Cartes du Tour de France cycliste de 1903 à 1914
Parcourez sur cette page l'ensemble des cartes d'époque, disponibles dans Gallica, des éditions du Tour de France cycliste disputées de 1903 à 1914.
La carte-itinéraire de cette 1ere édition est à la une du journal organisateur L'Auto, le 1er juillet 1903. Il s'agit du jour du départ, qui a lieu devant l’auberge « Le Réveille-Matin » de Montgeron. La course est longue de 2428 km, divisée en six étapes et s’achève au vélodrome du Parc des Princes. Remportée par le favori français Maurice Garin, son sommet est le Col de la République, dans le département de la Loire.
À tracé similaire, carte similaire, disponible dans L’Auto le 1 juillet 1904, à la veille du départ. Avec un parcours et un sommet identiques à l’édition précédente, le Tour 1904 a failli connaître le même vainqueur, Maurice Garin. Cependant, quatre mois après la course, il est déclassé, comme 29 autres coureurs, par l'organisateur Henri Desgrange, au profit du plus jeune vainqueur de l’histoire, le Français Henri Cornet. Motif de la disqualification : ils auraient par moments pris le train ou la voiture à la place de la bicyclette.
Parcourez sur cette page l'ensemble des cartes d'époque, disponibles dans Gallica, des éditions du Tour de France cycliste disputées de 1919 à 1929. Ces cartes sont issues de divers périodiques sportifs, tels L'Auto et Le Miroir des sports.
Le Tour de France a failli ne pas survivre à la triche massive de l’année précédente. Desgrange revoit le règlement et la victoire se décide via un barème de points et non plus par le temps. Le Français Louis Trousselier s’impose. L’itinéraire de cette édition longue de 3021 km – dont il n’y a pas trace de représentation cartographique dans les fonds de Gallica – est revu. Sont introduits deux cols, les plus durs de cette édition et des quatre suivantes : le ballon d’Alsace (1178 m), à la déclivité plus forte que le col de la République, et le col de Bayard (Hautes-Alpes), encore plus haut (1246 m).
La carte-itinéraire de 1906 dans L'Auto est une carte comparative juxtaposant les itinéraires des éditions 1904, 1905 et 1906, à l’aide d’un jeu de lignes pointillés relativement lisible. Plus visible est le passage par la ville de Metz, alors en Alsace-Lorraine. Le Tour de France fait vraiment « Le tour de la France » dans la première décennie du XXe siècle et L’Auto, « journal apolitique » selon les dires répétés de Desgrange, n’hésite pas à longer les frontières, pour parfois les franchir, surtout si ce sont celles des « provinces perdues ». Le grimpeur français René Pottier roule l'ensemble des 4546 km, comme seulement 14 autres, et gagne son unique Tour.
Le Tour 1907 ne passe plus seulement par Metz, il y fait étape. Une excursion inédite en Suisse est ensuite au programme. Le plus haut col est également une nouveauté : le Col de Porte (1324 mètres) situé dans le massif de la Chartreuse. La carte publiée dans L'Auto le 8 juillet, jour du départ, place en son centre les visages de trois favoris, mais c’est un autre moustachu qui s’impose, le Français Lucien Petit-Breton.
Sur l’édition 1908, Lucien Petit-Breton fait le doublé sur un itinéraire de 4488 km, identique à celui de 1907. Deux petites cartes sont publiées cette année-là dans les pages du journal L’Auto, les 9 et 13 juillet. L'itinéraire de chacune des étapes est annoncé quotidiennement dans le journal au cours du mois de mai.
Après les itinéraires, ce sont les profils -escarpés ou non- de chaque étape qui sont publiés quotidiennement dans L’Auto en juillet. A priori, le journal ne dresse pas de carte pour cette 7e édition de 4497 km, remportée par le luxembourgeois François Faber, ancien coéquipier du vainqueur sortant, Petit-Breton, devenu journaliste. La présence d’une représentation de globe est à noter, mais il s’agit du logo et du nom d'une firme de cycles, sponsor d’une des équipes au départ.
Deux cartes sont disponibles dans les colonnes du journal L’Auto, en mai à l’ouverture des inscriptions et à la veille du départ le 2 juillet. Le Tour, long de 4237 km, est remporté par le Français Octave Lapize et son sommet est le col du Tourmalet. Le passage pour la première fois des cols de haute montagne des Pyrénées (avec l'Aubisque, l'Aspin, Peyresourde et le Portet d'Aspet en plus du Tourmalet) constitue le fait notable de cette édition et s'avère être un véritable « assassinat » selon des mots qu'aurait prononcé le vainqueur.
La 10e édition reconduit le tracé de la précédente. Gustave Garrigou fait troisième, le Belge Odile Defraye s’impose aux points et le Tour est marqué par l’échappée solitaire de 315 km –la plus longue de l’histoire– d’Eugène Christophe, dans l’étape de montagne Chamonix-Grenoble. Les profils des étapes de la « grande randonnée », selon les mots du secrétaire général et traceur en chef Georges Abran, sont quotidiennement dans L'Auto, qui ne publie pas de carte cette année-là.
Le Tour de France 1913 est marqué par le retour d’un classement général déterminé par le chronométrage et par son itinéraire parcouru dans le sens contraire des aiguilles d’une montre. A priori cela ne change rien à la difficulté de l’effort sur 5388 km, d'autant que le col du Galibier est escaladé pour la troisième fois. Le Belge Philippe Thys s’impose. Eugène Christophe brise sa fourche de vélo dans le Tourmalet avant de la reforger lui-même, dans un épisode légendaire de l’Histoire du Tour. Dernier changement, cette fois-ci davantage éditorial que sportif : L'Auto publie désormais sa carte détaillée du Tour dans un fascicule de belle facture, vendu séparément du quotidien. Il en fait la promotion dans ses pages tout le long du mois de juillet.
La 12e édition du Tour de France se déroule quelques jours avant le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Le Belge Philippe Thys écrase la course et les pédales, réussissant à gagner sa deuxième « Grande Boucle » consécutive en dépit d’une pénalité de 30 minutes écopée la veille de l’arrivée. Le parcours et sa carte (dans L’Auto du 19 mai 1914) demeurent similaires aux précédents, avec un tracé de 5391 km, schématiquement hexagonal, épousant les frontières, les mers et les grands massifs du pays.