La bande dessinée par thèmes

Un siècle plus tard, on trouve dans la presse pour enfants des adaptations en bande dessinée, comme Le Comte de Monte-Cristo d’après Alexandre Dumas par René Giffey, publié dans L’Aventureux entre 1941 et 1942. En 1946, le journal Tourbillon propose quant à lui L’Ile au trésor, une adaptation du roman de R.-L. Stevenson.

S'inspirant du roman de Daniel Defoe, Les Étranges Aventures de Robinson Crusoé et de Vendredi paraissent dans l’hebdomadaire Les Grandes Aventures entre 1940 et 1941. Cette bande dessinée est réalisée par Raymond Poïvet puis par Brantonne.

L’album que signe Calvo en 1943, Un chasseur sachant chasser, est une adaptation des Voyages extraordinaires du Baron de Münchhausen de Gottfried August Bürger.

À partir de 1946, le quotidien France-Soir propose une bande dessinée à suivre chaque jour. Les premières séries sont adaptées de romans célèbres, comme Les Misérables de Victor Hugo par Gaston Niezab, Les Mystères de Paris d’Eugène Sue par Raymond Cazenave, ou encore les aventures d’Arsène Lupin, gentleman cambrioleur de Maurice Leblanc, par Georges Bourdin.

Chats

Dans la revue Le Chat noir, Steinlen dessine des histoires sans légendes mettant en scène des félins.

Benjamin Rabier réalise de nombreuses histoires en images ayant pour protagonistes des animaux, à l’exemple de La Vie du chat ou Les Méprises de Mistigri parues au début du XXe siècle dans La Jeunesse illustrée.

Félix le Chat, le héros d’une série de dessins animés créée par Otto Messmer et produite par Pat Sullivan à partir de 1919, connut une déclinaison en bande dessinée. En France, Les Aventures de Félix le chat paraissent dans plusieurs quotidiens dans les années 1930.

Dans le journal Jumbo, Le Chat de la mère Michel, traduction de Cicero's Cat par l’américain Bud Fisher paraît de 1936 à 1937.

Deux albums de Mat publiés dans les années 1940 proposent les aventures du chien et du chat Patoche et Minouchet.

Chiens

Pour la race canine, on notera les apparitions suivantes :
Le bulldog Tiger est le compère du jeune et facétieux Buster Brown, comic strip de Richard F. Outcault qui paraît dans The New York Herald au début du XXe siècle.

Flambeau, chien de guerre (1916) est un album qui se déroule sur fond de Première Guerre mondiale par Benjamin Rabier, qui dessina également d’autres histoires en images dans la presse mettant en scène des chiens.

Dans L’Épatant, le journal des Pieds Nickelés, la série Carafon, chien d'ivrogne est publiée en 1913 et 1914.

Bonzo, le chiot blanc avec des taches noires créé par l’anglais George Ernest Studdy, paraît en France dans la presse et sous forme d’albums dans les années 1930.

Les Aventures du chien Brownie, vedette canine de films muets américains, sont dessinées par Nicolson dans Fillette entre 1926 et 1929. Dans la même publication, Bobby chien, version française de la série américaine Peter Pupp par Bob Kane, futur dessinateur de Batman, est publiée de 1938 à 1939.

En 1932, Joseph Pinchon, le père de Bécassine, donne dans Benjamin la courte série Les Aventures de Domino, bon chien. Dans le même journal, Alain Saint-Ogan dessine Faubert chez les hommes entre 1942 et 1943.

Enfin, les exploits de Rintintin, le célèbre berger allemand, sont publiés dans Jumbo à partir du 1936.

Quelques autres animaux

Au début du XXe siècle, l’album Désopilante histoire de la famille Pourceau dessiné par Raymond de la Nézière met en scène des cochons humanisés.

Les histoires de l’ourson Ouidy-Bidy par René Klapac sont publiées dans Benjamin entre 1932 et 1933.

Le jeune l’éléphant Jumbo donne son nom au journal qui publie dès 1935 ses aventures dans la série animalière anglaise Tiger Tim and the Bruin Boys.

