Ecrivain critique d'art - Victor Segalen

Victor Segalen fut médecin de la marine, romancier et poète, passionné par l'archéologie et l'ethnographie. Ses inclinations vont à l'art non occidental, aux monuments funéraires chinois et aux toiles de Gauguin. 

En 1903, Victor Segalen explore Tahiti, juste après la mort du peintre Paul Gauguin, dont il achètera de nombreuses œuvres (toiles, carnets, épreuves de gravure et photographies notamment). Il découvre également la Chine en participant à des missions archéologiques, en Chine occidentale de février à août 1914, en compagnie d’Auguste Gilbert de Voisins et de Jean Lartigue, et de mars à juillet 1917, dans la région de Nankin.

Sa passion pour les pays lointains, les civilisations extra-européennes et l’Orient en particulier, se révèle dans ses recherches en matière de sculpture chinoise, monuments funéraires et sépultures anciennes, mais également dans les nombreuses photographies documentaires à la fois ethnographiques et artistiques qu’il fit.

Entrés dans les collections de la BnF grâce au don consenti en 1998 par Annie Joly-Segalen, fille de l’écrivain, ces clichés ont été pris lors des missions archéologiques menées par Segalen et par son ami Auguste Gilbert de Voisins dans les provinces du Shaanxi et du Sichuan en 1914, puis dans le Jiangsu en 1917, à la recherche de monuments des dynasties Han (-206-220), Tang (618-907) et intermédiaires. On peut ainsi découvrir dans Gallica des photographies d’antiquités syriennes, perses et chaldéo-assyriennes, des épreuves consacrées à des statues, tombes impériales et bas-reliefs chinois ou encore à la statuaire bouddhique prises par Segalen dans la première décennie du 20e siècle.

Sélection d'écrits

Dédié à son ami Georges Daniel de Monfreid, peintre et sculpteur, Victor Segalen écrit en 1916 un recueil de poèmes en prose, qui s’offre comme un ensemble de « peintures littéraires ».

« Laissez-vous donc surprendre par ceci qui n’est pas un livre, mais un dit, un appel, une évocation, un spectacle. Et vous conviendrez bientôt que voir, comme il en est question ici, c’est participer au geste dessinant du Peintre » peut-on ainsi lire dans l’introduction.

Son goût pour l’art se manifeste également dans son cycle musical, notamment dans son livret Orphée-roi, qu’il écrit pour Claude Debussy en 1921 (voir également le manuscrit autographe).

À voir