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La pimprenelle

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25 avril 2022

Rendue célèbre grâce au personnage d’un programme jeunesse des années 1960, la pimprenelle chatouille nos papilles et soigne nos blessures.

Amédée Masclef, Atlas des plantes de France utiles, nuisibles et ornementales, tome deuxième, Paris, P. Klincksieck, 1891

La pimprenelle appartient à la famille des Rosacées comme la rose, le merisier ou la fraise des bois. Son nom français vient du latin pimpinella (boucage) en raison de l’odeur de bouc de certaines espèces. Les espèces les plus connues sont la pimprenelle (Sanguisorba minor) et la grande pimprenelle (Sanguisorba officinalis). Le nom latin du genre Sanguisorba vient de sanguis (« sang ») et de sorbere (« absorber »), en raison de sa capacité à stopper les hémorragies. En revanche, la pimprenelle épineuse appartient au genre Sarcopoterium.

Jean Bourdichon, Horae ad usum Romanum, dites Grandes Heures d’Anne de Bretagne, 1503-1508

La pimprenelle est une plante herbacée vivace commune, spontanée en Europe occidentale et en Asie. Elle pousse dans les prairies, dunes, prés secs ou pâturages, en dessous de 600 m d’altitude, appréciant le soleil tout en supportant l’ombre. Sa tige d’une cinquantaine de centimètres porte de petites fleurs rose foncé fleurissant en juin et donnant de toutes petites graines. Sous terre court un épais rhizome.

Jens Wilken Hornemann, Icones plantarum sponte nascentium in regnis Daniae et Norvegiae et in ducatibus Slesvici et Holsatiae, Volumen X, Copenhague, 1828

Sa capacité à combattre les écoulements de sang est connue depuis fort longtemps. Une légende raconte que Csaba, fils d’Attila, fut battu et blessé par les Ostrogoths avant d’être soigné avec de la pimprenelle, donnant son nom à l’emplâtre de Csaba. La théorie des signatures, qui associe la forme des plantes à leurs propriétés médicinales, attribuait aux fleurs rouges de la pimprenelle le pouvoir de soigner les hémorragies. Par chance, la plante contient des tanins à l’action hémostatique et cicatrisante à usage externe. Elle était encore utilisée comme antidiarrhéique pendant la Première guerre mondiale.

Eugène Lesacher, Nouvelle botanique médicale comprenant les plantes des jardins et des champs susceptibles d’être employées dans l’art de guérir, Tome 4, Paris, 1883

La pimprenelle peut aussi se consommer. Elle est cultivée depuis le Moyen Âge comme plante aromatique et comme légume. Elle occupait une bonne place dans le Potager du roi à Versailles au XVIIIe siècle. Ses feuilles fraîches au goût de concombre et de noix verte accompagnent les salades et les plats en sauce. Les jeunes feuilles au centre de la rosette sont plus tendres. Le bétail l’apprécie également puisqu’elle fournit un excellent fourrage, de culture facile, en raison de sa résistance à la sécheresse et de sa facile repousse. Sa racine donne un colorant noir pour la tannerie. La pimprenelle sert aussi comme plante d’ornement. Son nom a également été repris par plusieurs personnages de fiction. Bonne nuit Nounours

Marie Bagnoli, Ronde de la pimprenelle, chantée et dansée, avec théorie, pour jeunes filles, Paris, J. Pitault, 1921

Pour aller plus loin

Retrouvez les plantes illustrant la théorie des signatures dans la sélection Botanique du parcours Gallica La Nature en images.

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