Les batraciens de la série Plif ! Plaf ! Plouf ! La famille Grenouillett font une apparition dans Fillette de 1935 à 1936.

Crocorose, petit crocodile rose, paraît dans Tourbillon de 1944 à 1945.

Quelques dessinateurs spécialisés

Plusieurs dessinateurs se sont spécialisés dans le genre animalier :

Moins connu que Benjamin Rabier déjà cité, Jean d’Aurian pratiqua la bande dessinée animalière dans Lisette, tout comme sa consœur Colette May.

Alain Saint-Ogan, dont le manchot (et non le pingouin) Alfred accompagne le célèbre duo Zig et Puce, a également donné vie à l’ours Prosper et au chien Faubert.

Dans les années 1940, Mat dessine plusieurs albums d’Oscar le petit canard, ainsi qu’un autre ayant pour héros Youplà le Kangourou. Il a également dessiné Boubou le petit éléphant et Fanfan le petit ours blanc dans Baby Journal puis dans Cricri journal.

Calvo créa plusieurs bandes dessinées animalières comme Cricri souris d'appartement et Baptistou ou le lièvre au cœur d'or. Il publia également un album des aventures du lapin Patamousse.

Enfin, au début des années 1940, Jean Effel publie une vingtaine de strips animaliers intitulés Au temps où les bêtes parlaient entre 1942 et 1943 dans le quotidien Candide.

Tarzan, dessiné par Hal Foster puis par Burne Hogarth, est consultable dans Junior entre 1936 et 1939. Dans le même journal, Terry et les Pirates de Milton Caniff paraît de 1937 à 1939. Cette dernière série paraît également dans L’Aventureux en 1938 sous le titre Les Aventures de François.

Dans Hardi ! en 1937, René Giffey raconte les aventures de Malabar et son ami Paddy en Amérique du Sud.

Raoul et Gaston (Tim Tyler's Luck) de Lyman Young est publié dans Jumbo de 1938 à 1941.

Toujours dans Jumbo, deux séries italiennes sont à noter : Les mystères de la jungle noire par Guido Moroni Celsi entre 1936 et 1937 ainsi qu’Alain la Foudre par Carlo Cossio de 1938 à 1941.

La série Drago de Burne Hogarth paraît dans Coq hardi entre 1947 et 1948.

Le même Cham publia dès 1862 dans Le Journal amusant une parodie des Misérables de Victor Hugo quelque mois après sa parution.

Au XXe siècle, dans le journal Coq hardi, l’Italien Benito Jacovitti donne deux bandes dessinées parodiques : en 1948, Mandrago le grand magicien, pastiche débridé de la série Mandrake le magicien, et l’année suivante, Zan-Zan alias Tar-Zan qui tourne en dérision le célèbre héros de la jungle.

Provenant des États-Unis et publiés en France dans les années 1930, deux comic strips se démarquent par leur loufoquerie : M. Duflair détective universel (Hackshaw the detective), par Wasto (Gus Mayer) parodie Sherlock Holmes dans Jumbo à partir de 1935. Dans L’Épatant, la série Popol le joyeux pompier, traduction de la série américaine Smokey Storm de Bill Hetman, est publiée de 1937 à 1939.

Du côté des Français, on notera notamment les séries de Junior : Les aventures fantastiques du professeur Soupe (1936-1937) et Mr Toufou (1938-1939) de Mat, consultables de 1936 à 1937, ainsi que Pépé Dynamite de Jean Trubert, paru entre 1937 et 1939.

Publié en 1862, Le Mirliton merveilleux est un album illustré par Télory sur un texte de Jules Rostaing qui mélange féerie et monde magique.

Dans le journal Les Belles Images au début du XXe siècle, le dessinateur G. Ri propose plusieurs récits à suivre empruntant à la féerie, comme L’Île de la fée Bijou ou Au pays de l’ogre Bouftout et de la fée Cocasse. La Jeunesse illustrée publie également des histoires dans cette veine, par Georges Omry, Valvérane ou Léger.

Dans The New York Herald, entre 1911 et 1913, Johnny Gruelle dessine Ia série Mr. Twee Deedle.

