Accès par photographe

Depuis les années 1980, le département des Arts du spectacle acquiert des collections de photographes spécialisés dans le spectacle. Une partie de ces collections (diapositives, ektachromes, négatifs, planches-contacts, tirages et photographies numériques) est accessible sur Gallica.

Proche du mouvement humaniste, René Basset (1919-2021) photographie des paysages, des natures mortes et réalise des portraits. Il reçoit le prix Nicéphore Niépce en 1958. Il photographie également les spectacles joués dans les théâtres de Lyon, sa ville natale, et collabore avec Roger Planchon au Théâtre de la Cité à Villeurbanne. Le département des Arts du spectacle conserve plusieurs dizaines de recueils de négatifs et planches-contacts de René Basset, pris entre 1949 et 1976. Toute utilisation ou reproduction de ses photographies est soumise à l’autorisation de ses ayants droit.

D’origine polonaise, Jacques Bestok (1926-1999) photographie les spectacles sur invitation. Son objectif saisit danseurs, acteurs, chanteurs lyriques, acrobates et marionnettistes. Le département des Arts du spectacle conserve un ensemble de ses négatifs, planches-contacts et tirages, réalisés entre le début des années 1970 et la fin des années 1980. Toute utilisation ou reproduction des photographies de Jacques Bestok est soumise à l’autorisation du département des Arts du spectacle de la Bibliothèque nationale de France, détentrice des droits.

Née au Danemark en 1936, Anna Birgit, de son vrai nom Birgit Hvidkjaer, arrive à Paris en 1960. Elle commence la photographie de spectacle au Théâtre national populaire. En 1967, elle est chargée par Jean Mercure, directeur-fondateur du Théâtre de la Ville, de réaliser un reportage sur la construction de la nouvelle salle, place du Châtelet. Ce travail d’un an marque le début d’une collaboration entre la photographe et le Théâtre de la Ville, qui va durer jusqu’en 2002. Pendant trente-trois ans, Birgit couvre tous les spectacles joués dans cette salle : danse, théâtre, concerts. Elle effectue également des reportages sur les à-côtés des spectacles (lectures, conférences de presse), sur le bâtiment et le personnel du théâtre. Elle immortalise ainsi les pièces de célèbres chorégraphes, comme Carolyn Carlson, Pina Bausch ou Ushio Amagatsu.

Né en 1938, le photographe Daniel Cande exerce d’abord pour les agences Apis et Europress. En 1965, il choisit de se spécialiser dans la photographie de théâtre, de ballet et d’art lyrique. Il suit ainsi les spectacles de la compagnie Renaud-Barrault, de la Comédie-Française, des Tréteaux de France et de l’Opéra de Paris. Il immortalise Le Mahabharata, mis en scène par Peter Brook dans la Carrière de Boulbon durant le Festival d’Avignon de 1985. Il s’intéresse par ailleurs aux marionnettes, au cirque et au music-hall.

Au début des années 1980, Henri Clausse photographie des spectacles de danse et des comédies musicales au Théâtre du Châtelet. Le département des Arts du spectacle de la Bibliothèque nationale de France conserve quelques recueils de diapositives du photographe. Toute utilisation ou reproduction des photographies d’Henri Clausse est soumise à l’autorisation du département des Arts du spectacle de la Bibliothèque nationale de France, détentrice des droits.

Brigitte Enguérand commence à photographier le spectacle vivant à la fin des années 1970. Elle travaille avec de grands metteurs en scène, comme Jean-Louis Barrault, Antoine Vitez et Claude Régy, et cofonde en 1992 l’agence de presse Enguérand avec Marc Enguérand. Elle immortalise ainsi de nombreux spectacles, dans les théâtres parisiens et au Festival d’Avignon. À partir de 2007, elle suit la troupe de la Comédie-Française et collabore ponctuellement avec d’autres théâtres, comme le Théâtre du Rond-Point et le Théâtre national de Bretagne. Tissant des liens forts avec les metteurs en scène et comédiens, elle restitue les temps forts des spectacles en même temps que les vibrations du plateau.

