Plusieurs milliers d'objets sont envoyés à Paris par un gouvernement shôgunal en sursis, représenté par le tout jeune prince Tokugawa Akitake. Mais les fiefs de Satsuma et de Saga, partisans d'une restauration impériale qui ne tardera plus à triompher, ont également leur propre délégation.
Le Monde illustré (28/09/1867) s'y perd un peu, qui légende
Intérieur de la maison du gouverneur de Satzouma la représentation d'
une maison bourgeoise commanditée par le
taïcoun (synonyme de s
hôgun) avant de publier un
erratum la semaine suivante... Quoiqu'il en soit, "
L'Exposition universelle a appelé à Paris des Japonais. Ce n'est certes pas un de ses moindres miracles", comme le souligne
L'exposition populaire illustrée. Le
pavillon japonais du
Champ de Mars, a été dessiné par l'architecte Alfred Chapon, tandis qu'une
ferme japonaise est installée dans les jardins du Trocadéro.
Gustave Duchesne de Bellecour, premier consul général de France au Japon, couvre l'événement pour la
Revue des deux mondes (01/08/1867), réservant encore l'essentiel de son admiration à la porcelaine, alors que ce sont les armures qui impressionnent plus particulièrement le rédacteur de
L'album de l'Exposition illustrée... Dans un style plus lyrique, l'auteur de l'
Histoire générale de l'Exposition universelle de 1867 écrit quant à lui : "
L'exposition japonaise nous fera rêver longtemps ! Elle est de nature à réduire sérieusement nos prétentions artistiques", avant de conclure : "
Oui, le Japon a bien des secrets à nous apprendre !"
Autrement importante est la série de trois articles publiée dans
Le Constitutionnel (14/01,
21/01 et
11/02/1868) par le critique d'art
Ernest Chesneau et qu'il reprendra en volume dans
Les nations rivales dans l'art (1868). Non sans quelques préjugés raciaux, bien dans l'air du temps, la "
supériorité" du Japon sur la Chine y est affirmée sans détour. Les Japonais sont qualifiés par l'auteur de "
peuple artiste", les principales qualités de leur art étant, selon lui, "
l'invention, l'imagination et le goût de la perfection"... A l'issue de l'exposition, une grande vente (
Revue internationale de l'art et de la curiosité, 15/01/1869) est organisée : plus de 1300 objets resteront en France et circuleront entre les mains des premiers collectionneurs de
japonaiseries...