Les journaux destinés aux jeunes filles comme Fillette et Lisette proposent régulièrement des histoires en images, courtes ou à suivre, à thématique féerique.

Alain Saint-Ogan donne dans le conte de fées à l’occasion de deux séries : Princesse Irmine, dans Dimanche illustré entre 1937 et 1938, et Trac et Boum, dans Benjamin, de 1940 à 1942.

Louis Forton dessine la famille Dupont dans sa série Ce p’tit namour d’enfant qui est publiée en 1907 et 1908 dans American illustré.

La Famille Mirliton est une traduction américaine de la série The Gumps de Sydney Smith qui paraît dans Dimanche illustré dès 1924.

La Famille Amulette dessinée par Joseph Pinchon connaît de nombreux épisodes dans Benjamin à partir de 1929.

Enfin, en 1937, Jean Trubert dessine La Famille Dudurand dans Junior et Henri Guilac commence les péripéties de La Famille Volovan dans Jeunesse Magazine.

À la même époque, René Giffey signe Corsaire de la mort dans L’Aventureux et Etienne Le Rallic dessine Corsaire des îles, série parue à l’origine dans le journal Ololé en 1941, dont la version album est disponible sur Gallica.

Dans Coq hardi, Raymond Cazanave dessine Le Capitaine Fantôme entre 1946 et 1947. Puis, Calvo reprend le drapeau noir et signe avec Marijac la série Pat’Folle, Capitaine corsaire qui paraît en 1948.

D’autres marins se sont également distingués en bande dessinée :

Popeye, le célèbre mangeur d’épinard créé par E.C. Segar, apparaît dans la presse française à partir des années 1930 et fait l’objet de plusieurs albums.

Cap’tain Sabord d’André Rigal est publié dans Pierrot de 1928 et dans Wrill en 1946.

Dans Le Journal de Toto à partir de 1937, Les Aventures de Toto de Rob-Vel et Davine racontent les farces d’un jeune mousse.

Enfin, dans un registre plus sérieux, la série Don Winslow de Léon Bérothe et Frank Martinek, publiée dans L’Aventureux de 1936 à 1941, met en scène un officier de la marine américaine.

Sur le même thème, Bertall dessine une série dessinée intitulée Les Défauts des enfants dans la revue La Semaine des enfants entre 1857 et 1862.

Le jeune farceur prend toute son ampleur dans les comic strips américains dès la fin du XIXe siècle. Son représentant le plus célèbre est Buster Brown créé par Richard F. Outcault en 1902 pour The New York Herald.

Dans le même New York Herald, Charles Forbell  publie les mésaventures de Naughty Pete réalisées en 1913.

Autre modèle du genre, le duo infernal The Katzenjammer Kids créé en 1897 par Rudolph Dirks est consultable dans plusieurs traductions parues dans la presse enfantine : dans Jumbo entre 1935 et 1936 sous le titre Le Capitaine Cocorico puis dans Junior de 1937 à 1940 sous le titre Capitaine Fouchtroff. Plus connue sous le nom de Pim, Pam, Poum, cette bande dessinée est également disponible sous forme d’un album dessiné par Harold Knerr.

En France, le chenapan est le protagoniste régulier d’histoires en images dans la presse enfantine du début du XXe siècle, notamment dans La Jeunesse illustrée sous le crayon de Benjamin Rabier.

Le dessinateur Mat engendre également plusieurs garnements, comme Doudou ou le duo Tutur et Tatave.

Jeunesse Magazine propose en 1937 une série de W. N. Grove intitulée Le Fils de Sherlock Holmes qui met en scène Sherlock Junior accompagné des jumeaux du Dr Watson. Sherlock Holmes est également l’inspiration du parodique M. Duflair détective universel signé par Wasto qui paraît dans Jumbo entre 1935 et 1936.

Les enquêtes du célèbre détective Dick Tracy dessinées par Chester Gould sont publiées dans Le Journal de Toto entre 1938 et 1940.