Photographe depuis 1986, Jean-Pierre Estournet travaille pour les principaux festivals de spectacles de rue, comme le Festival international de théâtre de rue d’Aurillac, à partir de 1991. Sillonnant les routes avec son camion-laboratoire, il partage l’itinérance des troupes qu’il photographie. Il immortalise ainsi les spectacles de nombreuses compagnies de cirque, dont le Cirque Pocheros, et accompagne régulièrement le Footsbarn Theatre dans ses voyages en Inde, en Syrie et en Afrique de l’Ouest. En 1998, il rencontre au Niger Abdoul Aziz Soumaïla et lui transmet sa passion pour la photographie de scène. Depuis cette date, ils travaillent ensemble, en Europe l’été, et en Afrique l’hiver.

Influencé par Agnès Varda et Roger Pic, Alain Fonteray commence à photographier le théâtre en 1972. De 1978 à 2002, il accompagne le Théâtre du Campagnol, dirigé par Jean-Claude Penchenat, avec lequel il collabore notamment à la réalisation du spectacle Le Bal, adapté au cinéma par Ettore Scola en 1983. À partir du début des années 1990 et pendant plus de vingt ans, il photographie les pièces et mises en scène d’Olivier Py au Centre dramatique national d’Orléans, à l'Odéon-Théâtre de l'Europe, puis au Festival d’Avignon, et suit parallèlement l’activité d’Éric Vigner au Théâtre de Lorient. Outre ces collaborations longues, il travaille de manière plus ponctuelle avec de grands metteurs en scène, comme Antoine Vitez et Daniel Mesguich.

George-Henri, de son vrai nom Henri George (1919-2012), crée une agence dont l’activité est importante dans les années 1940-1950. Il réalise des portraits de comédiens au cours des répétitions, en loge et surtout lors des séances photo spécialement organisées par les théâtres. Ses images des acteurs, des grandes scènes, des couples de jeunes premiers tiennent autant de l’objet publicitaire que de la photographie souvenir. Ce sont des photographies « posées », plus proches dans leur composition de celles de la fin du XIXe siècle que des photographies de Roger Pic, qui commence, au même moment, à réaliser des prises de vue pendant les spectacles. George-Henri laisse ainsi derrière lui des portraits de Gérard Philipe, Brigitte Bardot et Jean Marais.

D’origine allemande, Sabine Hartl et Olaf-Daniel Meyer vivent et travaillent à Paris depuis 2004. Passionnés d’architecture, ils réalisent des photographies de salles mythiques pour Théâtres parisiens : un patrimoine du XIXe siècle, un ouvrage de Jean-Claude Yon publié chez Citadelles & Mazenod en 2013. Cherchant à capter avec leurs objectifs l’élégance d’un style ou un angle de vue surprenant, ils photographient notamment les espaces de l’Opéra-Comique, du Théâtre des Variétés ou encore du Théâtre du Conservatoire, ainsi que des détails du décor.

Michèle Laurent collabore avec le Théâtre du Soleil au cours des années 1980 et 1990. Elle réalise également des reportages sur Philippe Caubère. Son fonds rassemble des planches-contacts, diapositives et photographies numériques, pris entre 1979 et 2008. Toute utilisation ou reproduction des photographies de Michèle Laurent est soumise à son autorisation.

D’origine russe, Serge Lido (1906-1984) compte parmi les grands photographes de danse du XXe siècle. En collaboration avec son épouse, Irène Lidova, une journaliste passionnée de danse, il publie des livres et articles sur la danse. Il réalise les images, elle écrit les textes. Le département des Arts du spectacle conserve un ensemble de plusieurs milliers de négatifs et tirages contacts du photographe. Il s’agit de portraits de danseurs pris en studio entre les années 1940 et les années 1970. Toute utilisation ou reproduction des photographies de Serge Lido est soumise à l’autorisation du département des Arts du spectacle de la Bibliothèque nationale de France, détentrice des droits.

Nicole et Patrice Marée-Breyer fondent une agence en 1972 et photographient les spectacles parisiens pendant près de trente ans. Suivant la démarche de Roger Pic, ils réalisent des prises de vue pendant les spectacles. Ils immortalisent de grands comédiens, comme Isabelle Adjani à ses débuts dans L’École des femmes, joué à la Comédie-Française en 1973. La collection du département des Arts du spectacle compte des centaines de milliers de négatifs, qui permettent de reconstituer les mises en scène des pièces, mais aussi des planches-contacts, tirages et diapositives. Toute utilisation ou reproduction des photographies de l’agence Marée-Breyer est soumise à l’autorisation du département des Arts du spectacle de la Bibliothèque nationale de France, détentrice des droits.

