Les eaux de Paris

La page les eaux de Paris rassemble une sélection d'ouvrages autour de la question de l'adduction en eau potable et le traitement des eaux usées, enjeu sanitaire et défi urbanistique pour la capitale.

Ce dessin de Jules Adolphe Chauvet, réalisé en 1878, illustre la présence des nombreux puits, source importante d'eau pour les Parisiens de l'époque médiévale et dont on trouve encore la trace au 19ème siècle dans les cours des Hôtels particuliers.

Sur le tracé initial d'un aqueduc romain, Marie de Médicis et Louis XIII décident de la construction d'un nouvel édifice en pierre pour apporter l'eau des sources d'Arcueil. Commencé en 1613, alimentant quatorze nouvelles fontaines mais aussi directement la maison royale et les jardins du Luxembourg, il est mis en service en 1623. Cet ensemble de dessins techniques de 1719 présente différentes coupes de l'aqueduc et de ses regards.

Installée sur le Pont-neuf par Henri IV en 1603, la pompe de la Samaritaine est rénovée de nombreuses fois, notemment par Pierre-Paul Riquet (1609-1680) et entièrement reconstruite au 18ème siècle. Victor-Jean Nicolle la représente  depuis le Pont au change en 1779.

Les fontaines, lieux essentiels pour l’alimentation en eaux des Parisiens, ainsi que les conduites, les réservoirs et les puits sont répertoriés et nommés sur cette carte, établie en 1730 par Jean Delagrive (1689-1757).

En 1781, les frères Auguste et Constantin Périer installent à Chaillot, une pompe à vapeur Newcomen, ou "pompe à feu", pour alimenter de nouvelles fontaines. L'architecte Jean-Pierre Ango dresse un premier bilan de l'établissement de la pompe en 1791 dans Observations sur les avantages et les inconvénients de la pompe à feu de Chaillot et sur des améliorations nécessaires à la rivière de Seine.

En 1788, les frères Périer installent une deuxième "pompe à  feu" près du port du Gros Caillou, en face du quai d'Orsay, dont les cheminées sont représentées en 1822 par Louis-Albert-Guislain Bacler d’Albe (1761-1824) dans ses Promenades pittoresques et lithographiques dans Paris et ses environs.

La construction du canal de l'Ourcq, qui doit couvrir les nouveaux besoins en eau de Paris, est confiée à Pierre-Simon Girard (1765-1836). Son rapport comprend toutes ses interventions faites entre 1806 et 1812 à l'assemblée des Ponts et Chaussées sur l'origine et la conduite des travaux, la réalisation des différents ouvrages d'art, comme les siphons ou les ponts à bascule.

De nouvelles fontaines sont construites au début du 19ème siècle dans un sytle antique. Amaury Duval (1760-1838) repertorie en 1812 dans Les Fontaines de Paris anciennes et nouvelles, ouvrage agrémenté de planches, les fontaines érigées ou modifiées sous l'Empire comme celles de la place Saint-Michel, de Grenelle ou la fontaine des Innocents..

Ce plan de 1813 présente les principales solutions d'adduction en eau utilisées à cette date et qui le resteront jusque sous le Second Empire, principalement centrées sur l'eau de la Seine.

Le médecin hygiénsite Alexandre Jean-Baptiste Parent du Châtelet (1790-1836) alerte sur l'insalubrité de l'eau de la Seine qui reçoit les détritus et eaux usées et le rôle de ces eaux sales sur la propagation des épidémies. Il dénonce, dans son Essai sur les cloaques, le réseau d'égouts, trop étroit et en partie à l'air libre du début du 19ème siècle.

Construit sous la Restauration, le puits artésien de Grenelle, qui va chercher dans la couche aquifère une eau potable, est le plus profond de son époque avec 548 mètres de profondeur. Foré entre 1833 et 1841, il traverse plusieurs couches géologiques comme le montre cette planche réalisée en 1842.