D’autres séries américaines policières donnent dans une veine réaliste :
- Jim Rouletabosse, de Will Gould dans Le Journal de Toto en 1937 ;

- Le Roi de la police montée par Charles Flanders et Zane Grey apparaît dans L’Aventureux de 1936 à 1939 ;

- Charlie Chan, dessiné par Alfred Andriola, est publié entre 1938 et 1941 dans Junior puis dans L’Aventureux  ;

- L’Affaire Martin par Alex Raymond paraît dans Jumbo de 1938 à 1940.

Publiée à partir de 1909 dans Fillette par Jo Valle et Alexis Vallet, L’Espiègle Lili fut aussi célèbre que les Pieds Nickelés. Dans la même publication, plusieurs jeunes filles sont les principales protagonistes de séries dès les années 1920 : Friquette, ainsi que Nigaude et Malicette par René Giffey ; Ginette petit diable et Olivette de Marseille par Paul d’Espagnat.

Dans Lisette, autre hebdomadaire destiné aux jeunes lectrices, de nombreuses histoires en images, à suivre ou en une page, ont pour héros un personnage féminin. Parmi elles, notons le comic strip américain La Petite Annie (Little Annie Rooney) de Darell McClure publié entre 1933 et 1935.

L’Espiègle Suzette (Cynical Susie) par Becky Sharp et LaVerne Harding est une traduction américaine qui apparaît dans Jumbo en 1935-1936.

Dans Benjamin à partir 1934, le dessinateur Erik crée Étamine pour Benjamine, supplément destiné aux filles.

La star du cinéma d’animation Betty Boop est l’héroïne d’une bande dessinée dans Les Belles images à partir de 1935.

De 1936 à 1939, Le Journal de Toto publie les aventures de l'infirmière Irma héroïne n° 1, traduction du comic strip Myra North, Special Nurse.

Le comic strip américain Babe bunting par Frank Godwin est publié dans Fillette sous le titre Bébé chiffon entre 1938 et 1939, mais aussi dans Les Grandes Aventures où il est dessiné par Kemp Starrett et rebaptisé Les Aventures de Françoise et Claude.

Dans L’Aventureux de 1941, le lecteur peut suivre les aventures de Liliane (Connie) de Frank Godwin.

Le comic strip Superfemme, traduction française de Wonder Woman par H.G. Peter, est publié dans le quotidien France-Soir en 1946.

Enfin, notons deux albums :

- La Cavalière du Texas d’Etienne Le Rallic. Cette histoire d’une jeune Bretonne devenue reine des Navajos est parue à l’origine dans le journal Ololé en 1941 ;

- Les Aventures de Bouclette, dessinées par Mat et parues en 1952.

Histoire de France et personnages historiques

Dans Les Belles Images , Georges Omry dessine une Histoire de France par l’image. Cette série édifiante apparaît dès le début du journal en 1904 et durera jusqu’en 1914.

Le dessinateur Sellier donne une tout autre version du « roman national » dans American illustré avec son Histoire de France humoristique qui ne dura que quelques numéros en 1907.

Le journal Les Grandes Aventures propose au début des années 1940 plusieurs biographies de personnages historiques dessinées par Brantonne comme Les Aventures de Buffalo Bill ou Jean Laffitte le corsaire gentilhomme. Dans L’Aventureux, ce sont Christophe Colomb et Napoléon qui prennent vie sous le crayon de Raymond Poïvet entre 1941 et 1942. Pour Coq hardi, le dessinateur Dut retrace le destin de Sitting Bull de 1948 à 1949.

Bandes dessinées historiques
Deux séries comiques se déroulent aux temps préhistoriques : le comic strip américain Alley Oop de V.T. Hamlin, publié dans Junior entre 1937 et 1939, ainsi que les Aventures de Da et Dou à l’âge de pierre de Marcel Arnac dans L’Illustré national en 1922 et 1923.

Dans Junior de 1938, Gallus de la légion de l’alouette transporte les jeunes lecteurs au temps de l’empire romain.