Né en 1941, Jean-Marc Martin du Theil est photographe pour l’agence Enguérand, spécialisée dans le spectacle vivant, au cours des années 1980 et 1990. Pendant une vingtaine d’années, il photographie le théâtre, la danse et la musique, et notamment les spectacles de Roger Planchon au Théâtre de la Cité de Villeurbanne, ainsi que ceux de Georges Lavaudant à la Maison de la Culture de Grenoble. Il prend ainsi sur le vif des mises en scène emblématiques de George Dandin ou de Tartuffe par Planchon. Jean-Marc Martin du Theil édite des carnets de ses photographies et expose régulièrement son travail dans des galeries.

Né en 1948, Christian Martinez est formé à l’École nationale des arts décoratifs de Limoges. Il pratique notamment le dessin, la peinture, le décor de théâtre et la photographie. Entre 1973 et 1983, il collabore avec le Conseil culturel de la ville d’Avignon. Il est ainsi amené à couvrir de nombreux spectacles de théâtre et de danse. L’ensemble du fonds (500 diapositives), conservé à la Maison Jean Vilar, est accessible sur Gallica. Toute utilisation ou reproduction des photographies de Christian Martinez est soumise à son autorisation.

Le portrait et le nu constituent des thématiques importantes dans l’œuvre du photographe Fernand Michaud (1929-2012), elles se reflètent dans son travail sur le spectacle. En 1969, il s’installe à Avignon et commence à photographier le festival pour son propre compte, dans un premier temps, puis comme « photographe attaché auprès du Festival d’Avignon » jusqu’en 1984. Ainsi, il immortalise En attendant Godot dans la mise en scène d’Otomar Krejca en 1978, Kontakthof de Pina Bausch en 1981, Gassman aux enchères, mis en scène par Vittorio Gassman en 1982, ou encore Richard III, mis en scène par Georges Lavaudant en 1984.

Delphine Micheli photographie la danse depuis 2007 et collabore avec plusieurs festivals, comme celui de Montpellier Danse. Elle a ainsi immortalisé les spectacles de chorégraphes comme Maxence Rey ou Myriam Gourfink. Elle travaille par ailleurs depuis 2014 pour le Festival Concordan(s)e, qui propose des rencontres entre écrivains et chorégraphes, autour de la notion de création, dans différents lieux culturels d'Île-de-France (Maison de la poésie, Archives nationales, médiathèques...).

Anne Nordmann participe à l’aventure de la Nouvelle danse française à partir de 1976. Elle photographie notamment les répétitions du groupe « Mâ, danse théâtre rituel », cofondé par Hideyuki Yano et la danse américaine Elsa Wolliaston en 1976-1977, puis collabore au cours des années 1980 avec de nombreux chorégraphes de renom, parmi lesquels Jean-Claude Gallotta, Dominique Bagouet et Karine Saporta. À partir des années 1990, elle s’intéresse au hip-hop et entreprend parallèlement un travail plus personnel sur l’espace et le mouvement.

Roger Pinard, dit Roger Pic (1920-2001), a débuté comme comédien avant de se spécialiser dans la photographie. Son œuvre constitue un jalon dans l’histoire de la photographie de spectacle. En effet, Pic entend servir le metteur en scène davantage que l’acteur, une véritable rupture avec les pratiques des photographes de théâtre depuis le XIXe siècle. Il renonce à la pose, privilégie l’instantané, s’attache à restituer le déroulement du spectacle dans sa durée. Avec Mutter Courage de Bertolt Brecht, première représentation du Berliner Ensemble à Paris, il définit son art comme celui d’un « enregistreur ».

