Iconographie des opéras de Saint-Saëns

Cette page présente une sélection d'images en rapport avec les opéras de Camille Saint-Saëns : costumes, décors, représentations, affiches, etc.

La consécration de Samson et Dalila sur la scène de l’Opéra de Paris s’est longtemps faite attendre. Œuvre atypique pour son époque ; un auteur non titulaire du Prix de Rome, un librettiste inconnu, un sujet biblique, un premier rôle confié à une contralto mettant en scène un personnage de femme libre : il n’en fallait pas plus pour dissuader les directeurs d’opéras de la représenter.

Cet opéra est une commande de l’Opéra de Paris. Saint-Saëns s’empare de ce sujet, refusé par Gounod, et y voit une occasion de faire son entrée sur la grande scène nationale.

Ascanio est le 7e ouvrage lyrique de Camille Saint-Saëns. Cet opéra en cinq actes, sur un livret de Louis Gallet, est composé entre septembre 1887 et novembre 1888. Il est créé à l’Opéra de Paris le 21 mars 1890, en l’absence de l’auteur qui, lassé d’attendre une création plusieurs fois reportée, avait quitté Paris. Saint-Saëns avait une prédilection pour les sujets historiques, c’est donc avec plaisir qu’il avait accepté ce livret où il voyait bien des ressorts dramatiques à mettre en œuvre.

Cette tragédie-lyrique en 3 actes et un prologue est le fruit de la collaboration entre Saint-Saëns, Victorien Sardou et Pierre-Barthélémy Gheusi. Le projet de la monter en plein air dans le Théâtre antique d’Orange ayant échoué, elle est créée à l’Opéra de Paris, le 23 octobre 1901, dans une mise en scène et des costumes très réalistes sur fond de décors de ruines antiques.

En 1896, le mécène Fernand Castelbon de Beauxhostes convainc Saint-Saëns d’étudier la possibilité de donner des spectacles en plein air, dans les arènes tauromachiques de Béziers. Le Festival de Béziers, qui ambitionne de devenir le « Bayreuth français », mobilisera toutes les forces musicales de la région : comédiens, chanteurs, danseurs, appuyés par des solistes renommés, chorales, harmonies et fanfares, pour des spectacles donnés devant 12 000 spectateurs, dans des décors grandioses.

Hormis Samson et Dalila et les trois ouvrages commandés par l’Opéra de Paris (Henry VIII, Ascanio et Les Barbares) Saint-Saëns écrivit 9 autres ouvrages pour la scène lyrique. Certains furent donnés à l’Opéra-Comique, en province, sur d’autres scènes parisiennes ou à l’étranger. D’autres ouvrages prennent des chemins détournés et connaissent des fortunes diverses.

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La conception et les représentations des treize ouvrages lyriques de Saint-Saëns ont également donné lieu à une riche iconographie, lisible à travers différents supports. En dehors de Samson et Dalila qui fit les beaux jours de l’Opéra de Paris à partir de 1892, il faut aussi compter les grandes productions que furent Henry VIII (1883), Ascanio (1890), Frédégonde (1895) et les Barbares (1901) où l’Opéra créa ce qu’il savait faire de mieux en matière de représentations de prestige.

L’histoire des productions données a été très bien conservée par la Bibliothèque-Musée de l’Opéra qui propose ainsi aux chercheurs maquettes de décors et de costumes, dessins et photographies de scène, affiches ou objets originaux. D’autres œuvres, données à l’Opéra-Comique, sont également bien documentées : Phryné, Proserpine, Hélène et l’Ancêtre

La numérisation de l’iconographie du Fonds Saint-Saëns (collection Thorel) donnera accès à une riche iconographie sur les spectacles de Béziers (Déjanire et Parysatis). En revanche, il ne reste que peu de traces du Timbre d’argent donné au Théâtre lyrique, et de La Princesse jaune qui n’eût que peu de représentations.