850.

S’il a connu des dénominations et des techniques très variées, ce procédé répond toujours au même souci d’intégration de l’image photographique aux arts du feu (céramique, émail, verrerie). Les premières recherches remontent aux années 1850 avec Lafon de Camarsac. Contrairement aux ambrotypes et aux ferrotypes, il ne s’agit pas de positifs directs, mais bien d’images obtenues à partir d’un négatif, et donc potentiellement multiples. En carreaux, en médaillons, elles se prêtaient à de multiples usages : portraits miniatures, médaillons, bibelots divers. C’est l’art funéraire qui y a eu le plus massivement recours, avec les portraits de défunts intégrés aux pierres tombales, en particulier dans les pays méditerranéens.

L'autochrome est le premier procédé de photographie en couleur produit à l'échelle industrielle. Inventé et breveté en 1903 par les frères Lumière, il est commercialisé en 1907 et s'impose rapidement : positif direct unique, reposant sur le principe d'une émulsion à base de fécule de pomme de terre fixée sur plaque de verre, puis sur film, il reste sans concurrence jusque dans les années 1930. Ce n'est qu'avec l'arrivée du Kodachrome en 1935 et de l'Agfacolor en 1936 qu'il est supplanté et disparaît progressivement.

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Si le dépôt légal de la photographie n'est inscrit dans la loi qu'en 1925, photographes et éditeurs de photographies commencent à déposer leurs oeuvres à la Bibliothèque Nationale dès 1851. Parallèlement, la bibliothèque acquiert à partir de 1853 des oeuvres de Le Secq, Bonfils ou Muybridge. Les entrées des fonds d’atelier Nadar (1949), de Disdéri (1995) ou des photographes de mode Séeberger (1977/2008), celle de la très importante collection Georges Sirot (1955-1956), ainsi que l'achat du fonds des agences Monde & Caméra (1961) et de la photothèque du Journal / L'Aurore (1980) complètent ce panorama photographique. Aujourd'hui, la collection de photographies continue de s'accroître par les biais du dépôt légal, des dons et des acquisitions.

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