De nouveaux puits artésiens sont réalisés sous le Second Empire, ceux de Passy et d'Hebert et celui de la Butte aux Cailles, dont les travaux commencent en 1863. Le puits est photographié par Eugène Atget (1857-1927) au début du 20ème siècle.

Cet ensemble documentaire comprend principalement des rapports au conseil municipal de Paris et ses délibérations sur l'état de l'approvisionnement en eau potable et la question des égouts par le préfet de la Seine Eugène Haussmann (1809-1891), par Eugène Belgrand (1810-1878) son conseiller et directeur du service des eaux et des égouts de Paris, ainsi que les solutions envisagées.

L'ouvrage d'Eugène Belgrand (1810-1878) publié entre 1872-1898 en dix tomes, dont cinq de planches et de cartes, détaille les travaux d'adduction en eau, le captage des eaux de source du bassin parisien  (la Dhuys , la Vanne...) et d'établissement d'un réseau d'égouts souterrain.

 

Les travaux de percement des  nouvelles galeries souterraines des égouts sont lancés en 1853. Les photographies prises par Nadar (1820-1910) en 1864-1865 rendent compte de ce nouveau réseau de grandes galeries qui sillonne Paris.

Les travaux d'ampleur entrepris par Eugène Belgrand sont relayés par les ouvrages de vulgarisation scientifique, comme celui de Louis Figuier (1819-1894) dans la collection "Les merveilles de l'industrie".

La première fontaine Wallace, du nom du philantrope britannique Richard Wallace, équipée de gobelets en étain, est installée le 30 juillet 1872 sur le boulevard de la Villette. Ces fontaines ouvragées s'installent dans le paysage urbain et sont le décor des fictions comme ce conte écrit en 1886 par Richard Lesclide (1825-1892).

Surnommé "cathédrale de l'eau", le réservoir de Montsouris construit entre 1874 et 1879, reçoit les eaux de captage en provenance du sud du bassin parisien. Il est dessiné en 1874 par Hubert Clerget (1818-1899).

De grands réservoirs sont construits dans Paris au débouché des nouvelles conduites, comme le réservoir de Montmartre, rue du Mont-Cenis. Construit en 1889 sous la direction de Jean-Charles Alphand (1817-1891), directeur des travaux à la ville de Paris, il est remplacé en 1927 par un nouveau château d'eau, beaucoup plus grand, en béton, mais dans le même style architectural que le précédent.

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L'approvisionnement en eau potable et l'évacuation des eaux usées sont une préocupation majeure et des défis permanents pour la ville de Paris. Les aquedus antiques portent l'eau jusqu'au coeur de la cité tandis que la ville médiévale s'appuie sur les nombreux puits et surtout sur la Seine. C'est dans la Seine que l'on puise l'eau, c'est la Seine qui alimente les fontaines, c'est aussi dans la Seine que se déversent les eaux usées.  On y construit, à l'époque moderne des pompes, la Samaritaine ou la pompe de Notre-Dame et on ajoute pour répondre à une demande croissante, les eaux du canal de l'Ourcq, réalisé sous la direction de Pierre-Simon Girard (1765-1836). Mais dèjà les médecins hygiénistes tels Alexandre Jean-Baptiste Parent du Châtelet (1790-1836) alertent sur l'insalubrité du fleuve et les cloaques responsables d'épidémies.

Il faut attendre les travaux haussmaniens, conduits par Eugène Belgrand (1810-1878) pour que Paris se dote  d'un vrai réseau d'égouts et d'un système d'adducation en eau potable qui va chercher l'eau depuis les sources du bassin de la Seine, la Dhuys ou la Vanne et les conduit jusqu'aux grands réservoirs de la capitale.Les eaux de la Seine et de l"Ourq, dites eaux dures servent alors à l'arrosage des espaces verts ou au lavage de la voierie.

  Au 20ème siècle apparaissent les premières solutions de traitement des eaux usées et les usines de décantation et de potabilisation des eaux.

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