Le Moyen Âge est la toile de fond de plusieurs bandes dessinées :

- la série Le baron de Cramoisy de Christophe publiée dans Le Petit Français illustré à partir de 1899 ;

- l’album Le chevalier du feu dessiné par Calvo en 1948 ;

- Le chevalier Printemps, série de Jean Trubert dans Baby journal, puis dans Cricri Journal, de 1948 à 1950.

Ainsi, La Jeune France publie sa série Histoire illustrée de la guerre de 1915 à 1918 qui traite le plus souvent des événements marquants du conflit. Les Trois Couleurs, quant à lui, contient de nombreuses histoires en images d'aventures de guerre parues entre 1914 et 1917.

La Jeune France propose également des bandes dessinées comiques ridiculisant le « boche », comme la série Les Malicieux Ketjes dessinée par Enzo Manfredini sur un scénario de Jo Valle entre 1915 et 1916.

À voir également les trois albums La Guerre en images, qui reprennent des « récits des combats et épisodes héroïques » précédemment publiés dans la revue L’Etoile noëliste.

Enfin, ayant la Grande Guerre pour arrière-plan, on notera l’album de Benjamin Rabier Flambeau, chien de guerre (1916), ainsi que l’histoire de Linette et son Poilu, de Babin et Maitrejean, parue dans Lisette entre 1921 et 1922.

Dans Coq hardi, Colonel X par Raymond Poïvet est une série d'espionnage publiée à partir de 1947 qui met en scène un officier de renseignement des Forces françaises libres.

Dans le même journal entre 1948 et 1949, Le Grand Cirque par Christian Mathelot est réalisé d’après les mémoires du lieutenant Pierre Clostermann, jeune pilote des Forces aériennes françaises libres.

Sont également consultables sur Gallica, quelques épisodes des aventures du jeune résistant Bernard Chamblet, dessinées par Étienne Le Rallic, parues entre 1946 et 1947 dans Wrill.

Enfin, la série humoristique Les Trois Mousquetaires du maquis de Marijac racontent les tribulations de trois maquisards contre l’armée allemande dans l’esprit des Pieds Nickelés. Elle est publiée dans Coq hardi entre 1944 et 1949.

Créée par 1925, Zig et Puce est la série la plus célèbre d’Alain Saint-Ogan. Au fil de leurs aventures, les deux jeunes héros, accompagnés par le pingouin Alfred, voyagent sans cesse à travers le monde, à commencer par les États-Unis. Également dans Dimanche illustré, Bicot président de club (Winnie Winkle the Breadwinner) par Martin A. Branner est publié entre 1923 et 1940.

À partir de 1920 dans L’Écho de Paris, Joseph Pinchon illustre les histoires de Frimousset et de son chat, doté de parole, Houpalariquette.

Dans Mon Journal des années 1920, Raymond de la Nézière enchaîne les séries à suivre mettant en scène des enfants, comme Les Coco-Boys de Montparnasse.

Les Aventures comiques de Pitchounet, fils de Marius, par Mat, sont publiées dans Ric et Rac à partir de 1930.

De 1929 à 1933, Benjamin propose une série américaine, Les Aventures de Patatras et de son oncle Pépito, traduction de Gasoline Alley par Frank King.

Parmi les autres comic strips provenant d’Outre-Atlantique mettant en scène de jeunes héros, notons Les Hauts Faits de Micou (Skippy) de Percy Crosby publié dans Pierrot en 1933 et Lucien le petit éclaireur (Rob the Rover) de Walter Booth dans Jumbo de 1935 à 1937.

Jeunesse Magazine propose en 1937 une série par W.N. Grove intitulée Le Fils de Sherlock Holmes : Sherlock Jr, le fils du célèbre détective y est accompagné des jumeaux du Dr Watson.

Little Nemo, le jeune Nemo du comic strip Winsor McCay, qui s’endort tous les soirs et voyage au pays des rêves, fut publié dès 1905 dans The New York Herald, consultable dans son édition européenne. Dans le même journal, une autre série met en image les cauchemars d’une jeune fille : The Naps of Polly Sleepyhead de Peter Newell.

