Civilité et politesse

Le XVIIIe siècle cultive avec passion une sociabilité distinguée, dont les fondements sont la politesse et la civilité. Elles séparent l'honnête homme de la brute, et le rendent digne du plus grand des plaisirs : celui de le fréquenter et de converser avec lui. 

L'art de la conversation est sans doute l'art suprême aux yeux des hommes du XVIIIe siècle. Héritier des salons mondains du XVIIe siècle, il est tantôt léger, tantôt savant, mais doit toujours être brillant et spirituel. Il est le sésame qui permet de briller dans la société des Lumières et d'avoir accès aux cénacles de la respectabilité ou du pouvoir. 

Les bonnes manières sont le sésame qui donne accès à la société polie des Lumières. Passer pour rustre ou grossier ferme au contraire toutes les portes. Les salons mondains – où l'on se fait une réputation – tout autant que la cour – où l'on obtient charges et protection – sont des espaces au savoir-vivre normé. Pour y réussir, il faut se conformer à des usages sociaux largement empruntés à l’élite sociale.