Témoignages de communards

Dès juin 1871 parurent de nombreuses publications hostiles à la Commune. Tandis que se déroulaient les procès qui visaient les principales têtes, ceux de ses membres qui avaient réussi à se réfugier à Londres, Bruxelles, etc., tentèrent de plaider leur cause en publiant leur version des faits.

André Léo (en réalité Léodile Bera, 1824-1900) revient sur les évènements en exil : La Guerre sociale, discours prononcé au Congrès de la paix à Lausanne en 1871.

C’est d’exil, à Bruxelles, en 1878, que le proscrit Arthur Arnould (1833-1895) donne son Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris, en trois volumes (vol. 1 ; vol. 2 ; vol. 3).

« Ancien représentant du peuple et doyen d’âge de la Commune de Paris », Charles Beslay (1795-1878) livre La Vérité sur la Commune.

Victorine Brocher (1838-1921), ambulancière sous la Commune, livre ses souvenirs : Souvenirs d'une morte vivante, 1848-1851 1870-1871, préfacée par Lucien Descaves.

Le général Gustave-Paul Cluseret (1823-1900), en publiant ses Mémoires en 1887, donne une justification de son rôle de commandement des troupes de la Commune.

Gaston Da Costa (1850-1909), « condamné à mort par les Conseils de guerre versaillais », consacre, après plus de trente ans, trois volumes à La Commune vécue : 18 mars-28 mai 1871 (vol. 1 ; vol. 2 ; vol. 3).

Dès 1871, le communard Gustave Lefrançais (1826-1901) livre de Genève son Étude sur le mouvement communaliste à Paris en 1871 (ici dans le fac-similé de 1968). En 1896, il publie La Commune et la Révolution.

Prosper-Olivier Lissagaray (1838-1901) raconte Les Huit Journées de mai derrière les barricades dès 1871 dans une édition bruxelloise ; c’est également de son exil bruxellois qu’il donne en 1876 son Histoire de la Commune de 1871, dont la qualité a suscité plusieurs rééditions en France jusqu’à la fin du XXe siècle (ici dans l’édition de 1896).

Louise Michel (1830-1905) revient sur sa vie et sur certains épisodes de la Commune dans ses Mémoires (1886). Elle retrace également les événements du printemps 1871 dans La Commune (1898).

Ethnologue et directeur de la Bibliothèque nationale sous la Commune, Élie Reclus (1827-1904) livre son témoignage dans La Commune de Paris au jour le jour, 1871, 19 mars-28 mai, publié à titre posthume en 1908.

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Dès juin 1871 parurent de nombreuses publications hostiles à la Commune. Tandis que se déroulaient les procès qui visaient les principales têtes, ceux de ses membres qui avaient réussi à se réfugier à Londres, Bruxelles, Genève ou New York tentèrent de plaider leur cause en publiant leur version des faits. Jusqu’au seuil du XXe siècle, la voix des Communards ne s’est pas tue.