Les voyages princiers au XVIIIe siècle

Au XVIIIe siècle, les princes voyagent pour leur agrément mais aussi pour découvrir le continent et les autres contrées - tels Pierre le Grand de Russie, qui se rend en Hollande pour apprendre à construire des navires, ou Joseph II d'Autriche qui vient découvrir ses provinces belgiques. 

En 1781, le fils de Catherine II de Russie, le futur Paul Ier, entreprend un tour d'Europe. L'impératrice renoue ainsi avec le précédent de Pierre Le Grand et cède à la mode du Grand tour. Le voyage du tsarévitch doit parfaire sa formation et le préparer à régner sur une puissance européenne de premier plan. En 1782, il réside à Paris. À cette occasion, l'abbé Charles-François de Lubersac de Livron rédige un discours sur l'utilité des voyages pour les princes qu'il dédie à l'impératrice. L'ouvrage a deux volets : un premier assez général et un second qui se concentre sur les visites d'une série de souverains du siècle en France : Pierre Le Grand, Gustave III de Siède, Joseph II. 

En 1697 et en 1717, l'empereur Pierre Le Grand de Russie quitte son pays pour parcourir l'Europe. La première fois, il voyage incognito et séjourne notamment à Zaandam, en Hollande, pour observer les chantiers navals de cette région à la tête d'un empire maritime. La seconde fois, il visite en grande pompe une série de capitales européennes. Sa venue à Paris est relatée dans les mémoires de Saint-Simon et du marquis de Dangeau, mais aussi dans une foule documents épars.

Les relations entre Catherine II de Russie et son fils, le futur Paul Ier, sont exécrables. Aussi quand l'avenir du trône est assuré avec la naissance du futur Alexis Ier, le tsarévitch demande-t-il l'autorisation de pouvoir faire, comme son aïeul Pierre Le Grand, un grand voyage à travers l'Europe. Sa mère le lui accorde en 1781. Paul et sa femme quittent la Russie sous le pseudonyme de comtes du Nord. Leurs séjours sont relatés dans les mémoires du temps, comme ceux de la comtesse d'Oberkirch ou les Mémoires secrets.

Au cours de son règne, l'empereur Joseph II effectue une série de voyages diplomatiques ou d'agrément en dehors de ses États. En 1765, il se rend en Italie, pour voir ses frères et sœurs qui règnent à Naples, Modène, Florence et Parme. En 1777, il rend visite à sa sœur Marie-Antoinette en France. En 1780, il va en Prusse et en Russie. En 1781, enfin, se rend aux Pays-Bas autrichiens. Pour voyager plus librement, il prend régulièrement le pseudonyme de comte de Falkenstein, une petite ville de Basse-Autriche. Ses voyages sont notamment rapportés par des mémoires comme ceux du duc de Croÿ et de la comtesse d'Oberkirch.

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La sélection « L’Europe au siècle des Lumières » a été préparée par le service Histoire de la Bibliothèque nationale de France. Elle présente un échantillon des collections de la BnF disponibles en libre-accès dans Gallica... Mais il y en a bien plus encore dans les réserves de la bibliothèque !

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