Molière - Vie et mort de Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière

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Molière est un personnage à la fois connu et inconnu. Sa première biographie, par Jean-Léonor de Gallois, sieur de Grimarest, auteur d’une Vie de Molière (1705), fait office de référence, alors qu’il est en grande partie fantaisiste, véhiculant des anecdotes imaginaires. Ce n’est que dans une période très récente que les chercheurs, sources à l’appui, ont pu démonter une partie des fausses vérités perpétuées par les biographes de Molière, à la suite de Grimarest. Les biographies mises en valeur dans cette rubrique sont donc des témoignages du mythe construit autour de la personnalité de Molière mais doivent être confrontées aux travaux plus récents.

- Allainval, Léonor-Jean-Christine Soulas d' (Abbé). Mémoires sur Molière et sur Madame Guérin, sa veuve ; suivis des Mémoires sur Baron et sur Mlle Lecouvreur, Genève, Ponthieu, libraire au Palais-Royal, 1822-1825.
- Astruc, François. Notice sur le fauteuil de Molière (Seconde édition) par M*** (François Astruc), Pézenas, impr. de G. Bonnet, 1836.

Molière vers 1646 in  [Molière : biographie : documents iconographiques]
Molière vers 1646 in [Molière : biographie : documents iconographiques]
Notices biographiques de dictionnaires

La présence de Molière dans les dictionnaires biographiques, dès le XVIIe siècle, montre sa renommée immédiate. Il fait en effet partie des galeries d’hommes illustres, et ce, immédiatement après sa mort.

Pierre Bayle, « Poquelin (Jean Baptiste) », in Dictionnaire historique et critique, Rotterdam, R. Leers, 1697, tome 2.
Bayle, Pierre. « Poquelin (Jean Baptiste) » in Dictionnaire historique et critique. Cinquième édition... augmentée de remarques critiques, Amsterdam, Compagnie des libraires, 1734, tome 4.

Molière est reconnaissable entre tous, et pourtant, très peu de portraits ont été réalisés de son vivant. C’est que tous les portraits posthumes se fondent sur eux : le portrait gravé par Simonin (connu en un unique exemplaire conservé au département des estampes et de la photographie), son portrait peint par Pierre Mignard (Chantilly, Musée Condé) et celui par Nicolas Mignard (connu en deux exemplaires conservés à la Comédie-Française et au Musée Carnavalet).

Molière est inscrit dans le paysage urbain français. On ne compte plus les rues Molière ou les inscriptions portées sur les monuments et lieux où il est supposé être passé, au cours de ses pérégrinations provinciales et dans ses séjours parisiens. Parmi les plus célèbres : la Fontaine Molière par Bernard Gabriel Seurre (1843), située rue de Richelieu à Paris, et le monument de Jean-Antoine Injalbert à Pézenas (1897).

300 ans de Molière 1922 in [Molière : biographie : documents iconographiques] 4-ICO PER-18549 (1-4)  vue 178
300 ans de Molière 1922 in [Molière : biographie : documents iconographiques] 4-ICO PER-18549 (1-4) vue 178
Eloges et commémorations

- Aquin de Chateau-Lyon, Pierre-Louis d'. Éloge de Molière  en vers, avec des notes curieuses, par le petit-cousin de Rabelais, A Londres, et se trouve à Paris, chez les libraires qui débitent les nouveautés, 1775.
- Bailly, Jean Sylvain. Éloge de Molière, 1765-1775.
- Chalmeton, Louis. A Molière, 225e anniversaire de sa naissance, Clermont-Ferrand, Mlle J. Collay, 1877. 
- Mesnard, Paul. Toast à Molière, La Rochelle, impr. de N. Texier.

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Quelques étapes de la vie Molière

Jean-Baptiste Poquelin dit Molière, sans aucun doute le dramaturge français le plus connu au monde, est né à Paris le 15 janvier 1622 et y est mort à 51 ans, le 17 février 1673, à l’issue d’une représentation du Malade imaginaire, mais pas sur la scène même, comme il est trop souvent rapporté.

Il est issu d’une riche famille commerçante : son père a acheté en 1631 l’office de tapissier et valet de chambre ordinaire du roi, que reprendra Molière à la mort de son frère cadet, même si, du temps de sa jeunesse, il avait tout d’abord abandonné cette charge. Un autre point à souvent rétablir : Molière a toujours été très à l’aise financièrement, comme l’atteste son inventaire après décès. Bien sûr, il y eut les années de début : trouver sa place par rapport à d’autres troupes et théâtres à Paris et rencontrer des mécènes, avant que le roi lui-même ne soit son protecteur suprême et constant.

Après la fin de ses cours chez les Jésuites, au collège de Clermont (c’est-à-dire à l’actuel lycée Louis-le-Grand), puis sa licence de droit, le théâtre l’attire irrésistiblement. L’ « Illustre théâtre » est fondé en juin 1643. Parallèlement, il fréquente la famille Béjart, dont Madeleine, actrice, danseuse, musicienne et femme de grande culture. L’épisode fondateur de l’Illustre théâtre se solde par des… dettes (et un peu de prison en 1645 !), mais le talent de la troupe et de Molière ne sont nullement en cause : il n’y a pas de place à Paris dans ces années-là pour trois compagnies théâtrales régulières. Il faut partir.

Molière et les Béjart vont parcourir les provinces et connaître de grands succès tout d’abord dans l’Ouest, protégés par le duc d’Épernon, puis, surtout, en Languedoc à partir de 1647, invités par le comte d’Aubijoux, lieutenant-général du roi pour le Haut-Languedoc et gouverneur de Montpellier. Cette ville, Pézenas et Béziers verront Molière y passer. Le Prince de Conti, frère du Grand Condé, arrive en Languedoc en 1653. Il adopte la troupe et lui donne son nom. En 1656, la chance et le bonheur méridionaux tournent : Aubijoux décède et Conti, malade, se préoccupe désormais davantage de religion et retire même son nom à la compagnie. Il faut reprendre la route… Lyon, Dijon, Grenoble, puis Rouen, auront le plaisir de recevoir la troupe.

En 1658, Molière revient à Paris et ne le quittera plus. C’est désormais Monsieur, le frère unique du roi, qui va les protéger. Jouant au Louvre, devant le roi, sa première pièce, une farce, Le Docteur amoureux, Molière séduit fort Louis XIV, qui lui accorde de partager la salle du Petit-Bourbon avec les Italiens. Ce sera bientôt un triomphe avec Les Précieuses ridicules en 1658. Le Petit-Bourbon devant être démoli, Molière se voit attribué la salle du Palais- Royal, en très piteux état. Le 20 janvier 1661, la salle ouvre avec Le Dépit amoureux. La « maison de Molière », où tout le monde entend désormais la Comédie française, est née. Assez rapidement, Molière se rend compte qu’il lui faut renoncer au grand genre auquel il prétend, comme tous les dramaturges de son temps : la tragédie.

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