En 1884, avec Les poètes maudits, Verlaine célèbre des poètes méconnus de leur vivant mais gagnés à la postérité (et quelle postérité !) : Rimbaud, Corbière, Mallarmé puis, en 1888, dans une réédition augmentée, Villiers de l'Isle-Adam, Desbordes-Valmore et lui-même sous l'anagramme de Pauvre Lelian.
Jean Moréas, également publié par Vanier, énonce dans un manifeste publié dans Le Figaro les principes du courant symboliste renouvelant le langage poétique notamment par le vers libre, et se distinguant au formalisme du Parnasse, tout en s'opposant au naturalisme et au positivisme alors influents.
En 1894, Vanier lance la revue "Le Rêve et l'Idée", sous la direction de Gustave Le Blond (1877-1944) et s'adressant à une "génération nouvelle" : elle serait "révolutionnaire", car "ni l'esthétique des symbolistes, ni celle des Réalistes, ne lui suffit".
En 1903, Albert Messein (1873-1957) reprend le fonds Vanier en s'attachant aussi la réputation d'éditeur de poètes.
Un aperçu des publications :
- Tristan Corbière (1845-1875) : Les Amours Jaunes (1891) ; Gens de mer (1891).
- Édouard Dubus (1864-1895), Quand les violons sont partis (1905).
- René Ghil (1862-1925), Oeuvre : en méthode à l'oeuvre (publié en 1904 par Albert Messein, repreneur du fonds Vanier).
- Gustave Kahn (1859-1936), La pluie et le beau temps (1896).
- Jules Laforgue (1860-1887) : Les complaintes (1885) ; L'imitation de Notre-Dame La Lune (1886) ; Moralités légendaires (1894).
- Stéphane Mallarmé (1842-1898) : L'Après-midi d'un faune. Églogue (1887) ; Les poètes maudits (1888).
- Jean Moréas (1856-1910) : Les cantilènes (1886) ; Les premières armes du symbolisme (1889) ; Le Pélerin passionné (1891) ; Les Syrtes (1892).
- Paul Verlaine (1844-1896) : Les poètes maudits (1888) ; Oeuvres complètes t. 1 (1902-1905) ; Oeuvres complètes t. 2 (1902-1905) ; Oeuvres complètes t. 3 (1902-1905) ; Oeuvres complètes t. 4 (1902-1905) ; Oeuvres complètes t. 5 (1902-1905).
- Arthur Rimbaud (1854-1891), Les Illuminations. Une saison en Enfer. Notice par Verlaine (1892).
- Laurent Tailhade (1854-1919) : Au pays du Mufle (1891) ; Vitraux (1891) ; La Corne et l'Épée (1908, succ. A. Messein) ; La douleur (publié en 1914 par Albert Messein, repreneur du fonds Vanier).
- Notons aussi de Jacques Plowert, Petit glossaire pour servir à l'intelligence des auteurs décadents et symbolistes (1888).