• Le Cabinet des Antiques d’Honoré de Balzac
Le roman laisse peu de place aux femmes, on en trouve néanmoins quelques modèles : Mlle Armande, tante aimante de l’héritier présomptueux, ou encore Mme Camusot dont l’esprit très parisien cherche à s’épanouir à la campagne. Mais la figure féminine la plus forte du roman est la duchesse de Maufrigneuse, personnage récurrent de la Comédie humaine et figure de séductrice. Elle est dépeinte plusieurs fois.
Tout d'abord sous les traits d’une beauté particulière et insaisissable, et Balzac ajoute une pique à l’égard des éloges dithyrambiques faites aux femmes : « La poétique auréole chaussée […] que la littérature ne peindra jamais. » Un peu plus tôt dans le même numéro, l’aspect angélique de sa beauté est décortiqué et mis à nu comme une méthode : « En s’amourachant de Victurnien […] presque jaloux de Victurnien. » À la fin, pour mieux aider Victurnien, elle se déguise en homme afin de se déplacer en province, donnant ainsi à voir une autre facette de sa personnalité, entreprenante et sans crainte, mais également capable de dissimulation.
• Les Petits bourgeois d’Honoré de Balzac
Brigitte Thuillier, modèle d’abnégation familiale, a un sort qui semble triste car sa vie est comme laissée de côté et mise au service de son frère. Elle est décrite au début du chapitre III de la première partie : « Marie-Jeanne-Brigitte Thuillier […] s’explique de lui-même. » Sa personnalité s’oppose complétement à celle de Céleste, décrite également au chapitre III : « Dès les premiers jours […] commodités de la vie. »
• La Cousine Bette d’Honoré de Balzac
La cousine Bette est un personnage fort et méchant, la figure d'une femme habitée d’une sorte de génie négatif, modèle de la vieille fille aigrie. On trouve son portrait au chapitre IV : « Avec le temps […] pendant les révolutions. » Quand à son alliée Valérie, elle incarne la figure de la courtisane. Un développement du chapitre XV est l'occasion d’un portrait général de ce type de femme : « Quand à Paris […] dans cette histoire des mœurs. »
• La Fortune des Rougon d’Émile Zola
Si les hommes sont ceux qui occupent les postes et se battent, le roman est largement dominé par des figures féminines fortes. Au chapitre I on trouve la description de Miette, personnage en apparence en dehors des mouvements politiques et ambitieux : « C’était une enfant qui devenait femme […] potelées de bourgeoise. »
C’est au chapitre II que l’on rencontre l’ancêtre Adélaïde : « En devenant femme […] elle disparaissait. » C’est là également qu’apparaît Félicité, maîtresse femme, qui poussera son mari vers la réussite : « Quand Pierre eut les cinquante mille francs […] dont elle descendait. »
• Les Trois mousquetaires d’Alexandre Dumas
La première figure de femme est la reine. On rencontre ainsi un portrait d’Anne d’Autriche, femme séduisante mais aussi reine, personnage noble et supérieur, dans la deuxième partie, au chapitre I : « En ce moment une porte cachée […] je vous vois. »
Vient ensuite l'apparition de Milady, d’abord de loin et comme une sorte de personnage imaginaire. Elle est au cœur des questionnements, comme on le constate à la troisième partie, au chapitre VIII : « Au fait, vous avez raison […] à la recherche de Constance. » Cette figure difficile à saisir reste mystérieuse lorsque d’Artagnan entre en contact avec elle, dans le premier chapitre de la partie IV : « L’Anglais alors se retourna […] l’instant même. »
À cette figure complexe et négative s’oppose celle de la soubrette, fille de bon cœur, comme on le constate par exemple dans la partie IV, au chapitre V : « Ketty entra pour apporter […] de Mme Bonacieux. »
• Bel-Ami de Guy de Maupassant
Madame Forestier est une femme au caractère fort, qui participe au succès de son mari (et plus tard à celui de George) en écrivant des articles de presse. On la voit, au chapitre III de la première partie, en action, fumant et écrivant : « Elle avait l’air chez elle […] avec étonnement. » Plus loin, dans ce même chapitre, on la découvre réfléchissant, créant : « Elle se frottait les mains […] dans les articles suivants. » La personnalité forte et indépendante de Madeleine se ressent tout au long du roman, et notamment dans la deuxième partie, au chapitre VIII, alors qu’elle est prise en flagrant délit d’adultère : « Madeleine avait retrouvé […] de ne pas voir son mari. »