Iconographie de Gabriel Fauré

Notons deux portraits de lui réalisés en dessin : l'un en 1911, lors d'une séance à l'Institut de France, par son quasi-homonyme le peintre Gabriel Ferrier, membre de l'Académie des beaux-arts (Est. Fauré G 087) ; l'autre par Henri Amédée-Wetter, daté du 18 mai 1923, soit quelques jours après le soixante-dix-huitième anniversaire du musicien (Est. Fauré G 127).

Toutes les autres images de Fauré visibles ici sont des photographies. Certaines le montrent par exemple avec ses deux fils, Emmanuel et Philippe, ou encore, comme sur cette image d'Ussat-les-Bains, dans l'Ariège, entouré de nombreux membres de sa famille, qui était originaire de la région (Est. Fauré G 042).

D'autres photographies permettent d'apprécier les nombreux lieux de villégiature dont Fauré appréciait la fréquentation : Trevano, en Lombardie, près de la frontière Suisse, où l'accueillait dans sa villa un riche admirateur, M. Lombard, alors qu'il séjournait à Lugano ; Cuy-Saint-Fiacre, où le recevait avec de nombreux amis Marguertie de Saint-Marceaux ; Annecy et Annecy-le-Vieux, où il vécut pendant les dernières années de sa vie. D'autres images encore le montrent, plus studieux, à l'orgue de la Madeleine dont il fut le titulaire de 1896 à 1905, ou à son bureau du Conservatoire de Paris, dont il fut le directeur de 1905 à 1920.

L'opéra Prométhée fut commandé à Fauré pour être joué aux arènes de Béziers : le mécène biterrois Fernand Castelbon de Beauxhostes avait eu l'idée, en 1897, d'y faire monter des spectacles musicaux à grande pompe inspirés des mythes antiques ; la première création donnée dans ce cadre fut celle de la tragédie lyrique Déjanire de Saint-Saëns, en août 1898, commandée pour l'occasion. Fauré fut le second compositeur sollicité par les organisteurs des fêtes de Béziers, que la presse française alla jusqu'à qualifier de Bayreuth français. Le résultat fut l'opéra Prométhée, créé en août 1900, et repris dans les même lieux l'année suivante. Les photographies visibles ici datent de la création pour certaines, de la reprise pour d'autres. On remarquera notamment ce cliché (Est. Fauré G 033), pris le 26 août 1900 alors que doit commencer la première de Prométhée, sous la pluie ; celle-ci tournera dans les minutes suivantes au déluge, provoquant une véritable scène de chaos : le décor s'écroule, tandis que la foule se disperse en panique. La première sera donc reportée au lendemain, et remportera un grand succès.

D'autres images rendent compte de plusieurs représentations de Pénélope, le deuxième opéra de Fauré. Ainsi ces croquis de scène réalisés par Charles Delaroche et Maurice Lefebvre-Lourdey lors de la première parisienne de Pénélope, au Théâtre des Champs-Élysées le 10 mai 1913, ou ces photographies prises à l'occasion d'une représentation de l'opéra à Anvers, en mars 1924, dans une version en flamand.