Lili Boulanger (1893-1918)

Cette sélection rassemble tous les manuscrits musicaux autographes de Lili Boulanger présents dans Gallica.

La musique vocale fut le domaine de prédilection de Lili Boulanger, de ses premiers essais de composition en 1904 jusqu'à ses dernières œuvres écrites pendant la guerre : mélodies, chœurs profanes et religieux, cantates pour le Prix de Rome, projets d'opéra… Cet attrait pour la voix n'était peut-être pas sans lien avec son souhait, exprimé à un moment donné, de faire carrière comme cantatrice.

Moins portée vers la musique instrumentale que vers la musique vocale, Lili Boulanger a néanmoins laissé, dans ce premier domaine, quelques compositions dignes d'intérêt. On peut aujourd'hui consulter sur Gallica les manuscrits de ses 6 pièces pour piano ayant été conservées.

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Marie Juliette Boulanger, dite Lili (1893-1918) n'est pas seulement la première femme à avoir remporté le Prix de Rome de composition musicale, récompense la plus prestigieuse existant dans ce domaine en France ; elle est aussi, tout simplement, un des plus grands talents musicaux de son époque. Son œuvre au style très personnel, nourrie à la fois de wagnérisme et d'impressionnisme à la française, et tournée vers la modernité au point d'anticiper certaines des avant-gardes de la musique du XXe siècle, laisse imaginer ce que cette compositrice aurait pu réaliser si la maladie ne l'avait pas emportée à l'âge de vingt-quatre ans.

Son souvenir fut préservé par sa sœur Nadia (1887-1979), à qui l'unit un lien très particulier. En 1909, Nadia Boulanger participe au concours du Prix de Rome et n'obtient que le second prix ; c'est cette déception qui entraînera la décision de sa sœur cadette de suivre des études de composition régulières. Après quatre ans, dont seulement deux de cours intensifs, Lili s'aligne pour le concours de 1913 et remporte avec brio le premier prix. Elle a si bien repris le flambeau sororal qu'après sa mort en 1918, Nadia décidera ne plus écrire de musique, comme si la compositrice en elle avait disparu avec sa sœur... Elle se consacrera au lieu de cela à l'enseignement, devenant un professeur de composition mondialement réputé.

Après le décès de Nadia Boulanger en 1979, les objets et documents présents dans son appartement de la rue Ballu ont été partagés et légués à plusieurs institutions : parmi les principales bénéficiaires de ce legs figurent la Fondation Internationale Nadia et Lili Boulanger, la bibliothèque du Conservatoire National Supérieur de Musique de Lyon, et la Bibliothèque nationale de France. Cette dernière a hérité d'un considérable fonds d'archives de Nadia et de Lili Boulanger, incluant une quarantaine de partitions manuscrites de Lili. Gallica propose aujourd'hui ces partitions à la consultation, à l'exception des œuvres inédites.