Les estampes japonaises de la collection Rivière

Parmi les grandes collections d’estampes, celle constituée par le peintre-graveur Henri Rivière est sans doute une des plus emblématiques : les principales séries d’Hokusai, Hiroshige y figurent.

La collection de livres imprimés japonais (hanpon) d’Henri Rivière est constituée d’une cinquantaine de titres. Tout comme les estampes, les hanpon d’Henri Rivière appartenaient originellement à Hayashi Tadamasa. Plusieurs yomihon, récits de fiction populaires de l’époque d’Edo, figurent dans la collection, des poèmes illustrés, des répertoires de dessins. Des marque-pages signalent les motifs qui intéressaient particulièrement Rivière : « Pin », « vague » et « bateau » sont les plus fréquents et témoignent de la façon dont Rivière a puisé directement son inspiration chez les maîtres japonais.

L’ensemble finalement réuni par Rivière, d’une volumétrie sans équivalent chez les artistes collectionneurs de son époque, se partage entre sept cent quarante-neuf estampes, quarante-neuf livres illustrés et deux pochoirs (katagami). Les limites chronologiques de la collection, de 1765 à 1865, correspondent au siècle d’or de l’estampe japonaise, c’est-à-dire à la deuxième moitié de l’époque d’Edo (1603-1868).

Cette série de format ōban a été publiée de 1856 à 1859 par Uoya (Totoya) Eikichi. Il utilise de façon systématique le format vertical : cette contrainte l’amène à adopter des compositions originales et variées, avec des vues plongeantes, des perspectives ascendantes, des points de vue multiples, des détails en gros plan, des cadrages audacieux, de subtils dégradés de couleurs… Aussi ces vues exercent-elles une forte influence au Japon comme à l’étranger. La série complète contient 119 estampes. Rivière en possédait 47.

La série des Grands Poissons (魚づくし) est une série de 11 estampes réalisées par Utagawa Hiroshige (1797-1858), et publiée par Nishimuraya Yohachi autour de 1832. L’exemplaire de Rivière est complet. Chaque planche de la série associe un poisson et une plante. A cet ensemble s’ajoute la « Carpe », seule planche que Rivière possédait issue d’une autre série publiée plus tardivement.

Ces estampes sont  de format ōban ; elle comporte 16 planches publiées dans les années 1830 par Kansendō.

Cette série ayant pour sujet le Tokaido est la plus célèbre des séries réalisées par Utagawa Hiroshige (1797-1858). Elle comporte 55 estampes publiées entre 1833 et 1835 par Hoeidō. Henri Rivière en possédait un exemplaire complet.

La série des 53 Relais de la route du Tokaido  est une série de 55 estampes gravée autour de 1841-1842 et publiée par plusieurs éditeurs, dont Rivière possédait un exemplaire presque complet. Cette série est surnommée 行書東海道 « gyōsho Tokaido » de par le style calligraphique employé pour les titres dans les cartouches.

Cette série a été publiée vers 1848-1850 par Jukakudō. De format ōban, elle est surnommée 隷書東海道 « reisho tokaido » du nom du style calligraphique utilisé dans les cartouches. Rivière en possédait un exemplaire presque complet.

La série des 53 vues célèbres du Tokaido (五十三次名所図会) comporte 55 planches de format ōban publiées vers 1855 par Kōeidō. Henri Rivière en possédait 20 estampes.

Pendant des séries sur le Tokaido, la série des 69 relais de la grande route de Kiso, réalisée par Utagawa Hiroshige (1797-1858) et Keisai Eisen (1790-1848), fut publiée dans les années 1830 par Kinjudō. Sur les 70 estampes que comporte cette série, Rivière en possédait 36.

Cette série comporte en réalité 46 estampes de format ōban publiées entre 1829 et 1833 par Eijudō. Rivière possédait la série complète. Les épreuves au cerne bleu foncé correspondent au tirage initial des 36 premières planches.

Cette série publiée autour de 1833 par Eijudō. Elle comprend huit planches de format ōban. Henri Rivière possédait l’intégralité des planches.

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Le peintre-graveur Henri Rivière est un acteur essentiel du renouveau de l’estampe en couleurs à la fin du XIXe siècle. Artiste japonisant par excellence, il a réuni une importante collection d’estampes japonaises qui ont nourri son œuvre. Cet ensemble de plus de huit cents pièces est entré en 2006, par dation, au département des Estampes et de la photographie de la BnF en même temps que le fonds d’atelier de l’artiste.

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