Le XIXe siècle
Inspiré par l'héritage de la période révolutionnaire, le début du XIXème siècle voit l'essor d'une réflexion sur la mise en place d'un système national d'instruction publique et le rôle que l'État doit y jouer, même si l'éducation dans le cadre familial conserve encore une place importante.
Dans son Rapport et projet de loi sur l'instruction publique (An IX), Jean-Antoine Chaptal tire le bilan de la période révolutionnaire et propose un schéma complet d'organisation de l'instruction publique.
Une Pétition à la Chambre des Députés pour l'adoption d'un nouveau plan d'éducation nationale (1830) appelle à un système qui "embrasse à la fois toutes les classes de citoyens, tous les objets d'étude, tous les âges de la vie" et "s'étend également aux deux sexes". L'article 1er du projet de loi qui accompagne ce texte affirme : "l'éducation physique intellectuelle et morale de l'homme, étant un des premiers besoins de la société, est placé au premier rang des devoirs du gouvernement".
Dans le Mémoire sur un plan d'éducation nationale ( 1848), son auteur propose un plan d'éducation nationale, "système d'après lequel la République dispensera aux jeunes citoyens l'éducation morale et l'instruction".
Les influences de la pensée fouriériste et de ses idées sur l'éducation sont présentes.
Certains auteurs se soucient de permettre un accès plus large à l'instruction et proposent des moyens et solutions pour y parvenir tels Alexandre Laborde dans son Plan d'éducation pour les enfans pauvres, d'après les deux méthodes combinées du docteur Bell et de M. Lancaster (1816).
Si la responsabilité de l'État est plus souvent mise en avant, le rôle de l'Église reste encore important pour plusieurs auteurs.
Inspecteur d'académie dans le Bas-Rhin, Joseph Wilm propose dans son Essai sur l'éducation du peuple ou sur les moyens d'améliorer les écoles primaires populaires et le sort des instituteurs(1843) un modèle d'organisation des écoles primaires et préconise des mesures pour améliorer la formation et la condition des instituteurs en charge de ces écoles.
Les préoccupations hygiénistes, l'organisation matérielle des locaux sont également au coeur des réflexions des auteurs (certains sont médecins) : Traité d'éducation physique et morale accompagné de Plans d'ensemble indiquant la disposition principale des établissements d'instruction publique, d'Adolphe-Charles Clavel (1855), Essai sur l'éducation physique des enfans (1821), Plan d'éducation ou projet d'un collège nouveau (1834) de Charles Dominique Nicolle , Traité d'éducation physique, intellectuelle et morale (1841) .
L'éducation dans le cadre privé et familial reste un modèle idéal pour de nombreux auteurs, en particulier au sein des élites. En 1826, Pauline de Meulan (épouse de François Guizot) publie Éducation domestique ou Lettres de famille sur l'éducation, ouvrage consacré à l'éducation domestique dans le cadre privé et familial.
Certains auteurs proposent également des conseils destinés aux parents ou aux éducateurs : Traité d'enseignement et d'éducation, contenant : des méthodes pour enseigner la lecture, la grammaire, la cosmographie, la géographie et l'histoire ; plus un plan de lecture, un essai sur le choix des récompenses et des punitions ; conseils à une jeune institutrice, par un ecclésiastique, une analyse du mémorial horaire, par M. Julien, ou complément de l'Éducation (1817), Conseils à mon amie sur l'éducation physique et morale des enfans (1820)