Sacres et couronnements au XVIIIe siècle

Le cérémonial est une matière importante pour les historiens de l'Ancien Régime, car la pompe monarchique est à la fois une manifestation de l'ordre des pouvoirs et un outil de renforcement de l'État royal. Dès le XVIIe siècle, de grandes sommes savantes lui sont consacrées comme le Cérémonial françois des Godefroy (1619/1649). Les sacres y ont leur part, soit sous forme de chapitres dans des histoires générales, soit sous forme d'études séparées. 

 Le 25 octobre 1722, le roi Louis XV est sacré à Reims. L'enfant a douze ans. L'année suivante, il sera majeur. C'est l'occasion pour le royaume de renouer avec un rite fondateur de la monarchie, qui ne s'était plus tenu depuis près de 70 ans. Pour l'occasion, de nombreux livrets sont publiés dont une relation gravée alternant des images des différentes étapes du couronnement, des descriptions et des tableaux allégoriques sur la fonction royale. 

Louis-Auguste de France est sacré le 11 juin 1775 sous le nom de Louis XVI. Confrontée à de graves problèmes financiers, la couronne hésite un temps à supprimer la cérémonie du sacre. Il est aussi envisagé de l'altérer ou de la reporter, de manière à ce que le roi puisse conduire une série de réformes avant de prononcer le fatidique serment de maintenir les privilèges et les coutumes du royaume. Finalement, le rituel se déroule de façon traditionnelle ; il donne lieu à un album illustré et de nombreux récits et gravures. 

Au XVIII^e siècle, la cérémonie d'investiture du pape est un véritable sacre, au cours duquel le souverain de l'Église et des États de saint Pierre est couronné à l'aide de la tiare à la triple couronne. Ce sacre est à la fois le signe de sa souveraineté spirituelle et de son règne temporel. 

Les sacres et couronnements des princes étrangers font aussi l'objet de publications : albums pour le couronnement des tsars de Russie ou des rois de Prusse, proclamations des rois de Suède, etc.