• Othon l’archer d’Alexandre Dumas
Plusieurs moments du roman décrivent des faits surnaturels et fantastiques, intégrés au récit de façon naturelle quoiqu’impressionnante. On trouve par exemple une scène de mariage entourée de morts et imprégnée de mysticisme, au chapitre IV : « Bertha prit de sa main froide […] revoyait ouverte. » Cette première scène est suivie d’une autre, qui s’explique par une action divine, en Terre sainte, au chapitre IX aux pages 377 et 378 : « Oui, je suis, lui dit-il, le compagnon d’armes de ton père […] me dit Godefroy. »
• Le Horla de Guy de Maupassant
Dans « Lettre d’un fou », le narrateur qui se sent touché par des phénomènes surnaturels les interprète comme étant de l’ordre de la folie : « Je me suis dit […] failli mourir de terreur. » Mais la suite des événements tend à le convaincre qu'il est en présence d'un véritable élément surnaturel. Dans la réécriture de ce premier texte, à savoir « Le Horla », ce même phénomène est décrit. Il s’agit ici de l’exemple d’une carafe d’eau : « Ayant soif un soir […] et acquis des goûts différents. » Plus loin dans la nouvelle, le caractère surnaturel et fantastique de la chose est affirmé par le malade : « Quoi d’étonnant à ce qu’il ne voit […] et quelque fois du lait ! »
• L’Ève nouvelle de Auguste de Villiers de L’Isle-Adam
Dans ce roman, la science permet l’accès à des éléments fantastiques. Au chapitre XVIII il s'agit de la transsubstantiation de la femme aimée : « À ce nom […] à ses fins gantelets. » La femme ici n’est plus qu’un être insaisissable.
• Nouveaux contes cruels de Auguste de Villiers de L’Isle-Adam
Si le cadre de « Sœur Natalia » semble réaliste, la résolution de la nouvelle se fait sous le signe d’un retournement de situation fantastique, où la statue de la Madone s’anime : « Elle entra, puis à deux genoux […] ne t’en vas plus. »
• Les Anges d’Anatole France
Un phénomène surnaturel semble avoir lieu dans la bibliothèque de M. Sariette et, au chapitre III, il se met en embuscade afin de tester cette théorie. La présence d’éléments étrangers se confirme : « Faible de complexion […] de Delacroix à Saint-Sulpice. »
Au chapitre VII apparaît pour la première fois un ange, qui se désigne comme tel, et fait plonger entièrement cet univers parisien dans le monde biblique. Il se fait d'abord mal comprendre : « Elle remit ses mains […] par où vous êtes venu. » On rencontre de plus une sensation de décalage amenée par la présence des anges dans un environnement parisien, agissant de façon tout à fait normale, ici au chapitre VIII en prenant un café : « Comme il achevait […] espérait la victoire. »
• Le Juif errant d’Eugène Sue
Le roman s’ouvre sur une scène qui présente les forces supérieures en présence dans le roman, et notamment le juif errant, dans le prologue : « Partout il laisse cette trace […] pour l’éternité ? » Ce personnage et sa sœur réapparaissent de temps à autres. C’est le cas au chapitre XVII, où l’arrivée du juif errant suivi du choléra prend un aspect mystique : « Ces clartés ne sont pas […] le Choléra !!... » Dans la scène de fin on retrouve ces deux figures : « Ce tableau, à demi-voilé […] de privations et de misère… »