Collection Deloynes
Volume 33, Denis Diderot, Essais sur la peinture, Paris, Buisson, an IV : table des matières / fascicule
Deloynes dépouille minutieusement les Mémoires secrets de Bachaumont (continués par Pidansat de Mairobert et Moufle d'Angerville) : il en fait des copies manuscrites et les insère dans les volumes Mariette et dans les siens. Faute de place, il consacre ultérieurement deux volumes entiers à la réunion de ces extraits.
Volume 34, Extraits des mémoires secrets de Bachaumont : table des matières / liste des fascicules
Volume 35, Lettres sur le Salon (1767-1787) par Bachaumont : table des matières / fascicule
Conservée au département des Estampes et de la photographie de la BnF, mêlant livrets de salon, textes critiques savants ou satiriques, transcriptions d’articles de périodiques, jugements d’amateurs, la collection Deloynes, élément incontournable pour toute recherche sur l’art au XVIIIe siècle, témoigne de la vitalité de la vie artistique française entre 1673 et 1808 et de la richesse de la littérature qu’elle engendre.
En 1880, Georges Duplessis, conservateur au Cabinet des Estampes, est contacté par le libraire Greppe. Celui-ci lui propose un lot de cinquante-six volumes constitués par un M. Deloynes et réunissant 1 882 pièces imprimées et manuscrites sur l’histoire de l’art et des artistes français pour la période 1673-1808. Très intéressé, Duplessis en fait l’acquisition mais il sait, par d’autres sources, que la collection n’est pas complète et que manquent les dix volumes de tête compilés par l’historien et amateur d’art Pierre-Jean Mariette (1694-1774). Trois semaines plus tard, le propriétaire de ces dix volumes, un nommé Bédenel, se présente en personne et accepte de s’en défaire : ces dix volumes Mariette/Deloynes viennent logiquement compléter l’édition annotée de l’Abecedario, entrée en 1804, et les Notes manuscrites, acquises en 1827. Réunis, les soixante-six volumes de la collection Deloynes rejoignent ainsi le fonds de la Bibliothèque nationale, dont ils deviennent un des fleurons. Duplessis en rédige l'inventaire dès 1881.
On connaît peu de choses sur Deloynes lui-même : né en 1741 dans une famille de noblesse de robe, Jean-Charles Deloynes de La Potinière est auditeur ordinaire du roi en sa Chambre des comptes. D’après les actes notariés identifiés, sa vie se déroule dans un milieu d’avocats, de conseillers au Parlement, sans lien apparent avec le monde des arts. L’inventaire mené après le décès de sa veuve en 1817 ne fait apparaître ni collection de peintures, ni collection d’estampes. Sa bibliothèque comporte bien quelques dizaines d’ouvrages d’art, en particulier des vies de peintres, mais n’évoque en rien une documentation de lettré. On ne trouve après sa mort aucune trace de la vente d’une quelconque collection. Ne rencontrant pas plus son nom dans les correspondances d’amateur de la période,on serait presque tenté d’affirmer que la passion de Deloynes est dans l’acte même de collecter cette littérature.