Henri Guérard (1846-1897)
L'oeuvre méconnu mais splendide d'Henri Guérard, conservé au Départment des Estampes et de la photographie, est intégralement numérisé dans Gallica.
Né à Paris en 1846, Henri Guérard commence à 24 ans une carrière de peintre, avant de se tourner vers la gravure. Passionné par les arts décoratifs, il se fait remarquer dès 1872 avec une série d’éventails, célèbre à l’époque, des médailles, des serrures.
Tout au long de sa vie, il produit un très abondant œuvre : gravure d’interprétation et d’illustration et représentation d'objets d'art, qu’il considère comme son métier ; gravure originale, qui prend de l’importance au fil des années, terrain d’expérimentation et de recherche pour cette personnalité artistique bouillonnante, fantaisiste, libre et militante.
Amateur de curiosités et de pittoresque, il privilégie, pour ses portraits, l’expression, pour ses paysages, l’atmosphère. Anticonformiste, ami des animaux, il représente des sujets variés : marines, lors de ses féquents séjours en Normandie, ou encore à Monte-Carlo et à Venise, paysages parisiens, moulins, natures mortes mettant en scène des objets simples et rustiques (remarquable est à cet égard la série des Lanternes), scènes de genre, personnages expressifs ou amusants (série des Moines), figures macabres dont l’humour noir n’est pas exclu. Il ne dédaigne pas la "petite estampe" : compositions, ex libris, cartes de visite, papiers à lettre aux sujets de fantaisie, parfois japonisants.
Admirateur de Rembrandt, ami de Manet, il cherche à saisir l’instantané, le fugitif et à expérimenter des techniques, ce que l’on perçoit avec éclat dans la série « Au Jardin ».
En 1889, il devient vice-président de la Société des Peintres-graveurs, fondée avec Félix Bracquemond, et s’emploie à faire connaître les possibilités artistiques de la gravure (en particulier l’eau-forte, qui connaît un âge d’or) comme expression à part entière, au même titre que la peinture ou le dessin.
Après son décès en 1897, à l’âge de 51 ans, son fils Jean-Raimond Guérard fait un premier don à la Bibliothèque nationale, complété par l'important legs du fonds d’atelier en 1972.
C’est la collection complète de son œuvre conservé à la BnF, comportant près de 2500 épreuves, qui est présentée dans Gallica.