En 1936, dans L’Aventureux, Toto au pays des merveilles (Billy Make Believe) est une série onirique dessinée par Harry Homan. La même année, Jumbo propose la bande dessinée anglaise Fredo rêve les yeux ouverts (Don the Day-dreamer) de Roy Wilson.

Dès lors les histoires sans légendes fleurissent dans la presse illustrée de la fin du XIXe siècle, sous le crayon de Caran d’Ache, Théophile Alexandre Steinlen ou encore Benjamin Rabier.

Dans les années 1930, le genre connaît un regain d’intérêt. Dans la presse, plusieurs héros muets, ou presque, voient le jour :

Comic strip américain dessiné par Otto Soglow, Le Petit Roi a pour protagoniste un monarque comique souvent muet qui apparaît entre 1934 et 1936 dans la page dédiée aux dessins d’humour du journal Candide.

Autre bande américaine, Henry, enfant chauve dessiné par Carl Anderson, fait une apparition dans Junior en 1936.

Dans Benjamin et dans Pierrot au début des années 1930, le dessinateur Alek Stonkus raconte le plus souvent sans paroles Les Aventures de Pitche, petit homme drôle et mélancolique qui rappelle le Charlot de Chaplin. Peu après, André Daix donnera naissance à son fameux professeur Nimbus. Les aventures de ce savant distrait, dont le crâne est orné d’un seul cheveu en forme de point d'interrogation, paraissent dans le quotidien Le Journal de 1934 à 1943, puis dans Le Matin jusqu’en 1944, avec un destin mouvementé.

Benjamin propose également plusieurs séries muettes dans les années 1930 : Georgie par Jean Bellus, Monsieur Mitaine, ami des animaux de Joseph Pinchon ou encore Je ne sais pas lire de Jacques Touchet.

Enfin, le dessinateur Hellé a publié deux albums d'histoires sans paroles : Films pour les tout-petits (1923) et Les Facéties de Topsy, chien mécanique (1931)

Les aventures du savant Cosinus, fameux héros dessiné par Christophe, sont publiées dans Le Petit Français illustré à partir de 1893.

Au début du XXe siècle, dans Les Belles Images, le dessinateur G. Ri, pionnier de la science-fiction en bande dessinée, crée plusieurs personnages de scientifiques et leur fait vivre des aventures à travers le temps et sur d’autres planètes.

En 1907 dans American illustré, Pierre Falké donne quelques planches avec son héros comique Jim Pattarson, inventeur.

Entre 1916 et 1917, dans la publication patriotique La Jeune France, Les Inventions du Professor Shnick d’Albert Lanmour mettent en scène un inventeur allemand dont les machines ou gadgets farfelus se retournent toujours contre lui ou ses utilisateurs.

Créé par André Daix, le professeur Nimbus est un personnage des plus distraits dont le crâne est orné d’un seul cheveu en forme de point d'interrogation. Ses aventures sont publiées dans le quotidien Le Journal dès 1934.

Le dessinateur Mat dessine Les Aventures fantastiques du professeur Soupe dans Junior entre 1936 et 1937, puis imagine Le Professeur Bigoudi pour le revue belge Wrill en 1947.

Dessinés par Joseph Pinchon, Frimousset et son chat Houpalariquette voyagent sur Mars dans L’Écho de Paris entre 1924 et 1925.

Entre 1933 et 1934 dans Dimanche illustré, Alain Saint-Ogan fait visiter l'an 2000 à son fameux duo Zig et Puce.

Guignol publie quelques histoires en images de science-fiction, comme Le Rayon gris par le dessinateur Pouf en 1934.

L’Aventureux propose deux séries dans ce genre : Conquérants de l’avenir de Caesar Away en 1936 et Donald Dixon et l’Empire caché de Carl Prentri entre 1936 et 1941.

René Pellos dessine sa fameuse bande dessinée Futuropolis dans Junior entre 1937 et 1938.

Saturne contre la Terre, série de science-fiction inspirée par Flash Gordon, dessinée par l'Italien Giovanni Scolari, est parue de 1938 à 1940 dans Le Journal de Toto.

En 1942, Calvo publie l’album Croisière fantastique, l’histoire d’une expédition maritime qui découvre l’Atlantide.

