Lire, écrire, prier : les livres à Notre-Dame de Paris

Il faut attendre le XIIIe siècle pour trouver les premières listes, fragmentaires, des livres conservés dans la cathédrale. Dressées le plus souvent à l’occasion de dons, ces listes témoignent de l’existence d’une bibliothèque capitulaire. Aucun inventaire complet n’est conservé pour la période médiévale. Ce n’est qu’à partir du XVIIe siècle que des reclassements successifs des fonds ont entraîné la rédaction de catalogues. Nous sommes en revanche mieux lotis pour le trésor.

Comme dans la plupart des établissements religieux, la bibliothèque médiévale de Notre-Dame se divise entre livres d’étude et livres bibliques et liturgiques. Les ouvrages de théologie, en premier lieu ceux de Pierre Lombard, constituent l’un des points forts de la bibliothèque : nombre de chanoines de Notre-Dame, qui étaient la principale source d’enrichissement de la bibliothèque, étaient également docteurs et maîtres en théologie à l’Université de Paris. Si la bibliothèque est traditionnelle par ses contenus, elle n’est pas pour autant fermée aux idées nouvelles ou à la culture profane. Carrefour de personnalités, de réseaux et d’influences, le chapitre de Notre-Dame constituait un riche terreau intellectuel et politique dont sa bibliothèque s'est fait le miroir. Tous ses manuscrits (hormis les livres liturgiques nécessaires aux célébrations) ont été cédés à la Bibliothèque royale (actuelle BnF) en 1756.

La bibliothèque de Notre-Dame n'a cessé de s'enrichir à l'époque moderne. Elle s'est ouverte aux livres imprimés mais elle a aussi reçu des legs. Le plus important fut celui de l'ancien avocat devenu chantre, Claude joly, en 1680. Dans sa bibliothèque figurait de nombreux manuscrits médiévaux, certains particulièrement ancien. Aussi, la présence à Notre-Dame de manuscrits médiévaux ne signifie par forcément qu'ils soient présents à Notre-Dame depuis le Moyen Âge.

Abritant les objets les plus précieux de la cathédrale, le trésor de Notre-Dame conservait aussi des livres nécessaires pour les messes et les offices, certains dotés de reliures d'orfèvrerie. En dehors d'un épistolier du XIIIe siècle, on ne conserve aucun volume qui en provienne antérieur au XVe siècle. La particularité du trésor de la cathédrale est d'avoir été très vivant, de constantes entrées et sorties. Les livres jugés inutiles ou désuets furent ainsi éliminés, donnés ou versés dans la bibliothèque du chapitre au fil de l'époque moderne.

Un inventaire des chapelles de Notre-Dame dressé en 1417 mentionne 137 volumes dont 137 missels. Ne dépendant ni du trésor, ni de la bibliothèque capitulaire, ces manuscrits étaient attachés à une chapelle précise et servaient à son desservant. Quelques-uns nous sont parvenus et ont pu être identifiés.

La cathédrale Notre-Dame regorgeait de livres. Tous n'étaient pas conservés dans la bibliothèque capitulaire, au trésor ou dans les chapelles. Beaucoup, à l'usage de la cathédrale, restèrent aussi entre les mains des chanoines, chapelains ou simples prêtres, ne rentrant jamais officiellement dans les collections du chapitre. D'autres sont rentrés tardivement dans la bibliothèque du chapitre après avoir eu un usage liiturgique.

Découvrez et feuilletez les manuscrits provenant de Notre-Dame de Paris, récemment acquis par la Bibliothèque nationale de France.

Partez à la découverte d'un choix de quelques manuscrits emblématiques provenant de la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Retrouvez ici l'ensemble des livres qui, à un moment donné de leur histoire, ont été conservés à Notre-Dame de Paris, dans la bibliothèque capituaire, dans le trésor, dans les chapelles, dans d'autres lieux ou qui ont été entre les mains d'un desservant ou dignitaire de la cathédrale.

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