Les avancées de la Révolution
Les années pré-révolutionnaires voient l'émergence de réflexions sur une éducation publique nationale. Les titres des documents rendent compte des préoccupations de leurs auteurs : Plan d'un établissement d'éducation nationale : autorisé par arrêt du Conseil du 5 octobre 1788 sous le titre de Société royale d'émulation publié en 1788 par Léonard Bourdon qui fut ensuite député à la Convention nationale ; Plan d'éducation, en réponse aux Académies de Marseille & de Châlons, dont l'une a proposé pour sujet de prix, à distribuer dans le courant de cette année ; Quel est le plan d'éducation publique le plus conforme à la situation d'une ville considérée comme marchande & maritime ? l'autre : Quels sont les vices de l'éducation actuelle, & les moyens de les corriger (1785), Essai en forme de mémoire sur l'éducation de la jeunesse, pour servir de réponse à deux questions générales, qui renferment toutes celles que l'on peut faire sur cette matiere... (1787) ; Essai sur l'éducation intellectuelle, avec le projet d'une science nouvelle (1787) pour ne citer que quelques exemples.
Avec les débuts de la période révolutionnaire, le phénomène s'accentue : nombreux sont les débats et discussions sur une éducation "nationale", le rôle de l'État, la nécessité d'une instruction, ses missions, son organisation. Les initiatives émanent des Assemblées ou des Académies. Des propositions locales émergent ; un exemple au titre explicite : Nouveau plan d'éducation et d'instruction publique dédié à l'Assemblée nationale dans lequel on substitue aux universités, séminaires et collèges, des établissements plus raisonnables, plus utiles, plus dignes d'une grande nation (1789) dont l'auteur est oratorien.
Plusieurs figures illustres proposent des plans, modèles d'organisation, cursus, parmi lesquelles :
Jean-Jacques Bachelier, créateur de l'Ecole gratuite de dessin ; Charles-Maurice de Talleyrand ; Honoré-Gabriel Riquetti, comte de Mirabeau ; Fèvre Du Grandvaux.
Les auteurs sont enseignants et pédagogues, députés, citoyens (l'un des auteurs se présente comme un père de famille dauphinois ; les titres font référence à l'éducation nationale, l'instruction publique, l'influence de Rousseau, la nécessité de la formation des citoyens.
En voici deux exemples : Plan d'éducation nationale considérée sous le rapport des livres élémentaires, d'Étienne-Marie Barruel (1791), Essai sur l'éducation nationale de Jean-Antoine-Joseph de Bry (député et membre de la Commission d'instruction publique (1790).
Le Comité d'instruction publique de la Convention génère de très nombreux débats : critique de la situation de l'Ancien Régime et de son modèle, proposition de nouveaux contenus, formation du citoyen, apport des Lumières. Un recueil conservé à la Bibliothèque nationale de France sous la cote 8-R-7251, réunit ces documents, parmi lesquels on trouve des textes de Joseph Lakanal ou du Marquis de Condorcet comme Rapport et projet de décret sur l'organisation générale de l'instruction publique, présentés à l'Assemblée nationale, au nom du Comité d'instruction publique, d'Antoine Hubert Wandelaincourt.