Écrit en 1837, sur une commande du ministère de l’Intérieur, le Requiem de Berlioz (« Grande messe des morts », MS-1509) est un des plus célèbres du répertoire. Berlioz lui-même, comme on l'a dit, y accordait un très grand prix : « Si j’étais menacé de voir brûler mon œuvre entier, moins une partition, c’est pour la Messe des morts que je demanderais grâce ». Le manuscrit porte de nombreuses traces témoignant du travail de composition et de rédaction : collettes, annotations relatives à l’instrumentation, intervention de la main d’un copiste.
Autre partition majeure, le Te Deum ne fut pas écrit sur commande et semble né spontanément de l'inspiration religieuse de Berlioz. « Quand j'écrivis cela, j'avais la foi et l'espérance », déclarera-t-il plus tard. Le manuscrit autographe du Te Deum fut offert par Berlioz à la bibliothèque de Saint-Pétersbourg en 1862, en remerciement de l'accueil chaleureux que lui avait réservé le public russe ; mais sont visibles ici, en revanche, le manuscrit (en partie autographe) d'une réduction de l'œuvre pour chant et piano (MS-17998), ainsi qu'une épreuve (RES F-1044) destinée à la première publication de l'œuvre chez l'éditeur Brandus en 1855, qui porte plusieurs annotations de la main de Berlioz (notamment sur les effectifs requis pour l'exécution).
En 1824, le jeune Berlioz avait écrit une Messe solennelle, une de ses premières œuvres importantes. Selon ses Mémoires, il aurait plus tard extrait le Resurrexit, huitième mouvement de la Messe, et détruit le reste. La partition originale du Resurrexit (MS-1510) a donc été préservée et demeure visible dans Gallica ; quant au reste du manuscrit, on s'aperçut qu'il n'avait en fait jamais été détruit quand on le retrouva, miraculeusement, dans l'église Saint-Charles-Borromée d'Anvers, en 1991.
Mentionnons également le manuscrit de l'Hymne pour l'élévation (MS-1167), pièce écrite pour l'« orgue-mélodium » (harmonium) du facteur Alexandre, rare exemple d'œuvre composée par Berlioz pour un instrument seul.