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La chélidoine

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Comme l’hirondelle, elle annonce le printemps : la chélidoine ou grande éclaire est aussi un remède reconnu contre les verrues.

Georg Christian Oeder, Icones plantarum sponte nascentium in regnis Daniae et Norvegiae, in ducatibus Slesvici et Holsatiae et in comitatibus Oldenburgi et Delmenhorstiae. Volume 4, Copenhague, 1777

La grande chélidoine (Chelidonium majus) appartient à la famille des Papavéracées comme le coquelicot ou le pavot. Elle tient son nom du grec chelidôn (hirondelle). En effet, la légende racontait que les hirondelles utilisaient cette plante pour rendre la vue à leurs oisillons aveugles. De plus, la plante fleurit quand l’oiseau arrive au printemps et se fane quand il repart. Le terme de chélidoine ou pierre d’hirondelle désigne aussi des pierres qui étaient supposées venir des nids d’hirondelle. Et la ficaire (ficaria verna) portait aussi le nom de petite chélidoine car on la croyait capable de lutter contre les verrues, comme la grande chélidoine. Les appellations populaires de cette dernière renvoient à ces usages : éclaire ou grande éclaire (pour son emploi oculaire), herbe de l’hirondelle, herbe aux verrues (car utilisée pour les soigner), herbe aux boucs (en raison de son odeur désagréable), herbe de Sainte-Claire, felougne…

Jean Bourdichon, Horae ad usum Romanum, dites Grandes Heures d'Anne de Bretagne, 1503-1508

Plante vivace, la chélidoine pousse en touffes et atteint 50 cm à un mètre. Ses petites fleurs jaune vif fleurissent d’avril à octobre et donnent de petites graines. Elle est toxique par la présence d’alcaloïdes, et contient de l’acide chélidonique. De sa tige coupée s’écoule un latex orangé utilisé contre les verrues. Elle est très commune en France, en Europe et en Asie ; elle pousse dans les rocailles, les vieux murs, les décombres au bord des chemins et apprécie les lieux humides, à mi-ombre.

Emile Gadeceau, Les fleurs des moissons, des cultures, du bord des routes et des décombres (plantes envahissantes), Paris, 1914

Pline l’Ancien et Dioscoride évoquent ses effets sur les yeux. Elle fut longtemps considérée par la médecine populaire comme une plante magique rendant la vue aux aveugles. La couleur jaune orangé de son suc la désignait comme remède contre la jaunisse et les troubles hépatiques d’après la théorie des signatures qui associait la forme ou l’aspect d’une plante avec celle de l’organe à soigner. La chélidoine reste encore utilisée pour les problèmes de peau : le suc frais est appliqué directement sur les verrues, cors et durillons. En revanche, l’usage direct sur les yeux est à proscrire. Il ne faut pas prendre toutes les légendes au pied de la lettre.

J.-C. Philibert, Exercices de botanique, à l'usage des commençans, Paris, 1801

Pour aller plus loin

Redécouvrez les fleurs printanières dans la sélection Botanique du parcours Gallica La Nature en images.

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