Musique vocale profane

Ce terme désigne une mélodie vocale de forme strophique pouvant être de caractère profane ou religieux, accompagnée d’instruments ou non, incluse dans une œuvre plus large ou autonome. Les airs à chanter trouvent leur source dans les chansons au luth du XVIe siècle, appelés airs de cour à partir de 1571 par Adrien Le Roy. Ils consistent en la transcription pour voix seule et luth

L'aria (terme italien pour "air") désignait à l’origine une mélodie vocale ou instrumentale, accompagnée ou non, incluse dans une œuvre plus large ou bien autonome. Ce genre musical est né de l’habitude, à la fin du XVe siècle, de déclamer un texte poétique sur un timbre connu (« poesia per musica », « cantare da aria »), ce qui sollicitait les talents d’improvisation de l’interprète.

L'ariette, diminutif d’aria, désigne un air de durée variable au caractère léger, surtout chanté au XVIIIe siècle. Le genre se développe notamment en direction du théâtre, dans les comédies à ariettes où les chansons de style populaire laissent place à des airs nouveaux. Apparaissent ainsi des genres proches de l’opéra bouffe italien : l’opéra-comique où s’illustre, entre autres, André-Ernest-Modeste Grétry, ou l’opéra et l’opéra-ballet,

Genre poétique et musical de chansons à danser pratiqué en France dès le XIIIe siècle par Adam de la Halle et Jean de Lescurel, et très en vogue au XIVe siècle avec Guillaume de Machault, Eustache Deschamps, et au début du XVe avec Christine de Pisan et Charles d’Orléans. Sa forme littéraire se fixe progressivement et est rapportée dans L’Art de dictier et de fere chansons, balades, virelais et rondeaux d’Eustache Deschamps :

Présente dans toutes les cultures du monde, la berceuse se retrouve à la fois dans la chanson populaire, dans l’opéra et sous forme de mélodie. Elle s'appuie sur un accompagnement obstiné au rythme très régulier pour favoriser l'endormissement des enfants.

Dans la poésie médiévale, c'est la « la petite brune » qui symbolise l’amour tendre et simple, image qui perdure jusqu'aux les airs de cour du XVIe siècle. Le terme n'est toutefois utilisé qu'au XVIIème siècle pour désigner un genre musical. L’initiative en revient à l'éditeur Christophe Ballard, reprenant le dernier vers d’un air de cour, "Le beau berger Tircis", dans le Septième livre d’Airs de cour et de différents autheurs (1628) : « Hélas ! Brunette, mes amours… ».

Qu’elle soit religieuse (cantate d’église, voir musique religieuse) ou profane (cantate de chambre), la cantate est une composition pour une ou plusieurs voix accompagnée(s) par un ensemble instrumental. Sa structure est codifiée : une introduction instrumentale, une succession d’airs ou de chœurs alternant avec des récitatifs, forme nouvelle propre à exprimer les idées et les sentiments d’un texte suivant une mélodie adaptée, le tout conclu par un chœur.

Issu du latin cantilena, le terme est employé au Moyen Age comme un synonyme de « canticum » ou de « carmen » pour désigner une pièce chantée. Dans la sphère profane, il peut s’agir d’un chant épique, d’amour, de déploration ou de troubadour, par exemple. Mais le terme s’applique aussi au chant en général, ou au chant d’église (plain-chant et polyphonie). Aux XIXe et XXe siècle, le terme sert à désigner des pièces à la mélodie très chantante.

Forme poétique et musicale d’origine provençale (« canso »), introduite en Italie à partir du XIIIe siècle. Chaque strophe est accompagnée d’une mélodie différente, soit continue, soit en deux parties dont au moins une est répétée. Toutes n’étaient pas destinées à être chantées. Le sens du terme s'étend ensuite pour désigner tout type de composition musicale profane de caractère noble, ainsi que des des chansons à refrain en strophes 

Chansons à refrain en strophes, à l’origine écrites en dialecte napolitain, au ton léger et rustique, qui se répandent jusqu’en Italie du Nord.Elles prennent parfois le nom de  villanella. Si le texte ne suit aucune forme fixe, la mélodie tend à suivre une structure tripartite de type AABCC. Elle a d’abord été écrite pour trois ou quatre voix, puis pour voix soliste par la suite. Le genre perdure à l’époque baroque et, au XVIIe siècle, la structure tripartite est progressivement remplacée par une simple reprise du premier vers à la fin. Durant les siècles suivants, le terme est encore employé mais ne renvoie plus à une forme particulière.