À partir de 1946, Coq hardi propose la série Guerre à la terre, sur le thème de l’invasion de la Terre par les Martiens. Elle est dessinée par Auguste Liquois puis par Dut.

À la même époque, Joseph Pinchon donne sa série L’Éducation sportive du professeur Inga dans L’Écho de Paris.

Dans les années 1930, La Jeunesse illustrée propose plusieurs histoires autour du sport, notamment signées par S. Pania.

Aristide Perré crée Les Aventures sportives de Clodomir en 1937 pour Le Journal de Toto.

Dans Junior entre 1938 et 1939, René Pellos dessine la série Jean-Jacques Ardent athlète, tandis que Mat donne Baby Pancrace, athlète complet.

L’Aventureux propose plusieurs adaptations de super-héros américains entre 1940 et 1941 : L’Homme prodige (Masked Marvel) de Ben Thompson, Le Fantôme justicier (Fantom of the Fair) de Paul Gustavson, Le Surhomme (The Blue Beetle) de Charles Nicholas, et Yarko, Maître de la magie (Yarko the great) de Will Eisner.

Enfin, le comic strip Superfemme, traduction française de Wonder Woman par H.G. Peter, est publié dans le quotidien France-Soir en 1946.

Dans Jumbo, à partir de 1935, plusieurs bandes dessinées mettent en scène les vedettes du cinéma de l’époque comme Buster Keaton, Laurel et Hardy, Harold Lloyd, Jimmy Durante ou James Cagney.

Le duo comique formé par Laurel et Hardy est également dessiné par Jean Bellus pour Benjamin à partir de 1937 et fait l’objet la même année d’un album signé par Mat : Les Mésaventures de Laurel et Hardy.

Charlot, vagabond interprété par Charlie Chaplin, apparaît dans L’Épatant sous le crayon de Raoul Thomen en 1939. Cinq albums publiés dans les années 1950 et dessinés par Mat sont également consultables.

Hommage au cow-boy hollywoodien du même nom, la série Tom Mix chevalier du Far-West est dessinée par Calvo dans Les Grandes Aventures qui la publie en première page de 1940 à 1942.

La revue Fillette propose à ses jeunes lectrices deux séries avec des enfants stars de cinéma : Bébé Peggy par A. Buguet de 1924 à 1929 et Les Aventures de la petite Shirley par René Giffey de 1936 à 1939.

Notons également l’apparition de l’acteur Fernandel dessiné par Pellos dans l’adaptation du film Les Cinq Sous de Lavarède parue dans L’Épatant en 1939.

Du côté du cinéma d’animation, Les Aventures de Félix le chat paraissent dans plusieurs quotidiens dans les années 1930, et Betty Boop est l’héroïne d’une bande dessinée dans Les Belles Images à partir de 1935.

Jumbo propose deux bandes dessinées américaines entre 1939 et 1941 sur ce thème : Le Roi de la prairie (Lone Ranger) par Charles Flanders et Bronc Peeler, par Fred Harman. À la même époque, paraît également dans ces pages Zorro, l'homme au fouet réalisé par Tori.

Dessiné par Calvo, Tom-Mix chevalier du Far-West est la vedette du journal Les Grandes Aventures qui publie la série en première page de 1940 à 1942. À la même période, Brantonne donne dans ce journal Les Aventures de Buffalo Bill.

Étienne Le Rallic réalise pour Coq hardi le western mexicain Poncho Libertas scénarisé par Marijac, entre 1945 et 1948. Dans la même publication et du même scénariste, le dessinateur Dut dessine de 1948 à 1949 la série Sitting Bull.

Du même Le Rallic, Gallica permet de consulter l’album La Cavalière du Texas. Cette histoire d’une jeune Bretonne devenue reine des Navajos est parue à l’origine dans le journal Ololé en 1941.

Notons également la série de Raoul Thomen parue dans American illustré en 1907, Thomas Picoock détective qui se passe dans le Grand Ouest américain, ainsi qu’un album humoristique de Mat : Charlot au Far-West (1959).