Focus sur les livres de Notre-Dame de Paris

Partez à la découverte de quelques manuscrits emblématiques provenant de la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Ce manuscrit est l'un des plus anciens et précieux témoins de l’Histoire des Francs de Grégoire de Tours (538-594). Copié en onciale au début du VIIIe siècle, probablement dans l’Est de la France, il est passé par la suite dans la bibliothèque de la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais, puis est entré en possession de l’avocat et érudit parisien Antoine Loisel (1536-1617), originaire de Beauvais. Il a fait partie du legs de Claude Joly à Notre-Dame en 1680.

Ce précieux livre d’Evangiles carolingien a été exécuté à Reims au cours de la première moitié du IXe siècle. Il a été rehaussé d’un riche décor enluminé incluant les portraits des quatre évangélistes représentés dans le style illusionniste inspiré de l’Antiquité qui prévalait alors à Reims. Il est passé par la suite dans la bibliothèque de la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais, puis est entré en possession de l’avocat et érudit parisien Antoine Loisel (1536-1617), originaire de Beauvais. Il fait partie du legs de Claude Joly à Notre-Dame en 1680.

Ce témoin précoce du commentaire de Pierre Lombard, écolâtre de Notre-Dame (1145-1159) puis évêque de Paris (1159-1160), sur les Epîtres de saint Paul, date des années 1160-1180. Ses nombreuses initiales raffinées réalisées par un artiste anglais actif dans l’abbaye Saint-Victor de Paris illustrent la mobilité des artistes à cette époque. Le manuscrit a probablement fait partie des livres légués par Pierre Lombard à la bibliothèque de Notre-Dame.

Enluminé à Paris vers 1330-1340 par un suiveur de Jean Pucelle, ce missel appartient à la fondation faite en 1367 par le roi Charles V en la chapelle Saint-Sébastien de la cathédrale. Son histoire témoigne des vicissitudes qu'ont connu nombre de livres de l'établissement puisqu'on le retrouve entre les mains du chantre Claude Joly qui en fiit don en 1680.... à Nottre-Dame !

Il s'agit du plus ancien témoin subsistant de la Cité des Dames, récit allégorique composé par la célèbre écrivaine féministe Christine de Pisan en 1405. Cet exemplaire a été réalisé pour le duc de  Bourgogne Jean sans Peur ou son épouse Marguerite de Bavière. Son texte a été rehaussé de lettrines et d’encadrements vignetés. Le manuscrit est entré en 1680 dans la bibliothèque capitulaire de Notre-Dame par l’intermédiaire de Claude Joly.

Evêque de Paris de 1409 à 1420, Gérard de Montaigu a commandé une chapelle liturgique à laquelle appartient ce bréviaire en deux volumes (bibliothèque de l'Arsenal et  bibliothèque Mazarine). Ils ne comportent pas de peintures mais un frontispice avec un ample encadrement végétal aux armes de leur commanditaire. Ils furent légués au chapitre par l'évêque, ayant fui les troubles civils à Paris, mais le chapitre ne les récupéra qu'en 1445. Alors que les missels furent versés dans le trésor de la cathédrale, les tréviaires furent conservés dans un lieu inconnu, avant de tous rejoindre la bibliothèque du chapitre au début de l'époque moderne.

Cette copie authentique abrégée du procès de réhabilitation de Jeanne d’Arc a été faite pour Guillaume Chartier, évêque de Paris qui en fit don à sa mort en 1472 à Notre-Dame. La copie est certifiée par deux notaires, "Dionisius Comitis" et "Franciscus Ferrebouc" qui ont signé au bas de chaque feuillet, et le manuscrit porte un ex libris du XVIe siècle de Notre-Dame, inscrit à l’encre rouge : "Je suys de la librairie de Notre Dame de Paris".

En 1753, on commanda pour la cathédrale un nouvel évangéliaire et un nouvel épistolier pour remplacer les anciens devenus désuets en raison de l'évolution de la liturgie. Avec leur décor à la mode du XVIIIe siècle, ces deux volumes témoignent de la persistence de l'enluminure en pleine époque moderne, dans le domaine du manuscrit liturgique de luxe. Ils portaient autrefois une riche reliure d'orfèvrerie qu'ils ont perdu durant la Révolution.

Copié en 1746 pour le chanoine et chantre de Notre-Dame M. de Saint-Exupéry, ce rituel a figuré dès le milieu du siècle dans le trésor de la cathédrale. Il a reçu vers 1760-1770 une nouvelle reliure de maroquin rouge aux armes du chapitre, avec aux coins un fer représentant la baton du chantre qui avait été exécuté au XVIe siècle sur un modèle de Rosso Fiorentino. Cette reliure se retrouve, avec des variantes, sur de nombreux livres du trésor.