A la découverte de l'estampe japonaise
Cette page expose la façon dont la fascination de l’ukiyo-e atteint les amateurs d’art occidentaux à partir du milieu du 19e siècle.
"On ne pouvait se lasser d'admirer l'imprévu des compositions, la science de la forme, la richesse du ton, l'originalité de l'effet pittoresque, en même temps que la simplicité des moyens employés" (Ernest Chesneau, 1878). L'estampe ukiyo-e, dans la France des années 1860-70, bénéficia d'une réception exceptionnelle, pourtant fondée sur une forme de quiproquo. Considéré en son pays d'origine comme un art essentiellement ludique, intimement lié au monde flottant du théâtre et des plaisirs, l'ukiyo-e est très vite "surévalué" par les Européens par rapport à la peinture ou à la sculpture, arts "classiques" qu'ils ne découvriront pourtant que plus tard...
Et pour ajouter à la confusion, la découverte se fit à rebours de la chronologie, les marchands japonais se désaisissant plus volontiers des oeuvres les plus récentes que des plus anciennes qui, sur place, avaient déjà leurs collectionneurs ! Un nom émergea rapidement, celui d'Hokusai, connu d'abord par la Manga, d'autres noms s'imposant peu à peu (Hiroshige, Utamaro...), les "primitifs", fondateurs du genre à la fin du XVIIe siècle, étant parmi les derniers à être découverts et reconnus.