Messène

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Située dans le sud-ouest du Péloponnèse, la Messénie est enclavée entre les monts Tétrasion et Taygète, qui la séparent respectivement de l’Élide, au nord, et de la Laconie, à l’est. Elle est également bordée à l’ouest et au sud par la mer Méditerranée, plus précisément par la mer Ionienne. Son histoire est rythmée par les perpétuels conflits avec Sparte (Laconie) ; après des années de domination spartiate ponctuée par plusieurs tentatives de révoltes (les guerres de Messénie en 743-724, 685-668 et 464-454 av. J.-C.), la Messénie finit par obtenir son indépendance en 370/69 av. J.-C. grâce au soutien de Thèbes (Béotie). Les habitants de la Messénie bâtissent alors Messène, leur nouvelle capitale, symbole de leur émancipation. Ils décident de l’installer autour du mont Ithôme, lieu emblématique de la troisième guerre de Messénie, au sommet duquel ils construisent un sanctuaire à Zeus Ithômatas. Par la suite, les Messéniens n’ont de cesse de craindre une reconquête spartiate et s’engagent systématiquement auprès d’alliés protecteurs, du royaume macédonien de Philippe II à l’Empire romain, en passant par le koinon achaïen.

C'est également avec la naissance de l'État messénien que débute dans la région la production d’un monnayage. Les premières frappes sont en argent et en bronze, elles figurent une déesse, probablement Déméter, au droit et au revers soit Zeus Ithômatas, soit un trépied. Les choix des types reflètent la volonté du jeune État messénien d'affirmer son identité tout en légitimant son indépendance nouvelle, tout comme l’atteste la présence quasiment permanente de l'ethnique ΜΕΣΣΑΝΙΩΝ au revers. À partir du IIIe siècle av. J.-C., les Messéniens ne frappent plus l'argent ; la production reprend au IIe siècle av. J.-C. quand ils commencent à frapper des trioboles pour le koinon achaïen et des tétradrachmes civiques.

Les monnayages messéniens sont étudiés par C. Grandjean dans son ouvrage Les Messéniens de 370/369 au Ier siècle de notre ère :  monnayage et histoire, Athènes/Paris, 2003. Notons également que O. D. Hoover y consacre une section dans Handbook of Coins of the Peloponnesos, Lancaster/London, 2011, p. 117-135.