Éducation dans le feuilleton

•    L’Enfant de Jules Vallès

Le narrateur est éduqué dans un collège de province. Il raconte donc les faits et agissements de certains de ses enseignants. Dans cet extrait du chapitre III, le professeur de philosophie démontre l’existence de Dieu : « Le professeur de philosophie […] C. Q. F. D. » Quant aux méthodes d’éducation, elles sont décrites de manière très factuelle, mettant en avant le sentiment d’injustice qu’elles créent. C’est le cas dans cet extrait du chapitre XV : « J’entre en quatrième […] ne me voyait pas ! »

•    La Rôtisserie de la reine Pédauque d’Anatole France

Le jeune Jacques va recevoir son éducation de l’abbé Coignard. Au chapitre III le narrateur décrit ce qui lui a été enseigné et comment : « J’ai gardé à sa mémoire une reconnaissance […] en robe longue et en bonnet carré. »

•    Une fille d’Ève d’Honoré de Balzac

Le début du roman présente deux jeunes femmes, éduquées de façon très bigote, refermée, et qui entrent dans le monde sans en connaître les codes. Au chapitre I est décrit l’aspect négatif de cette éducation : « Ces deux femmes avaient été élevées […] aux figures renfrognées. » En plus de les enfermer, cette jeunesse aride les éloigne de la religion qui est pourtant au cœur de tout leur apprentissage. Plus loin dans ce même chapitre I est décrit le détail des conséquences néfastes de cette éducation qui précipite les filles dans le mariage sans en rien savoir : « Cette sévère et religieuse éducation […] l’autre une fille. »

•    Hortense d’Alphonse Karr

Dans ce bref roman, on rencontre deux représentations différentes mais complémentaires de l’éducation féminine et de ses conséquences. La première femme est la cousine du personnage principal, Fernand, dont on ne saura guère plus. L’éducation de la cousine est présentée au début du chapitre II comme un processus fastidieux aboutissant, par un difficile apprentissage, à une femme capable de séduire selon les normes de l’époque : « Mes craintes, mon cher Prosper […] cette justesse qui enchante aujourd’hui ? » Cette description est faite avec une certaine ironie du le personnage masculin, qui constate que les bienfaits de cette éducation ne peuvent porter que si l’on en ignore les étapes intermédiaires.

Le cas du personnage éponyme, Hortense, est différent. Il est brièvement décrit au début du chapitre IV : « Hortense était fille d’un ancien militaire […] s’écrire. » Son éducation de couvent convoque un imaginaire spécifique de la jeune fille sortant d’un univers clos pour découvrir le vrai monde. Ici, c’est le décalage entre une éducation trop mondaine et une vie plus normale qui est mis en avant.

•    Mathilde d’Eugène Sue

L’éducation des jeunes filles est présente dans toute la première partie. Elle est représentée ici par le biais de la vie difficile de l’enfant au chapitre VII de la première partie : « Je n’avais pas encore […] comme elle lui ressemble ! » Il s’agit d’une scène de renversement où un possible bonheur se dessine. Cette enfance qui semblait devoir être malheureuse prend un tour plus doux, au chapitre VIII : « Au lieu de me gronder […] à fermenter en moi. » 

Au chapitre X, la femme qui se confie sur son enfance réfléchit à l’importance de l’éducation religieuse, qu’elle n’a pas véritablement reçue dans son enfance : « Maintenant que je puis comparer […] mystères de la religion. » Le véritable sentiment religieux s’éveille dans l’amitié.