Débats économiques et sociaux - Question sociale
Sélection de textes disponibles dans Gallica sur « La question sociale ». C’est un débat majeur au XIXe siècle. Quoiqu’il recouvre un spectre de questions très large (travail, paupérisme notamment), sa spécificité est que ces questions y sont abordées de manière macroéconomique.
Historien né à Douai en 1819. Agrégé d'histoire, il enseigne, notamment au lycée Saint-Louis, puis devient inspecteur de l'enseignement primaire du département de la Seine. Il s’intéresse aux questions sociales, à la condition et l’histoire des travailleurs, sujets peu étudiés jusque-là. Il publie Quelques mots sur les relations du capital et du travail (1848) et Histoire des classes laborieuses en France : depuis la conquête de la Gaule par Jules César jusqu'à nos jours (1857).
Né en Suisse à Soleure, il collabore à compter de 1830 au Bulletin universel des sciences. Il fonde en 1833 la Revue mensuelle d’économie politique qu’il dirige jusqu’à sa disparition en 1836 et collabore à divers journaux dont le Journal des Économistes. Son Essai sur l’Association des douanes allemandes (Zollverein) est couronné par l’Académie des Sciences morales et politiques en 1840. Il publie en 1845 une brochure intitulée Situation des classes ouvrières et, peu avant sa mort, les Observations sur les classes ouvrières où il se montre hostile aux tentatives de régulation du niveau des salaires et attribue les déplorables conditions de vie des ouvriers à leur insouciance du lendemain et à leur intempérance.
Après des études de droit à Strasbourg où il est né, Alphonse Grün exerce en tant que juriste et journaliste à Paris. Il fait paraître le Journal des assurances de 1830 à 1836, contribue au Journal de Paris, dirige le Journal général de France de 1836 à 1839. Il est rédacteur en chef du Moniteur universel de 1840 à 1852. Il devient ensuite archiviste puis, en 1856, chef de la section législative et judiciaire aux archives de l'Etat. Dans De la moralisation des classes laborieuses (1851), il propose des moyens efficaces pour que la classe ouvrière abandonne ses « mauvaises habitudes ».
Paul Leroy-Beaulieu est l’un des principaux économistes libéraux français. Il expose sa pensée dans son Traité théorique et pratique d'économie politique et produit des travaux sur des thèmes aussi variés que Le travail des femmes au XIXe siècle (1873), La question ouvrière au XIXe siècle (1881), La dette publique de la France (1874), La question de la population (1913). Sa contribution principale réside dans la formalisation d’une vision libérale de la colonisation qui inspire Jules Ferry. Dans De la colonisation chez les peuples modernes (1874), les colonies sont considérées comme des fournisseurs de matières premières à bas prix, des marchés où écouler les productions métropolitaines et des lieux d’investissement financier peu risqués.
Catholique social proche de Frédéric Ozanam, Madre se consacre à l’amélioration des conditions de vie des classes populaires. Entre 1852 et 1864, il fait lotir en logements ouvriers, grâce à un système d’incitation à la construction un terrain de plus de 3 hectares dans le nord-est de Paris (actuellement quartier Sainte Marthe). Il ouvre une école professionnelle pour jeunes filles dans le quartier de Picpus et un établissement pour orphelins et enfants pauvres. Il présente ses idées dans Des ouvriers et des moyens d'améliorer leur condition dans les villes (1863).
Beatrice Webb, née Potter, est une sociologue et économiste britannique. Militante socialiste et membre de la Société fabienne, pensant qu’une société socialiste peut découler de réformes des institutions, Beatrice Webb s'intéresse aux problèmes sociaux et est particulièrement connue pour ses travaux sur les coopératives. Après son mariage avec Sidney Webb, la collaboration intellectuelle entre les deux époux se traduit par la publication d'ouvrages, dont La lutte préventive contre la misère. Ils rompent avec la méthode consistant à aborder les problèmes économiques à partir de concepts abstraits et utilisent les méthodes de l’économie expérimentale. En 1895, ils contribuent à la fondation de la London School of Economics.