Collection Deloynes

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Expositions publiques de tableaux, sculptures et estampes gravées faites par l'Académie royale, 1673-1771

C’est à Pierre-Jean Mariette que l’on doit le début de la collection dite Deloynes. À sa mort, en 1774, le célèbre amateur a constitué neuf volumes, qui rassemblent tous les livrets de salons depuis la première exposition de 1673 jusqu’au salon de 1771. Ne manque que le livret du salon de 1725 qui n’a pas paru. Mariette prend soin d’organiser la documentation qu’il rassemble. Il fait relier les pièces dans de simples reliures en veau et ajoute en tête de chaque tome une table des matières et une page de titre qui indique clairement ce qu’est cette collection : le recueil des livrets du salon, augmenté de quelques pièces, en lien avec les expositions de l’Académie.

Volume 1, 1673-1745 : table des matières / liste des fascicules

 

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Recueils de livrets d'exposition et textes divers, 1773-1804

En 1775, les neuf volumes Mariette sont acquis par Charles-Nicolas Cochin, dont l’apport à la collection est plus difficilement identifiable. Deloynes affirme pourtant que Cochin poursuit la collecte de Mariette et qu’en 1781, il existe dix-sept volumes ; mais à la mort de Charles-Nicolas Cochin, en 1790, la collection qui figure dans le catalogue de la vente de sa bibliothèque ne comporte que dix volumes et ne va pas au-delà du salon de 1775... Quoi qu’il en soit, Cochin ne modifie pas l’orientation de la collection qui demeure un recueil consacré aux Salons. Cette orientation change avec l’entrée en scène, au tome 10, de Jean-Charles Deloynes, qui pendant plus de trente ans accumule près de 2 000 pièces, le plus souvent en les copiant lui-même.

Volume 10, 1773-1777 : table des matières / liste des fascicules

 

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Recueils et textes divers par Diderot et Bachaumont

Volume 33, Denis Diderot, Essais sur la peinture, Paris, Buisson, an IV : table des matières / fascicule

Deloynes dépouille minutieusement les Mémoires secrets de Bachaumont (continués par Pidansat de Mairobert et Moufle d'Angerville) : il en fait des copies manuscrites et les insère dans les volumes Mariette et dans les siens. Faute de place, il consacre ultérieurement deux volumes entiers à la réunion de ces extraits.

Volume 34, Extraits des mémoires secrets de Bachaumont : table des matières / liste des fascicules

Volume 35, Lettres sur le Salon (1767-1787) par Bachaumont : table des matières / fascicule

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Recueils de livrets d'exposition et textes divers, 1804-1808
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Suppléments aux volumes Mariette, 1648-1799

En préface au premier volume de ces Suppléments, Deloynes explicite sa démarche : "Monsieur Mariette qui a commencé le premier à former cette collection n'a pas jugé à propos, avant d'entreprendre cet ouvrage, de parler de l'origine des arts de la peinture, de la sculpture, de la gravure ni de l'architecture, qui depuis la révolution française en fait partie. Monsieur Cochin de l'Académie royale de peinture, sculpture et gravure qui a continué cet ouvrage jusqu'à sa mort arrivée le 29 avril 1790 n'a pas voulu non plus donner l'abrégé historique des arts. J'ai cru que l'on ne serait pas fâché d'en avoir connoissance et je le fais d'autant plus volontiers qu'ayant pour but mon instruction particulière, je pense que cette histoire des arts qui aurait dû naturellement trouver sa place au commencement de cet ouvrage, ne sera cependant pas déplacée dans ce supplément qui forme lui-même plusieurs volumes et qu'il est permis à un continuateur de faire autrement que les personnes qui ont écrit avant lui. On trouvera donc dans ce supplément l'origine du dessin qu'on doit regarder, s'il m'est permis d'employer cette expression, comme le père des arts ; je parle ensuite de l'origine de la peinture chés les anciens et chés les modernes, puis de la sculpture ; vient ensuite la gravure. Je suis entré dans un assez long détail sur cet art et je n'ai pas craint de continuer à puiser dans les auteurs qui m'ont paru en avoir eu le plus connoissance ; je finis par l'architecture [...]"

Volume 46, 1648-1780 : liste des fascicules

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Recueils et pièces diverses

Volume 51, Exposition de tableaux à l'académie de Saint-Luc à Paris : table des matières / liste des fascicules

Volume 52, Exposition de tableaux au Luxembourg commencée le 14 octobre 1750 : table des matières / liste des fascicules

Volume 53, Recueil consacré à l'Académie de peinture, 1789-1793 : table des matières / liste des fascicules

Volume 54, Recueil consacré à l'Académie de peinture. 1794-1802 : table des matières / liste des fascicules

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Conservée au département des Estampes et de la photographie de la BnF, mêlant livrets de salon, textes critiques savants ou satiriques, transcriptions d’articles de périodiques, jugements d’amateurs, la collection Deloynes, élément incontournable pour toute recherche sur l’art au XVIIIe siècle, témoigne de la vitalité de la vie artistique française entre 1673 et 1808 et de la richesse de la littérature qu’elle engendre.

En 1880, Georges Duplessis, conservateur au Cabinet des Estampes, est contacté par le libraire Greppe. Celui-ci lui propose un lot de cinquante-six volumes constitués par un M. Deloynes et réunissant 1 882 pièces imprimées et manuscrites sur l’histoire de l’art et des artistes français pour la période 1673-1808. Très intéressé, Duplessis en fait l’acquisition mais il sait, par d’autres sources, que la collection n’est pas complète et que manquent les dix volumes de tête compilés par l’historien et amateur d’art Pierre-Jean Mariette (1694-1774). Trois semaines plus tard, le propriétaire de ces dix volumes, un nommé Bédenel, se présente en personne et accepte de s’en défaire : ces dix volumes Mariette/Deloynes viennent logiquement compléter l’édition annotée de l’Abecedario, entrée en 1804, et les Notes manuscrites, acquises en 1827. Réunis, les soixante-six volumes de la collection Deloynes rejoignent ainsi le fonds de la Bibliothèque nationale, dont ils deviennent un des fleurons. Duplessis en rédige l'inventaire dès 1881.

On connaît peu de choses sur Deloynes lui-même : né en 1741 dans une famille de noblesse de robe, Jean-Charles Deloynes de La Potinière est auditeur ordinaire du roi en sa Chambre des comptes. D’après les actes notariés identifiés, sa vie se déroule dans un milieu d’avocats, de conseillers au Parlement, sans lien apparent avec le monde des arts. L’inventaire mené après le décès de sa veuve en 1817 ne fait apparaître ni collection de peintures, ni collection d’estampes. Sa bibliothèque comporte bien quelques dizaines d’ouvrages d’art, en particulier des vies de peintres, mais n’évoque en rien une documentation de lettré. On ne trouve après sa mort aucune trace de la vente d’une quelconque collection. Ne rencontrant pas plus son nom dans les correspondances d’amateur de la période,on serait presque tenté d’affirmer que la passion de Deloynes est dans l’acte même de collecter cette littérature.