Forme vocale d’origine anglaise à au moins trois voix et recourant à la structure du canon, en vogue aux XVIIe et XVIIIe siècles. Cette forme se distingue par l’habileté avec laquelle les mots sont superposés et dont les voix entrent tour à tour, afin d’obtenir des effets verbaux incongrus. Le ton grivois au départ s’estompe au XVIIIe siècle.

Dans l'opéra italien du XVIIIe siècle, la cavatine est un court aria sans reprise (da capo). Employé par la suite également dans les opéras français et allemand, le terme désigne souvent au XIXe siècle l'air de présentation d'un personnage, lyrique et de mouvement lent.

Composition vocale pour voix soliste ou polyphonique, formée d’un texte souvent poétique accompagnée d’une mélodie originale. Elle peut être soutenue par un accompagnement instrumental, être diviséeen strophes entrecoupées d’un refrain, etc. Les constructions possibles en sont nombreuses.

Ce type de chanson, d’inspiration bachique existe de longue date puisque l'on peut remonter jusqu'au « scolie » grec, chanté à la fin des banquets. A la Renaissance, les premiers recueils de « chansons rustiques et musicales » paraissent, mêlant chanson populaire et savante. La vogue de la chanson à boire croît avec celle de la chanson de luth puis de l’air de cour en strophes au début du XVIIe siècle.

Chanson est destinée à un public enfantin, ou visant à rappeler l’enfance par un ton naïf et innocent. Elle recourt à des thèmes évoquant les temps de la vie d’un enfant, son environnement familier. On y trouve par exemple les comptines, et autres chansons divisées en strophes et basées sur une mélodie et un refrain simples à retenir et à chanter, même pour de jeunes enfants. Elles accompagnent généralement le jeu, la danse, ou aident à l’apprentissage.

Chanson traitant de l’actualité politique en cours au moment de son écriture. Elle peuvent être favorable au pouvoir en place, voire être un véhicule de propagande, ou au contraire contestataire ou satirique.

Telle qu’elle existe aux XIVe et XVe siècles, la chanson polyphonique se rattache aux danses en usage au XIIIe siècle (virelai, rondeau, etc.) pour ce qui est de la structure, ou aux motets et aux conduits notamment pour ce qui est du texte. Composition vocale pour deux voix ou plus (trois le plus souvent), elle prévoit une voix supérieure très mélodique destinée à retenir l’attention et à supporter le texte, un ténor mélodique et plus calme soutenant la première voix (ou superius),

La chanson populaire recouvre donc deux genres distincts : la chanson de rue et la chanson traditionnelle (ou folklorique). La caractéristique première de ces chansons est de posséder une ligne mélodique simple et aisée à retenir et un texte humoristique ou touchant. Cela permet à l’auditeur de s’en faire à son tour l’interprète. Malgré leur diffusion par recueils manuscrits ou imprimés de colportage, son mode principal de propagation reste l’écoute et l’oral.

Chansons ayant pour thème la guerre, que ce soit pour encourager l’armée, le patriotisme des populations, ou déplorer les dégâts et décrire les effets de la guerre.

Issu du grec khoros, « emplacement réservé à la danse ; chanson à danser ; groupe de danseurs », ce terme désigne un groupe de chanteurs réunis dans le but d’interpréter une œuvre vocale monodique ou polyphonique (dans ce cas, chaque voix est exécutée par un groupe différent de chanteurs), à l’unisson ou non. En musique, le même terme sert également à désigner une pièce musicale destinée à être chantée par un chœur.

Un duo est une pièce musicale écrite pour deux parties mélodiques simultanées, contrairement au dialogue où elles alternent. C’est la forme la plus simple de polyphonie, attestée en Europe depuis le IXe siècle. Ce genre est pratiqué durant tout le Moyen Age, notamment par Guillaume de Machault et l’Ars Nova en Italie, puis au XVe siècle par l’Ecole franco-flamande (Guillaume Dufay, Johannes Ockeghem, etc.).

La plupart des hymnes nationaux ont été écrits au XIXe siècle dans un contexte politique de croissance des mouvements nationalistes. Ils ont aussi pu être composés dans le cadre de concours, comme au Pérou, ou de révolutions, comme en France. Les paroles sont souvent antérieures à la mélodie, à caractère patriotique et composées par une personne différente. Le rythme adopté est couramment celui d’une marche.