Photographe officiel du Festival d'Avignon dans les années 1990, Laurent Pinsard (1944-2016) a plus particulièrement couvert les années 1995 et 1996, dont il a immortalisé la plupart des spectacles. Parallèlement, son objectif a saisi des répétitions, des séances de maquillage, des personnalités, des conférences de presse (dont un grand nombre dans le Jardin de la rue de Mons, à la Maison Jean Vilar), des scènes de rue, des lieux du Festival et leur architecture ainsi que des parades du Off.

Brigitte Pougeoise mène depuis de nombreuses années un travail sur les spectacles de marionnettes, de théâtre d’objets et d’ombres. Le département des Arts du spectacle de la Bibliothèque nationale de France conserve une centaine de diapositives des spectacles de la compagnie Dominique Houdart - Jeanne Heuclin qu’elle a photographiés entre 1976 et 1999. Toute utilisation ou reproduction des photographies de Brigitte Pougeoise est soumise à son autorisation.

Photographe officiel du Festival d’Avignon depuis 2005, Christophe Raynaud de Lage couvre tous les spectacles du IN et ses à-côtés (conférences de presse, lectures, concerts). À travers ses images, il s’attache à restituer fidèlement les spectacles tout en revendiquant une certaine subjectivité et un regard de spectateur. Influencé par Claude Bricage, il accorde une attention particulière à la question de l’espace et des lieux, multiples au Festival d’Avignon : Cour d’honneur du Palais des papes, théâtres et gymnases, cloîtres et églises, cours et jardins. Il travaille également sur les jeux d’ombre et de lumière et photographie les nombreuses interactions entre la scène et le public.

Photographe franco-suisse, René Robert (1936-2022) a immortalisé les plus grands artistes de flamenco pendant près de cinquante ans. Initialement photographe publicitaire, il découvre par hasard le flamenco au cours des années 1960 au Catalan, un tablao parisien de la Rive gauche fréquenté par des artistes espagnols. De 1967 à 2016, il suit les plus grands musiciens et danseurs, en Espagne et surtout en France, tels Paco de Lucía, Camarón de la Isla, Aurora Vargas et Belén Maya. Il les photographie pendant les spectacles, en noir et blanc, dont la force expressive sert l’esthétique du flamenco.

Né en Belgique en 1954, Joël Verhoustraeten pratique pendant quelques années les arts de la rue comme clown et jongleur. Il se spécialise, à partir de 1981, dans la photographie de cirque et de théâtre de rue. Ainsi, il immortalise dès 1984 les performances de la Compagnie Royal de Luxe. Ses pas le mènent régulièrement à Toulouse, Chalon-sur-Saône ou Aurillac. Son fonds conservé à la BnF rassemble des milliers de diapositives et de photographies numériques, prises entre le début des années 1980 et le milieu des années 2010. Toute utilisation ou reproduction des photographies de Joël Verhoustraeten est soumise à l’autorisation de ses ayants droit.

Né à Paris, Étienne Bertrand Weill (1919-2001) sort de l’École technique de photographie et de cinématographie en 1939. Il s’intéresse, dans un premier temps, à la photographie humaniste mais se passionne également pour les arts plastiques et l’architecture.  Il a fait, dans la résistance, la connaissance de Marcel Marceau. Cette rencontre le mène vers la photographie de spectacle et, notamment, la photographie de mime. En 1947, il se lie avec Étienne Decroux dont il suit plus spécifiquement le travail. Ainsi, il photographie le mime avec ses élèves, ou seul dans son atelier.

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Les arts du spectacle forment un corpus spécifique dans les collections photographiques de la BnF. Ces clichés, qui ont parfois servi de matériel publicitaire, constituent bien souvent le seul témoignage d’une représentation. Ils permettent, au-delà de la documentation sur le spectacle lui-même, de rendre compte d’un regard, celui du photographe – personnage devenu rapidement incontournable dans le monde du spectacle vivant.

Cette sélection expose la production de plusieurs générations de photographes : Étienne Bertrand Weill, Roger Pic, Fernand Michaud, Daniel Cande, Christian Martinez, Brigitte Pougeoise, Joël Verhoustraeten, Alain Fonteray... Ces derniers vous sont présentés à travers leur travail de photographe de spectacle, à l’exclusion du reste de leur œuvre. Les photographies de Michel Boska et Dominique Fataccioli sont accessibles sur Gallica intra muros.