Repas dans le feuilleton

•    Hortense d’Alphonse Karr

Dans ce roman, le repas à la campagne est l’occasion d’une longue scène, construite presque exclusivement par le dialogue, où se mêle un enchevêtrement de paroles et où les efforts des personnages pour faire de bons mots sont mis en scène dans le chapitre V : « On se mit à table […] « Vous savez bien que oui ». » Cette scène de repas place tous les personnages au même niveau, autour de la table, et permet d’affirmer la suprématie de Fernand sur M. Quantin. L'extrait propose aussi un échantillon de parole qui se veut authentique : il est particulièrement intéressant d’observer ce qui se joue autour du nom de l’Empereur. 

•    Les Roués innocents de Théophile Gautier

Le roman débute par une scène de repas, dans une ambiance festive et de débauche, au chapitre I : « Une table somptueuse […] des parfums pénétrants. » Il y a dans le repas une véritable mise en scène : au-delà de la nourriture, il s’agit surtout d’un moment de sociabilité et de séduction.

•    Le Cousin Pons d’Honoré de Balzac

La simplicité de Pons n’est réellement dérangée que par un élément, l’habitude de la bonne chair, ce qui le met dans une sorte de dépendance vis-à-vis de ceux qui peuvent l’inviter. Cela apparaît au chapitre II : « Pendant cette période […] un automne pluvieux. »

•    Les Sœurs Rondoli de Guy de Maupassant

Dans ce recueil, la nouvelle « Mon oncle Sosthène » décrit un repas dont les excès sont outrés, car c'est une question de principe. Il s'agit de manger un jour de Vendredi Saint : « Nous approchions de la semaine sainte […] une épouvantable indigestion. »

•    Les Sept péchés capitaux d'Eugène Sue

L'un des sept romans consacrés aux péchés capitaux a pour nom La Gourmandise et donne une place importante à la nourriture. Au chapitre I, on découvre un grand gourmand, sans cesse torturé par le remord provoqué par le plaisir de la nourriture : « Je vais vous le dire […] ainsi pour le chanoine. » 

•    Son Excellence Eugène Rougon d’Émile Zola

Le repas impérial du chapitre VII met en avant une sociabilité particulière, mais aussi la nourriture et de sa qualité comme on le voit dans cet extrait : « Quand les rôtis arrivèrent […] s’élevaient autour d’eux. »

•    La Rôtisserie de la reine Pédauque d’Anatole France

Le roman commence dans une rôtisserie. Il est donc naturel que la rencontre avec un religieux, au chapitre I, se fasse alors que celui-ci vient manger. L'homme est docte en matière de rôtisserie : « Sur ces mots, frère Ange […] à plus haut prix. » Plus tard, au chapitre VI, un discours de l’alchimiste décrit les banquets comme un lieu d’horreur : « À Fontainebleau […] ces festins dégoûtants. »

•    Autour de la Lune de Jules Verne

Les considérations triviales sont assez limitées dans ce bolide en chemin vers la Lune. Seul le ressortissant français, bon vivant, s’occupe le plus souvent de ces questions et tout particulièrement du repas. C’est au chapitre III qu’a lieu le premier repas dans l’espace : « En effet, les habitants […] avec celui de la Terre. » Les habitudes comme la nourriture sont à la fois dans la tradition du bon repas à la française et adaptées à ces conditions exceptionnelles.