L’influence de l’abbé Faujas grandit de façon assez discrète. Ainsi, au chapitre VIII, Marthe Mouret se lance dans une œuvre de charité qui s’organise à l’église. Mais dans cet extrait on voit combien la conscience de la sainteté du lieu diminue avec l’intérêt grandissant pour le projet en lui-même : « Marthe et le prêtre […] une idée de la façade. »
Au chapitre XII l’abbé Faujas, devenu curé et progressant dans Plassans, est décrit une nouvelle fois. Il est cette fois empreint d’une sorte de dignité nouvelle : « Cependant l’abbé Faujas […] s’ouvrissent d’elles-mêmes. »
Lorsqu’il est arrivé à ses fins, et a pris possession de la ville, l’attitude générale de l’abbé change. Sa douceur apparente laisse place à un caractère despotique, explicité au chapitre XX : « Il semblait que le prêtre fut au-dessus […] au milieu de Plassans conquis. » Le caractère religieux et humble du personnage a disparu.
• Violence – La folie
Il y a dans la famille – car Marthe et François sont cousins – une folie qui rampe et qui ressort petit à petit au fur et à mesure que le roman évolue. Marthe s’abîme dans la religion, de façon obsessionnelle, et tourne à la folie. Cet extrait du chapitre XVII le montre : « Toute une nouvelle femme grandissait […] et souriant sur le bûcher. »
Quant à son mari, il est également traité de fou, et le devient vraiment. Il finit par mettre le feu à sa maison, au chapitre XXII, dans une sorte de jouissance folle : « Quand tout fut prêt […] la force de ses mains. »
• Politique – Les partis
La présence de l’abbé Faujas est en réalité fortement liée à des problématiques politiques. La ville de Plassans est en effet divisée, principalement entre légitimistes et bonapartistes. Dans le chapitre IV, les deux milieux sont représentés par deux familles et les gens qui se fréquentent chez eux. D’un côté, les Rastoil dont le légitimisme et le conservatisme sont visibles notamment au travers de leur lien avec la religion : « Vous voyez ce grand vieillard […] bête du bon Dieu. » En face, chez les Péqueur des Saulaies, les sympathies sont bonapartistes, le chef de famille étant sous-préfet : « C’est très-gai, ces jardins […] tomberaient dans mon jardin. »
Dans ce milieu très partisan, Félicité Rougon, la mère de Marthe que l’on connaît depuis La Fortune des Rougon, se targue d’avoir un salon ouvert à tous, non-partisan. Elle l’explique à son gendre au chapitre V : « Vous recevez toute la bande […] les amabilités de l’empire. »
Les manipulations politiques permettent de tisser un lien entre les deux sociétés, représentées par le voisinage des Mouret comme on le voit au chapitre IV. Au chapitre XIV, sous le prétexte d’une partie de volant, les deux sociétés se retrouvent chez les Mouret : « Ma foi ! dit-il avec bonhomie […] il triompha. »