• Politique – Actualité politique
Les Rois en exil n’est pas à proprement parler un roman politique, mais il met en jeu une situation profondément actuelle à l’époque : au début de la IIIe République, les royautés déchues de l’Europe qui prend un fort tournant républicain, se retrouvent à Paris. Les personnages principaux du roman sont les membres d'une famille royale exilée, et de ce fait les questions d’actualité politique et de positionnement politique sont centrales.
Le début du roman, au chapitre I présente ainsi la situation de la famille et notamment la rapide évolution qui a fait passer la Reine de souveraine à exilée en terre étrangère : « Cette vue lui cause une émotion profonde […] lui rappelaient tout cela. » Ce tableau choisi le point de vue de la monarchie déchue.
Cette situation difficile ne va qu’en empirant à mesure que le couple princier et son entourage s’adaptent à la vie parisienne. Néanmoins, la fidélité royaliste fait l’objet d’un léger regard ironique dans le roman et ce dès le début. On le voit notamment au chapitre II dans lequel la fidélité du père de Mérault apparaît comme largement fondée sur une impression imaginaire des altesses. La rencontre, qui a valeur de consécration dans la famille, est brève et peu impressionnante : « Plus tard, après son voyage […] a pris bonne note. »
• Les lieux – La ville
Classé dans le feuilleton comme « Roman parisien », Les Rois en exil s’intéresse largement à la spécificité de Paris, son esprit et son aspect. Ville de plaisirs et de tentation, Paris est la ville de l’exil où la flamme monarchique vient s’éteindre. Dans le roman, la ville de Paris est mise en avant et décrite à plusieurs reprises. Au chapitre II par exemple « Le couvent des franciscains […] retours de messe à minuit. »
On trouve également un intéressant motif, celui des jeunes femmes marchant dans les rues de Paris au matin. Dans le chapitre VIII c’est l’occasion de suivre le parcours de Séphora, et en partie le fil de sa pensée : « Séphora, par un caprice, […] ne lui pesaient guère. »
• Argent – La spéculation
Dans ce roman largement politique, l’argent occupe une place centrale. C’est l’absence de revenus de la famille royale d’Illyrie qui la mènera, très largement, à sa perte. La cruauté et le cynisme du pouvoir de l’argent sont représentés par le personnage de J. Tom Lévis, lequel est spécialisé dans l’aide aux monarques déchus. Dans cet extrait du chapitre V, le pouvoir de la spéculation apparaît dans la description des « trucs et astuces » financiers du personnage : « De la banque, de la banque […] dans les deux mondes »