S’il n’a pas forcément le statut d’hymne national officiel, l’hymne patriotiquereprend certaines de ses fonctions, contribuant à l’exaltation des sentiments patriotiques d’une population et à l’affirmation répétée d’une conscience d’appartenance nationale.

On trouve des Lieder au Moyen Age, dès le XIIe siècle, à l’époque où sont écrits de courts poèmes lyriques en strophes, à caractère profane ou religieux et de divers styles, qui sont mis en musique. Mais c'est surtout au XVIIIe siècle que commence leur heure de gloire, mettant en musique des contemporains, par exemple par Carl Philipp Emanuel Bach pour des textes de Christian Fürchtegott Gellert. La composition vise la simplicité et le naturel.

Le madrigal est un genre de musique vocale polyphonique originaire d’Italie qui est apparu au XIVe siècle, puis au XVe siècle sous une forme différente. Le madrigal du Trecento est le premier type de pièce polyphonique sur un texte profane en langue vulgaire en Italie. Les plus anciens madrigaux mis en musique que l’on a conservés aujourd’hui date des années 1330. Les thèmes en sont à l’origine rustiques ; ils évoluent ensuite vers des sujets plus sérieux

Genre musical issu de la romance et apparu au XIXe siècle, qui met en musique un poème pour un chanteur accompagné d’instruments. La romance était apparue au milieu du XVIIIe siècle, dérivant de l’air de cour et de la brunette. Au XIXe siècle, son style se fait plus sérieux et la musique et le texte entretiennent des liens plus étroits. Le Lied des pays germaniques va influencer la romance jusqu’à la faire évoluer en mélodie

Issu du grec ôïdê, « chant », l'ode désignait dans l’Antiquité un poème destiné à être mis en musique, à l’exemple des odes de Pindare et d’Horace. Le modèle latin du carmen s’en inspire et ces poèmes antiques sont enrichis de neumes dès le haut Moyen Age et autour de l’An Mil. A la Renaissance, le même mot s’applique plus spécifiquement à des poèmes lyriques en strophe portant sur des événements et des personnages importants, ou des sentiments personnels.

Le terme de romance est employé en français pour désigner une forme poétique et musicale que le Dictionnaire de musique de Jean-Jacques Rousseau (1767) définit comme un « air sur lequel on chante un petit poème du même nom, divisé en couplets, duquel le sujet est pour l’ordinaire quelque histoire amoureuse et souvent tragique ». La place laissée à l’expression des sentiments est donc ici prépondérante.

Le rondeau est un genre poétique et musical apparu au XIIIe siècle, à la fois instrumental et vocal, qui se caractérise par l’alternance de couplets avec un refrain. La forme se fixe vers le XVe siècle et le rondeau quatrain (soit de quatre vers par strophes) est essentiellement conçu pour être chanté, avant que la faveur ne se reporte sur le rondeau cinquain (de cinq vers par strophes).

Composition musicale polyphonique comportant trois parties vocales simultanées. La polyphonie en Europe remonte au XIIe siècle avec l’Ecole de Notre-Dame et peut être purement vocale ou instrumentale, ou mixte. La fin du Moyen Age s’accompagne de la préférence pour quatre à cinq voix en polyphonie.

La vocalise désigne un chant ou un segment de chant effectué sur une voyelle. Il s’applique donc particulièrement à des exercices vocaux, sans texte particulier, sinon sur une ou plusieurs voyelles.

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Si l'on trouve des exemples de musique profane dès le Moyen Age, c'est surtout à partir de la Renaissance qu'elle prend son essort, en lien avec les débuts de l'édition musicale italienne puis française. Différents genres cohabitent et se succèdent, avec différents niveaux de complexité dans la composition et la technique vocale : simples romances, chansons de rue, ou choeurs multiples et grands airs lyriques. La musique vocale peut prendre également des fonctions pédagogiques - elle est très utilisée au XIXème siècle à l'école dans l'enseignement de la musique - ou politiques - des hymnes patriotiques à la chanson satirique. Elle peut être enfin a capella, c'est-à-dire uniquement vocale, ou bien accompagnée d'instruments (harpe ou guitare, puis piano à partir du XIXème siècle).

Pour chaque genre musical sont également disponibles des oeuvres encore protégées par le droit d'auteur, accessibles sur Gallica Intramuros dans les emprises de la BnF.