• Le Tour du monde en 80 jours de Jules Verne
Le voyage n’a pas pour objectif le tourisme et le héros, Mr Fogg, est singulièrement désintéressé face aux cultures locales qui l’entourent. Son serviteur, néanmoins, s’intéresse à ce qu'il voit et découvre – mais souvent ne le comprend pas. Passepartout, qui ne maîtrise pas les codes, visite donc de façon inappropriée un lieu de culte indien au chapitre X : « En attendant […] à la gare du chemin de fer. » Il rend apparent le décalage culturel. On retrouve au chapitre XIX son regard français sur cette réalité exotique teintée de colonialisme britannique : « Hong Kong n’est […] sans trop savoir pourquoi. » Au fur et à mesure du roman, il en sera de même au Japon ou encore aux États-Unis au sujet des mormons : Passepartout est toujours le personnage de la curiosité pour le lointain.
En Inde, les personnages assistent ensemble à une procession, au chapitre XII : « Le guide détacha l’éléphant […] fermait le cortège. » C’est alors une image très marquée culturellement, qui intéresse l’ensemble des personnages et provoque une entorse au programme très réglé de ce tour du monde.
• Les Tribulations d’un chinois en Chine de Jules Verne
Comme nombre d’autres romans de Jules Verne, Les Tribulations d’un chinois en Chine a une forte composante d’aventure et de voyage, dans un milieu inconnu du lecteur européen, lointain et mystérieux. De ce fait, on trouve une insistance dès le début du roman sur le cadre qui appartient à un monde différent, notamment par le biais d’un repas et de musique étranges décrits au chapitre I : « Au début […] à grands fracas. » Au chapitre III, Verne décrit les colonies et leurs implantations par comptoirs : « De la concession française […] le territoire des fleurs. »
Alors que le périple des personnages commence, Verne joue sur un exotisme des noms et des lieux… mais aussi sur l’absence de curiosité qui en fait un décor exotique presque dédaigné. Tout au long du voyage, le paysage et la culture changent, en particulier au chapitre XII : « À Ran-Kéou […] Lao-Ro-Kéou. » Les éléments d’exotisme sont présents comme une toile de fond. On trouve néanmoins une parenthèse de curiosité culturelle dans la description qui est faite de la cérémonie du mariage au chapitre XV : « Le cortège […] serait sacrée. »
• L’Aventurier ou la Barbe-bleue d’Eugène Sue
Le texte est placé sous le signe de l'aventure, et cela est renforcé par un contexte exotique et lointain. Au chapitre V de la première partie, le lecteur découvre la description d’un paysage majestueux et lointain : « Pendant que le chevalier […] comme un miroir. » Ce paysage des Antilles est encore précisé au chapitre suivant, avec la description de la maison de la Barbe-bleue et de ce qui l’entoure : « Par un phénomène assez fréquent […] dont nous avons parlé. » Ce paysage luxuriant et marqué d’exotisme est également au cœur de cet extrait du chapitre VII de la première partie : « Ainsi que le père Griffon […] continua sa route. »