Sport féminin

Malgré l’indifférence, et parfois l’hostilité, des fédérations masculines, les femmes s’emparent dès la fin du XIXe siècle des nouvelles possibilités offertes par le développement du sport.

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Les femmes ont dû négocier, et parfois forcer, leur intégration dans le nouvel espace social du sport dont les hommes ont pour une large part fixé à la fin du XIXe siècle les règles, les valeurs et les institutions. Elles ont eu un accès plus tardif à l’ensemble des disciplines sportives, certaines leur restant même interdites en compétition jusqu’à des périodes extrêmement récentes, à l’instar de la boxe ou du saut à ski, inclus respectivement en 2012 et 2018 au programme des Jeux Olympiques.

Les Femmes de sport (1885) du baron De Vaux dépeint la manière dont la mode anglaise des activités physiques que l’on commence à regrouper sous le vocable unificateur du « sport » a pénétré l’éducation des jeunes femmes des milieux aristocratiques. Les pionnières du début du siècle ne se recrutent cependant pas que dans les milieux aristocratiques. Les intrépides participantes des premières courses pédestres, de natation, de cyclisme et même d’aviation viennent de milieux sensiblement plus populaires.

Au sortir de la Première Guerre mondiale, les affiches, la presse et les collections de photographies de la BnF témoignent de l’effervescence des pratiques sportives féminines. Délaissées par les fédérations masculines, les sportives françaises organisent leurs propres clubs et compétitions, puis, sous l’égide de l’incontournable Alice Milliat, une fédération nationale puis internationale féminine.

La conquête de cette autonomie ne va pas sans susciter de vives résistances. La pratique féminine est encouragée si elle s’inscrit dans les bornes de la bienséance et d’un destin biologique déjà tout tracé : celui de la maternité. Aux contacts par trop brutaux des sports collectifs, comme le football et le rugby, sont préférées les finalités esthétiques et prophylactiques de la gymnastique rythmique et de ses grands mouvements d’ensemble.

La Seconde Guerre mondiale achève de mettre en sommeil la pratique compétitive dans de nombreux sports collectifs. C’est seulement à partir de la fin des années 1960 que les femmes parviennent progressivement à reconquérir un à un les bastions masculins, à commencer par le football, le rugby et le marathon.

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