Fêtes et cérémonies du XVIIIe siècle
Publiques ou privées, les fêtes et les cérémonies sont des moments phares de l'histoire du XVIIIe siècle. Elles sont souvent accompagnées de livrets qui en narrent le déroulement. Ces livres de cérémonie sont tout aussi importants que la fête car ils en fixent l'image et la mémoire.
Les sacres et couronnements des rois et des princes sont des rituels politiques qui revêtent une importance capitale dans la légitimation du pouvoir en place. Ils sont l'occasion de nombreuses festivités publiques organisées par les États et par les villes, mais aussi de réjouissances et populaires. Les différents acteurs du pouvoir en profitent souvent pour en faire de grandes opérations de communication.
Au XVIIIe siècle, un mariage princier est d'abord un événement politique et dynastique : la plupart du temps il scelle une alliance ou une paix tout en assurant l'avenir du trône et de l'État. Mais tout comme les sacres, les noces princières sont accompagnées de nombreuses festivités organisées à la cour et dans les villes. Ils sont donc souvent l'occasion de réjouissances publiques et sont médiatisés à travers de nombreux imprimés.
Comme les mariages, les naissances princières sont fêtées avec pompe et allégresse. Elles constituent un événement heureux pour la famille régnante mais aussi pour l'État, car la venue au monde d'un héritier ou d'une princesse assure l'avenir du trône et donc la tranquilité publique. Elles sont l'occasion de grandes réjouissance, offertes par les villes au prince et à la population, et célébrées à grand renfort de feux d'artifice, de Te Deum et de publications.
Les feux d'artifice et les illuminations sont un divertissement particulièrement prisé au XVIIIe siècle. Ils sont associés au pouvoir depuis la Renaissance pour leur dimension symbolique. Ils renvoient en effet à la capacité à domestiquer et vaincre la nature en éclairant la nuit et en faisant tonner le feu. Ils accompagnent donc toutes les grandes fêtes publiques.
Au XVIIIe siècle, la danse connaît une révolution. Les bals, traditionnellement organisés à la cour et réservés à l'aristocratie, sortent de ce cadre étroit. Dans les grandes villes comme Paris ou Vienne, des bals publics ouvrent. Il suffit de payer pour s'y rendre, au plus grand bonheur des bourgeois et des citadins. À cela s'ajoutent de nouvelles danses, comme l'Allemande, qui se pratiquent en couples (et plus en groupes) et font se frôler les corps – au grand scandale du clergé.