Convention et traités

Sous l’impulsion de François Guizot, le gouvernement du roi Louis-Philippe décide en 1843 de dépêcher une ambassade en Chine pour signer un traité et ouvrir les ports chinois au commerce français. Dans ce contexte, en avril 1844, l’amiral Cécille, responsable de la division navale de la mer de Chine, envoie sur l’île d’Okinawa (centre politique du royaume des Ryûkyû) le capitaine de vaisseau Fornier-Duplan, sur la corvette l’Alcmène.

Le 9 août 1858, une délégation française menée par le Baron Jean-Baptiste Louis Gros (photographie, 1849) aborde le Japon à Shimoda (péninsule d’Izu). Le 9 octobre 1858 est signé le Traité de paix, d'amitié et de commerce entre la France et le Japon qui fonde les relations officielles entre les deux pays.

L’abrogation des "traités inégaux" est le leitmotiv du gouvernement de Meiji. A partir de 1889, il s'appuie sur la nouvelle Constitution du Japon pour mettre fin à ces traités obtenus par la contrainte. La signature à Paris le 4 août 1896 du Traité de commerce et de navigation entre la France et le Japon se fait après que plusieurs pays occidentaux ont déjà révisé leurs traités avec le Japon. Ainsi s’achève l’époque des "traités inégaux".

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En mars 1854, sous la menace d’une intervention armée, les Etats-Unis obtiennent du gouvernement shôgunal un traité d’amitié. Cette amorce d’ouverture du Japon engage les nations occidentales dans une course pour signer de semblables traités et prendre place sur le marché japonais. En novembre 1855, un an après la marine américaine, la marine française signe une convention avec le royaume des Ryûkyû (aujourd’hui département d’Okinawa), alors supposé être un État indépendant et considéré comme une base-arrière utile aux abords du Japon.

À la suite des Etats-Unis, de la Russie, des Pays-Bas et du Royaume-Uni, la France conclut en octobre 1858 un Traité de paix, d’amitié et de commerce avec le Japon. Les accords signés à cette époque (les "traités de l’ère Ansei"), sont des "traités inégaux" qui garantissent aux Occidentaux l’extra-territorialité juridique et le droit de fixer les taxes sur les échanges commerciaux. La promulgation d’une constitution en 1889, appelée Constitution de Meiji, et la modernisation rapide du Japon, notamment sur le plan juridique, donnent une légitimité à la révision de ces traités : la France signe en 1896 un Traité de commerce et de navigation qui rétablit l’équilibre entre les deux nations.