Manuscrits musicaux de Gabriel Fauré

Cette rubrique rassemble les manuscrits musicaux de Gabriel Fauré présents dans Gallica, classés par genre.

Grand pianiste, Fauré dédia à son instrument une œuvre considérable, d'une importance égale à celles de Debussy et de Ravel à la même époque. Subtile et parfois difficile d'accès, cette œuvre s'étend sur toute la carrière de Fauré, jusqu'aux dernières années de sa vie où sa surdité croissante lui rendait pourtant difficile la pratique de l'instrument, preuve de l'importance que celui-ci avait pour lui.

On considère souvent Fauré comme le plus grand représentant du genre de la mélodie française, l'équivalent de ce que furent Schubert ou Schumann pour le lied allemand. Et il est vrai que les mélodies de Fauré, réparties sur soixante années de vie créatrice du musicien, reflètent l'histoire du genre en même temps que celle de la poésie française et francophone de son époque, de Victor Hugo à Charles van Leberghe, en passant par Baudelaire et Verlaine.

Fauré demeure un des plus grands compositeurs français de musique de chambre. Le genre convenait particulièrement à l'inspiration du musicien, naturellement éloignée de l'emphase et en accord avec l'intimité des petites formations. Sur la dizaine d'oeuvres essentielles laissées par Fauré dans le domaine de la musique de chambre, six manuscrits sont visibles dans Gallica.

L'orchestre n'était pas le domaine de prédilection de Fauré, comme en témoignent les manuscrits de ses oeuvres symphoniques, chargés de ratures et portant souvent la main d'autres musiciens qui l'aidèrent pour l'orchestration. Fauré laisse néanmoins, en dehors de ses oeuvres destinées à la scène, quelques pages purement orchestrales, de notoriété variable –  méconnues pour certaines d'entre elles.

Bien qu'on l'associe assez peu au théâtre lyrique, Fauré fut très tôt attiré par l'opéra, et, s'il n'a que peu composé dans ce domaine, cela n'est dû selon lui qu'aux difficultés qu'il avait à trouver un livret de qualité. Figurent à son catalogue, outre quelques œuvres chorales, deux ouvrages lyriques principaux : Prométhée (1900) et Pénélope (1913).

Fauré composa en l'espace de dix ans (1888-1898) une demi-douzaine de musiques de scène, destinées à l'accompagnement d'une pièce de théâtre. Ces compositions furent le fruit de circonstances (il s'agissait de commandes) mais Fauré apprécia tout de même particulièrement cet exercice, qui lui permettait, contrairement à l'opéra, d'écrire pour la scène sans être embarrassé par la quête d'un livret.

Organiste, musicien d'église pendant quarante années (de 1865 à 1905), Fauré consacra une partie de son inspiration à l'écriture d'oeuvres religieuses. Il exposa par ailleurs ses conceptions dans ce domaine : la musique religieuse, plutôt que d'appliquer rigoureusement des formules issues d'anciennes traditions (polyphonie, chant grégorien), doit laisser le musicien libre et refléter son style de composition personnel.